
Le 30 mars, la Commission de la Culture et de l’Enfance du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé à l’unanimité l’avant-projet de décret qui doit stimuler la création de nouvelles Ecoles de Devoirs.
Cela permettra à ces nouvelles Ecoles de Devoirs reconnues de bénéficier d’une subvention de 5.000€ dès leur reconnaissance. Précédemment, les EDD devaient pouvoir justifier une année de fonctionnement avant de pouvoir bénéficier des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette nouvelle mesure est une bouffée d’air pour ces nouvelles EDD pour lesquelles une enveloppe de 400.000 euros a été débloquée.
A l’heure où l’enseignement est en plein chantier et où une véritable réflexion doit s’amorcer sur la qualité de celui-ci, les Ecoles de Devoirs ont plus que jamais un rôle essentiel à jouer dans le soutien aux élèves en difficulté scolaire. Mais les EDD, c’est bien plus que cela ! C’est également un lieu où les jeunes peuvent échanger, débattre mais également appréhender des réalités diverses de celles qu’ils fréquentent au quotidien.
Le secteur des Organisations de Jeunesse avait rendu un avis positif sur l’avant-projet de décret dans un avis de la CCOJ du 21 novembre 2016. S’il est important de soutenir les nouvelles EDD, n’oublions pas de renforcer le travail des EDD déjà existantes.
Rencontre avec Séverine Fontaine
Peux-tu me présenter les EDD organisées par ReForm ?
Chez ReForm, on organise 6 Ecoles de Devoirs. Il y en a une à Bruxelles mais aussi à Nivelles, à Verviers ainsi que 3 dans le Hainaut (Silly, Enghien et Leuze). La finalité principale des Ecoles de Devoirs réside dans le soutien scolaire. Ce soutien porte sur l’aide aux enfants dans la réalisation des devoirs mais on les aide également à réviser leurs leçons.Il y a aussi plein d’autres missions liées aux Ecolesde Devoirs. On veut permettre à l’enfant de se développer dans sa scolarité mais aussi dans plein d’autres sphères comme celles affective ou relationnelle. Pour cela, on organise des activités après les heures d’école où l’enfant a le choix entre une activité libre ou de s’impliquer dans des projets plus spécifiques. Ces activités se font après le moment lié aux devoirs. Cet aspect lié à l’éducation non-formelle peut porter par exemple sur le tri des déchets, la création d’un conseil de participation, une boîte à livres, des ateliers autour de La Fureur de lire. L’essence même de l’EDD est d’apporter unsoutien scolaire.
Afin que celui-ci se poursuive à la maison, nous avons mis en place un soutien à la parentalité. Ce soutien offre aux parents un accueil où ils peuvent venir poser toutes leurs questions autour de la scolaritéde leurs enfants. Cet espace est aussi modulable en fonction de leurs demandes. Actuellement, nous organisons des cours ou des ateliers de français. Notre objectif est aussi d’intégrer les jeunes dansle quartier au travers de nos activités dans le cadre de l’EDD, par exemple actuellement, nous développons le principe d’une givebox.
Quel est le point de vue de ReForm sur l’avant-projet de décret ?
C’est forcément positif, cela va permettre à des nouvelles structures de voir le jour. La création de nouvelles EDD permettra d’encadrer un plus grand nombre d’enfants. Actuellement, nous ne pouvons pas tous les accueillir. Ce qui manque aussi, c’est la mise en place d’un réseau permettant de rediriger les enfants ne pouvant pas être accueillis pour une question de place.
Comment améliorer et renforcer le travail des EDD ?
Nous souffrons d’un sous financement, même si de notre côté nous le ressentons moins car nous avons le statut d’Organisation de Jeunesse et les emplois dans le cadre de nos EDD sont subventionnés via ce statut mais il y a pleins de petites structures qui ne fonctionnent qu’en tant qu’Ecole de Devoirs et qui elles, manquent cruellement de moyens.Un autre problème porte sur l’espace de travail. Nous en manquons cruellement donc nous ne pouvons pas admettre l’ensemble des enfants demandeurs. De plus, pour être reconnue en tant qu’Ecole de Devoirs, il faut pouvoir accueillir au minimum 10 enfants par semaine. Les EDD n’étant pas rattachées à un autre organisme se trouvent dans une situation assez précaire. C’est aussi important de souligner une autre difficulté, celle de trouver des volontaires et surtout des volontaires qui s’impliquent sur le long terme. Cette difficulté est vécue par l’association mais aussi par l’enfant car un roulement trop important entre les bénévoles ne facilite pas l’apprentissage chez les participants.
Chaque Ecole de Devoirs devrait-elle, en cas de reconnaissance, disposer d’un emploi à temps plein ?
Ce serait bien, même si c’est un peu ambitieux d’un point de vue budgétaire. Cela faciliterait le travail mais cela serait un peu compliqué à mettre en place. En effet, une Ecole de Devoirs est ouverte sur une période de temps ne correspondant pas à un temps plein. Dès lors, quelles tâches assigner à cette personne pendant les périodes où l’EDD ne sera pas ouverte ?