
Le programme ERASMUS (acronyme en anglais pour European Region Action Scheme for the Mobility of University Students) a été lancé en 1987 et célèbre donc aujourd’hui ses 30 ans.
L’occasion de faire le point sur les bienfaits et les suggestions proposées en vue du renouvellement du programme.
De quoi s’agit-il ?
Erasmus+ est le programme de l’Union Européenne en faveur de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport en Europe. Doté d’un budget de 14,7 milliards d’euros, il contribuera à offrir à plus de 4 millions d’Européens la possibilité d’étudier, de se former, d’acquérir une expérience ou de faire du bénévolat à l’étranger.
Ce programme fait partie de la Stratégie Europe 2020 en faveur de la croissance, de l’emploi, de l’équité sociale et de l’inclusion, ainsi qu’aux objectifs du cadre stratégique «Éducation et formation 2020». Il vise notamment à promouvoir le développement durable des pays partenaires dans le domaine de l’enseignement supérieur et à contribuer aux objectifs de la stratégie de l’UE en faveur de la jeunesse.
Les objectifs clés du programme concernant directement la jeunesse sont :
- Réduire le chômage, en particulier chez les jeunes ;
- Encourager les jeunes à participer à la vie démocratique en Europe ;
- Réduire le décrochage scolaire ;
- Favoriser la mobilité avec les pays partenaires.
Depuis maintenant 30 ans, le programme Erasmus permet aux jeunes européens d’effectuer une partie de leurs études dans un établissement d’enseignement supérieur ou un organisme établi dans un autre pays européen. En 2014, le programme Erasmus+ remplace Erasmus en étendant son offre à tous: étudiants, mais aussi, stagiaires, professionnels, enseignants, bénévoles et autres.
Aujourd’hui, le programme est donc ouvert à tous les jeunes, pas seulement à ceux qui suivent des études ou une formation. Avec Erasmus+, les jeunes peuvent faire du bénévolat dans toute l’Europe ou au-delà, ou participer à un échange à l’étranger.
En quoi est-ce important ?
A l’heure où le populisme est en vogue, il est d’autant plus important que les jeunes puissent partir à la rencontre d’autres cultures, découvrir d’autres horizons et échanger avec d’autres jeunes, pour se forger leur propre opinion. Les échanges internationaux favorisent tout cela et constituent une réelle opportunité pour le développement du jeune.
Le Commissaire européen à l’Education, Tibor Navracsics, estime pour sa part que le programme « donne aux jeunes des compétences comme la connaissance des langues étrangères, le travail d’équipe, des expériences multiculturelles, ce qui est très recherché par les entreprises, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’entreprises internationales ». Par ailleurs, les retombées sont également positives pour l’avenir professionnel des jeunes.
En effet, selon les chiffres de la Commission européenne « les étudiants Erasmus obtiennent bien plus facilement un travail après avoir été diplômés que ceux qui ne participent pas au programme ». A ce titre, il est important que les Organisations de Jeunesse soient associées et impliquées dans ces programmes d’échanges internationaux tels qu’Erasmus +. Depuis la réforme en janvier 2014 et la mise en application du nouveau programme Erasmus +, les modalités du volet « jeunesse » ont changé et réduit d’accès pour les possibilités pour les petites associations de jeunesse, particulièrement en Belgique.
En effet, dans un courrier adressé, en juin 2016, aux autorités responsables de l’Union européenne et à la Ministre de la jeunesse, la CCOJ a dénoncé le fait qu’ « une part significative du budget alloué par l’Europe à la Fédération Wallonie-Bruxelles est accaparée par des ONG européennes basées à Bruxelles, mais qui ne travaillent pas avec le secteur jeunesse local, régional ou national et/ou ne sont aucunement reliées au travail de jeunesse ». Il convient dès lors selon nous de revoir le fonctionnement du volet « Jeunesse » du programme Erasmus + et rétablir une réelle équité dans l’accès à celui-ci.
Quid de l’avenir ?
En 2020, le programme Erasmus+ prendra fin et sera amené à être renouvelé voire revu. D’ici là, il convient d’analyser plusieurs pistes de réflexions.Dans sa Doctrine sur l’Union européenne, la Fédération des Etudiants Libéraux expose 4 propositions clés en la matière pour améliorer le programme Erasmus :
- Le renforcement du programme ERASMUS au niveau européen avec un plus grand financement pour offrir plus de possibilités aux étudiants qui prennent part à cette expérience unique.
- L’élargissement du programme ERASMUS afin d’en faire profiter un plus grand nombre d’institutions des Etats membres et ainsi partager les richesses du savoir présentes sur nos différents territoires. A cet égard, la FEL propose la création de réseaux avec des stages et académies d’été organisés entre les instances académiques des différents pays.
- Un meilleur lien entre le marché du travail et le monde académique afin de pouvoir intégrer les jeunes et leur procurer un emploi de manière sécurisée sur le marché du travail européen. Il s’agit évidemment d’entreprendre des harmonisations entre les différents pays afin d’adopter des règles communes et de faciliter les mouvements des travailleurs sur le marché de l’emploi. Il est également nécessaire de développement le modèle des stages qui permettent l’insertion sur ce vaste marché pan-européen.
Outre ces pistes de réflexion et au regard du rôle que jouent notamment les Organisations de Jeunesse, il est essentiel d’accorder une place importante à l’éducation non formelle au sein du nouveau programme qui sera mis en place.