C’est dans le centre de Bruxelles, à deux pas de la Grand-Place, au café Capital, que Lisa, jeune coordinatrice des Jeunes MR a donné rendez-vous à Jeunes & Libres pour discuter de son rôle de gestionnaire, dans un endroit « cosy » et symbolique pour elle.
J&L : Quels ont été tes parcours scolaire et professionnel avant d’intégrer le staff des Jeunes MR ?
L. M. : J’ai d’abord réalisé un bachelier en communication, suivi d’un master en journalisme à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS).
J’ai ensuite travaillé dans une épicerie « 0 déchet » juste avant de rejoindre les Jeunes MR. Il n’y a aucun rapport avec mon poste actuel, mais c’était mon travail d’étudiante. J’y ai travaillé quelque temps avant de trouver un travail dans un domaine qui me plaisait plus.
J&L : Pourquoi l’IHECS ?
L. M. : Au départ, j’ai suivi pendant une année un cursus en langues romanes, à l’Université de Liège, conseillée par un de mes professeurs de secondaire. Je me suis rendu compte très vite que ça ne me plaisait pas. Je suis donc allée faire un test d’orientation au Luxembourg et là-bas, sur base d’un dossier assez complet, on m’a conseillé soit de réaliser un cursus à l’IHECS, soit de devenir institutrice. L’IHECS me plaisait mieux et je connaissais quelqu’un qui y avait fait ses études. Ce sont des études qui demandent beaucoup d’efforts et qui ne sont pas évidentes, mais à l’arrivée, je ne regrette pas du tout.
J&L : Si tu devais donner une ou deux choses que l’IHECS t’a apportées dans ta vie professionnelle, qu’est-ce que ce serait ?
L. M. : D’emblée, une organisation de travail ! Parce que l’on avait beaucoup de travaux, notamment pratiques, dans beaucoup de cours différents. Il fallait donc passer de l’un à l’autre constamment et savoir donc organiser son planning en fonction. Et j’ajouterais « ne pas avoir peur de prendre des initiatives » et de savoir « rentrer dans la mêlée » quand il le faut.
J&L : Quel est ton parcours au sein des Jeunes MR ? En étais-tu membre avant de rejoindre le staff ?
L. M. : Je n’étais pas membre officiellement. Je connaissais l’OJ parce que je participais aux activités de la section de Spa, car je suis originaire de la commune. Je participais à toutes sortes d’activités, que ce soit chalet (au marché de Noël de Spa, NDLR), barbecue, etc. Je n’étais pas inscrite et je n’avais pas ma carte au Mouvement Réformateur car, en tant que journaliste, si tu es étiqueté en début de carrière, et surtout de droite, cela devient plus compliqué de trouver du travail. Donc je participais un peu aux activités mais dans l’ombre.
J&L : Comment en es-tu arrivée à fréquenter et participer aux activités des Jeunes MR ?
L. M. : Parce que je connaissais des Jeunes MR qui étaient à l’école avec moi et puis Spa est une commune qui est bleue, qui est libérale, donc assez bien de jeunes de la commune participaient aux activités. Je dirais que ce n’était même pas vraiment des activités étiquetées libérales, c’était plutôt des activités avec des potes et il se fait qu’ils étaient des Jeunes MR.
J&L : Et comment es-tu devenue coordinatrice du staff ?
L. M. : Au départ, je n’ai pas postulé pour le poste de coordinatrice, j’ai postulé pour devenir coordinatrice de projets locaux, mais je n’ai pas été reprise. Toutefois, l’entretien s’était très bien déroulé et j’ai postulé, par après, pour le remplacement de l’ancienne coordinatrice, Gwen, lors de son congé maternité. Entre temps, cette dernière est partie vers d’autres horizons professionnels et j’occupe toujours le poste.
J&L : Peux-tu donner trois mots qui te caractérisent ?
L. M. : Réservée, lorsque je ne connais pas les personnes à qui j’ai à faire. Énergique et volontaire.
J&L : Est-ce que tu peux nous dire quelque chose sur toi que les gens ne savent pas ?
L. M. : Je peux donner une anecdote qui va me faire passer pour une grand-mère… mais j’adore la broderie pour me détendre ! J’adore regarder un film avec ma petite broderie et avec mon thé à côté, donc je passe pour une totale mamie avec mon petit plaid.
Pour être tout à fait honnête, durant le confinement, je cherchais une activité à réaliser pour passer le temps. J’ai fait notamment du pain, j’ai essayé tout ce que les gens proposaient. Et puis un jour, je suis tombée sur une vidéo de quelqu’un qui fait de la broderie et je me suis dit « ça a l’air trop bien ! ». Depuis, chez moi, un de mes murs est rempli de broderies.
J&L : Pourquoi avoir choisi ce lieu, le Café Capital, à deux pas de la Grand-Place et de Manneken-Pis?
L. M. : Parce que nous sommes juste à côté de l’IHECS, là où j’ai fait mes études supérieures et lorsque nous avions des travaux à réaliser, nous venions souvent ici prendre un café, nous travaillions l’après-midi, car il y avait du Wifi. C’était un peu « l’option facile » vu que nous sommes tous d’horizons un peu différents. C’est un peu un lieu où je passais quand même beaucoup de temps et où nous nous rassemblions pour diverses occasions.
J&L : Quelle est l’histoire des Jeunes MR ? Pourquoi existent-ils ?
L. M. : L’histoire des Jeunes MR remonte au XIXe siècle, à 1870 plus exactement avec la constitution de « Jeunes Gardes Libérales » à travers les villes du pays qui se réuniront au début du XXe siècle dans une « Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales de Belgique » dont les Jeunes MR, les Jong VLD et les JFF sont les successeurs. La Fédération na cessé de se développer jusqu’aux années ’60 et à la séparation linguistique. Côté francophone, on parle alors de « Jeunesses Libérales ». Au fur et à mesure des changements de nom du parti libéral francophone, les « Jeunesses libérales » se sont appelées les JLP, puis les Jeunesses pour les Réformes et la Liberté de Wallonie-Jeunesses Libérales de la Région bruxelloise (JRLW-JLRB), JunioR et enfin les Jeunes MR
J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?
L. M. : Chez les Jeunes MR, les thématiques, ce sont les membres, donc les jeunes, qui les définissent. Donc nous travaillons sur tout ce qui touche de près ou de loin aux jeunes. Il s’agit forcément de l’emploi pour les jeunes, des logements étudiants et tous les sujets qui les touchent vraiment. Lors des Congrès, ce sont eux qui nous dirigent, qui décident sur quelles thématiques nous allons travailler. Ainsi, chaque année la ou les thématique(s) changent. Cependant, en début d’année, il se peut que la présidence des Jeunes MR fixe une ou des thématiques pour l’année à venir. Cette année, ce sont le logement, l’emploi et l’institutionnel. Et tout cela, du point de vue des jeunes et du point de vue libéral !
Les congrès sont un moment-clé pour la « vie » de notre OJ. Par exemple, lors de notre congrès de mars 2022, nous avons reçu vingt-huit propositions de motion. Ce sont donc vingt-huit jeunes ou groupes de jeunes qui sont venus présenter leurs projets devant les autres membres et qui les ont défendus. De là en ont découlé des débats et des votes.
J&L : Quelles sont les valeurs que les Jeunes MR défendent ?
L. M. : Les Jeunes MR défendent quatre grandes valeurs qui sont la solidarité, la liberté, l’accomplissement et l’éthique. Ces valeurs sont défendues au travers de nos actions, nos conférences, de nos propositions et les débats, notamment les débats « Apprentis-Citoyens » dans les écoles.
Même si au sein des Jeunes MR, tout le monde n’est pas d’accord sur tous les sujets, ces quatre valeurs qu’ils défendent tous font d’eux des Jeunes MR. Nos activités, qui sont en très grande majorité ouvertes à tous, permettent les rencontres et de véhiculer ces valeurs, pas seulement entre les Jeunes MR, mais également auprès de personnes extérieures à notre OJ.
J&L : Peux-tu nous présenter un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinatrice et ce que tu as pu en retirer ?
L. M. : Je n’ai pas une longue expérience chez les Jeunes MR, mais je vais revenir sur notre dernier congrès en mars 2022. Ayant été engagée durant la période des restrictions COVID, les activités étaient réalisées en ligne et il s’agissait du premier véritable congrès (les autres avaient été réalisées avec une équipe technique et des intervenants sur le lieu de tournage et le public chez lui, derrière son écran, NDLR) en présentiel et j’étais inquiète quant à la participation des membres pour ce premier « grand moment de retrouvailles ».
Au final, les membres étaient au rendez-vous et parmi eux, beaucoup de « nouvelles têtes » !
Et ils ne sont pas venus seuls, mais avec une foule d’idées. Ils ont passé une journée à défendre leurs propositions, les débats étaient de qualité et le public intéressé. Pour l’équipe et pour moi, c’était une réussite de voir autant de monde !
J&L : Qu’est-ce que c’est, pour toi, gérer une asbl ?
L. M. : Une asbl, c’est beaucoup de paperasse, c’est très structuré, c’est très cadré. Cela ne se résume pas juste à percevoir des subsides. Les asbl sont des acteurs économiques essentiels en tant que créateurs d’emploi. Rien que dans notre cas, nous sommes cinq équivalents temps plein, c’est-à-dire cinq emplois. Ensuite, nous n’avons pas de but commercial. Nos activités sont réalisées par les jeunes, pour les jeunes et notre mission est de former des CRACS. Nous aidons les jeunes et à ce titre, nous sommes un acteur économique essentiel. Sans les OJ, cela ne fonctionnerait pas aussi bien.
J&L : Quelle est ta qualité principale pour être coordinatrice d’OJ ?
L. M. : Je pense qu’il faut être organisée parce qu’il faut savoir être un peu partout en même temps et savoir gérer tout ce qui est du ressort administratif, des projets en cours et à venir, financier, ou encore en lien avec les ressources humaines. Une certaine organisation et une certaine rigueur sont indispensables.
J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que coordinatrice ?
L. M. : Il y a avant tout celle de la gestion journalière, c’est-à-dire tout ce qui est du ressort administratif et financier. Comme nous sommes une petite équipe, il y a ensuite tout le côté « manager », tel que le soutien de projets. L’ensemble de l’équipe est impliqué dans chaque projet.
Par ailleurs, je suis en charge des contacts avec le « grand public », que ce soit par téléphone ou par e-mail.
Enfin, il y a ce que j’appelle la casquette « petites mains », quand il faut organiser des événements, je m’occupe aussi de l’aspect logistique comme venir aider à installer le matériel, le désinstaller, apporter un coup de main durant les activités des sections et fédérations.
J&L : Comment t’es-tu formée au métier de manager ?
L. M. : Je n’ai pas suivi de formation en tant que telle. Toutefois, durant mes études, j’ai participé à beaucoup d’ateliers de groupes, souvent avec les mêmes personnes et nous étions une ou deux à diriger les travaux. Je possédais déjà un peu cet aspect « task management ».
Je pars juste du principe que je fais confiance à mon équipe et que je manage les gens comme j’aimerais être managée. Pour ainsi dire, je leur laisse la liberté. S’ils ont besoin d’aide, ils savent que je suis toujours là, en soutien. S’il faut, à un moment, que je tape du poing sur la table et remette les pendules à l’heure, je le fais également… mais ça m’arrive rarement !
Pour les aspects techniques, comme le « payroll » ou la comptabilité, l’ancienne coordinatrice m’avait laissé des notes très instructives en plus de formations, sur la comptabilité notamment. Mais en premier lieu, l’équipe de Jeunes & Libres, en particulier Benjamin, le coordinateur, m’a appris un certain nombre de choses à mon entrée en fonction.
J&L : Peux-tu présenter la structure des Jeunes MR ?
L. M. : Au niveau « décisionnel », nous avons ce qu’on appelle le « bureau politique ». Il est composé, pour une partie, des présidents de fédérations provinciales et de la régionale de Bruxelles, élus tous les deux ans en même temps que la présidence nationale. Dans l’autre partie, nous retrouvons les délégués qui sont missionnés par le conseil d’administration. Sous la présidence actuelle de Laura Hidalgo, les délégués sont des « délégués de contenu », c’est-à-dire qu’ils ont chacun une matière propre, comme l’environnement, la justice ou la jeunesse.
Au-dessus du « bureau politique » existe un conseil d’administration, composé de la présidente, de deux vice-présidents, d’un trésorier, d’un secrétaire administratif, d’une secrétaire générale et d’une secrétaire politique. Il agit comme le conseil d’administration « classique » d’une asbl. Le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est divisé entre les fédérations provinciales et la fédération régionale de Bruxelles, avec à leur tête leur propre bureau politique. Elles fonctionnent en quelque sorte en autonomie, mais participent via leurs présidents et présidentes au bureau national.
La base de notre structure, ce sont les membres Jeunes MR ! Le staff des Jeunes MR n’a pas vocation à être en contact direct avec les membres, mais nous sommes toujours disponibles si ces derniers nous interpellent. Nous sommes davantage en contact avec le bureau national et le conseil administration ainsi qu’avec les fédérations provinciales et sections locales qui sont nos relais auprès de nos membres. Mais si un membre fait appel à nous pour des vidéos, des visuels graphiques, des projets ou simplement des questions, nous répondons toujours présents ! Nous ne sommes pas cloisonnés.
J&L : Concrètement, comment fonctionne le bureau politique national, qui est un organe bien particulier chez les Jeunes MR ?
L. M. : Cela dépend à chaque fois de la présidence. Sous la présidence actuelle, comme je le disais, le bureau politique est en partie composé de délégués dits « de contenu ». À leur entrée en fonction, nous leur avons fait signer une sorte de convention, avec la présidence, qui balise en quelque sorte ce qu’on attend d’eux, et ce, afin qu’ils ne se sentent pas perdus dans leur tâche. Une autre raison est que ces postes de délégués étaient ouverts à tous sur candidature, la présidence a voulu sélectionner les personnes les plus compétentes et motivées.
Les délégués sont aussi tenus de remplir un certain nombre de tâches. Par exemple, ils doivent présenter une motion lors d’au moins un congrès durant l’année. En plus de cela, ils peuvent animer un groupe de travail, organiser des visites de terrain, des conférences, etc. Ils sont vraiment libres de faire toutes les activités qu’ils veulent. Lors des réunions du bureau, les délégués présentent leurs travaux, leurs projets et partager leurs envies.
Pour les présidents et présidentes de fédérations et de la fédération régionale de Bruxelles, cela est différent, car ils ont déjà leur propre entité à gérer. L’avis du bureau politique est toujours pris en compte, il influence le travail de notre association, mais la décision finale revient toujours au conseil d’administration qui est et reste un organe décisionnel en matière de gestion de l’asbl comme la gestion financière, RH, etc.
J&L : De combien de personnes as-tu la responsabilité ? Peux-tu nous dresser leurs portraits ?
L. M. : Nous sommes une équipe de cinq. En plus de moi, la coordinatrice, nous avons Thom, notre graphiste, qui gère l’infographie tant pour le « national » que pour les activités des sections, la production audiovisuelle, notre site internet. Ensuite, il y a Mathieu, notre coordinateur de projets locaux qui organise les événements, gère l’enregistrement des sections locales et la bonne tenue de leur organisation. Il y a aussi Pauline, qui est notre collaboratrice politique. Elle gère tout ce qui concerne l’aspect politique de notre OJ, de l’organisation des congrès à la proposition de positions politiques à la demande du bureau politique ou de la présidence. Et dernièrement, Sabrina nous a rejoint en tant que détachée pédagogique et s’occupe du suivi des débats « Apprentis-Citoyens » des membres Jeunes MR ainsi que de leur formation ou encore des cinés débats.
J&L : Quels sont les bénéfices à être reconnu comme OJ ? Qu’en est-il des contraintes dans votre cas ?
L. M. : Pour moi, notre plus gros bénéfice, c’est la reconnaissance officielle auprès de la FWB, en tant que formateur de Citoyens, Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires (CRACS). Nous ne sommes pas un groupe de potes qui va jouer aux cartes ou va organiser un barbecue. Nous sommes bien plus que cela, il y a un cadre. C’est aussi une contrainte parce que nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons non plus. Mais au final, il y a peu de contraintes… hormis remplir beaucoup de paperasse (rires, NDLR).
J&L : Quelles sont les plus grosses contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?
L. M. : Sans hésiter, le fait que beaucoup de personnes confondent Jeunes MR et Mouvement Réformateur ! Je reçois régulièrement des e-mails ou des coups de téléphone, pas toujours sympathiques, pour critiquer le parti ou des personnalités du parti. Moi, je suis coordinatrice des Jeunes MR et je ne travaille pas pour le parti. Il y a des gens mieux à même de leur répondre dans le parti.
Le fait que je sois la plus jeune de l’équipe est aussi une contrainte, car cela nécessite d’affirmer sa légitimité en tant que coordinatrice, surtout en ayant débuté ma fonction durant la période de confinement.
J&L : Quelle est l’expérience la plus difficile que tu aies eu à gérer jusqu’à présent ?
L. M. : Je crois que la plus grosse contrainte à laquelle j’ai dû faire face est le départ de l’un de nos anciens collègues. Je n’étais pas en poste depuis longtemps et il nous a rejoints alors qu’il n’était pas au meilleur de sa forme mentale, ce que nous ne savions pas. Je pensais m’en être pas trop mal sortie, mais il s’est avéré qu’il trouvait que j’étais une catastrophe en tant que responsable. Cela a constitué pour moi une grosse remise en question de mon travail et de la façon dont je le menais. Aujourd’hui encore, je m’interroge régulièrement sur ma façon de gérer l’équipe.
J&L : Comment arrivez-vous à gérer les personnalités, parfois fortes, de jeunes plein d’ambition ? Est-ce que celles-ci prennent parfois le pas sur l’intérêt de l’association ?
L. M. : C’est vrai que c’est spécifique à notre OJ. Nous sommes un peu politisés donc nous attirons des jeunes qui sont, parfois, plein d’ambitions, qui se voient déjà président du Mouvement Réformateur (rires, NDLR). D’où parfois l’impression qu’ils ont le destin de la Belgique entre leurs mains alors qu’ils sont, en fait, président d’une section, d’une fédération où ils occupent un autre poste.
De manière générale, ça ne gêne absolument pas l’organisation des événements. Je reconnais que parfois, nous avons dû dire à l’un ou l’autre « Écoute, calme-toi quand même. Reviens les pieds sur terre et souffle un coup ». Ce sont des cas individuels, mais en général, ça finit naturellement par leur passer non sans nous avoir fait sourire. Cela fait partie de la jeunesse et nous les apprécions tous au final !
J&L : Comment organises-tu ton management à court, moyen et long terme ?
L. M. : Le court terme dépend des activités des membres et de ce dont les membres, le bureau
politique et les délégués ont besoin. Le moyen terme dépend actuellement beaucoup de la trajectoire que la présidence a déterminé durant son mandat. Au delà, à long terme, c’est beaucoup plus difficile à organiser sachant que la présidence change généralement tous les deux ans.
Parfois, c’est assez compliqué parce que nous allons mettre en place un projet, que nous aimons beaucoup, pour lequel nous sommes très motivés et puis la prochaine présidence va l’abandonner. C’est frustrant, mais c’est la règle.
Toutefois, je pense que certaines dynamiques transcendent les présidences comme le développement du sentiment d’appartenance aux Jeunes MR. Comment vraiment faire en sorte que les membres se sentent bien au sein des jeunes MR ? Comment attirer plus de monde ? L’objectif reste, mais le ou les projets changent d’une présidence à l’autre.
J&L : Comment permets-tu à des jeunes de jouer pleinement et consciencieusement leur rôle de gestionnaires ?
L. M. : Il faut déjà avoir à l’esprit que ce sont des « bénévoles », soit qu’ils ont un métier, soit qu’ils suivent des études et que donc ils ne sont pas aussi disponibles que nous qui sommes des travailleurs. À partir de là, il faut trouver le bon moyen de communication parce que parfois, utiliser un e-mail ne fonctionne pas. Certains ne répondent pas par e-mail parce qu’ils ne vont pas lire leurs e-mails. Il reste Messenger, What’s App, le téléphone, etc. Donc trouver le bon moyen de communication est primordial.
Concernant le CA, je suis partisane de les laisser plutôt libres, de les laisser gérer comme eux ont un peu envie de gérer tout en essayant de guider quand cela « déraille », de les conseiller, en leur donnant notre avis. La décision finale reste toujours de leur responsabilité.
Aucun cas ne me vient en tête au cours duquel je me suis dit « Ils ne comprennent pas du tout ce qu’ils doivent faire ! ».
J&L : Quel est ou quels sont les défis à venir au sein de votre OJ ?
L. M. : Je pense qu’un gros défi va être 2024. J’espère qu’un certain nombre de nos membres vont être sur les listes électorales. Cela va constituer un gros défi parce qu’au sein du staff, ce seront les premières élections « à gérer ».
J&L : Est-ce que, selon toi, le coordinateur est le gardien des engagements décrétaux de l’asbl ?
L. M. : Je pense que gardien, c’est un terme exagéré. Nous réalisons toujours nos activités dans le respect des engagements décrétaux. C’est quelque chose qui nous parait tellement logique, former des CRACS fait partie de notre ADN. Il n’y a même pas besoin de jouer « les gardiens ».
J&L : Présente-nous une journée type de coordinatrice des Jeunes MR ?
L. M. : Une journée type commence par le traitement des mails, des urgences. Une fois par jour, je fais un point d’avancement des projets divers de la semaine avec l’équipe. Je gère également les points administratifs, financiers s’il y en a ainsi que les factures. Je vérifie que le BP, le CA et les fédérations n’ont besoin de rien. Une journée n’est pas l’autre, mais, globalement, voici comment cela se passe.
J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération, Jeunes & Libres ?
L. M. : Très bon ! Je pense que cela est dû au fait que nous soyons dans le même bâtiment, au même étage. Ça aide quand même à avoir de bonnes relations. Dans mon cas, je suis arrivée pour un remplacement, en plein COVID. C’était mon premier « véritable » boulot donc j’étais un peu perdue et j’avoue qu’à ce niveau-là, je trouve qu’on a vraiment de la chance avec notre fédération. Toute l’équipe est hyper disponible pour nous aider collectivement ou à titre individuel.
J&L : Et avec le Mouvement Réformateur ?
L. M. : Je trouve que c’est une question très pertinente à poser parce que les gens ont, comme je disais tout à l’heure, parfois du mal à faire la différence entre MR et Jeunes MR, jusqu’au sein même de notre association. Nous sommes totalement indépendants, nous avons deux listings différents et deux structures différentes. Nous nous rassemblons quand même autour des valeurs libérales, donc nous ne sommes pas totalement étrangers, c’est sûr. Mais je pense que c’est aussi important de souligner que nous ne recevons aucun financement du parti, nous ne leur devons rien ! C’est très clair, c’est très net. Ce n’est pas le parti qui nous dicte ce qu’on doit faire, ce n’est pas lui qui nous dit ce que nous devons penser. Si nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous le dirons. C’est déjà arrivé, ça arrivera encore.
Nous essayons tout de même d’entretenir de bonnes relations parce que je pense que c’est bénéfique. Après le dernier congrès, nous leur avons présenté toutes les motions qui en étaient ressorties et le parti s’est emparé, par exemple, de notre motion sur l’endométriose.
Propos recueillis par Adrien Pauly