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Jeunes & Libres

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« Sensibiliser la prochaine génération nous tient particulièrement à cœur. »

6 février 2023 by jetl

Philippe est l’administrateur délégué de La Besace depuis plusieurs années. Il a choisi de répondre à nos questions en compagnie de Maud, junior project manager au sein de la structure. Ce choix paraissait évident pour Philippe qui souhaitait inclure son équipe afin d’apporter une touche de peps et de dynamisme dans notre rencontre. D’ailleurs, vous remarquerez très vite que c’est Maud qui répondra à la majorité de nos questions. Philippe pouvant assister à la scène avec un regard extérieur, ce qui l’a beaucoup amusé tout au long de l’entretien. Vous souhaitez en savoir plus sur La Besace et ses membres, c’est par ici que ça se passe…

Jeunes & Libres : Pouvez-vous vous présenter ?

Philippe Jadot : Je suis Philippe, l’administrateur délégué à La Besace. Il fut une époque où j’étais détaché pédagogique, mais c’était il y a très longtemps.

Maud D. : Moi, je m’appelle Maud et j’ai 26 ans. Après mes secondaires, j’ai voyagé pendant un an à l’étranger. Lorsque je suis revenue, j’ai entamé un bachelier en communication à l’IHECS. J’ai enchainé avec un Master en publicité qui m’a amené à travailler dans une agence de pub. Par la suite, j’avais envie de me réorienter vers un travail plus ouvert et centré sur l’humain. C’est ce qui m’a amené à postuler à La Besace et maintenant, j’y travaille depuis le mois d’avril dernier.

J&L : Peux-tu m’en dire plus sur le fonctionnement en interne de La Besace ?

P.J. : Nous essayons de faire en sorte que la coordination se fasse au maximum par toute l’équipe. Qu’il s’agisse de l’engagement du personnel, de l’agenda des projets ou encore du choix des options, nous essayons de le faire tous ensemble. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai souhaité associer Maud à l’interview et nous restons, de cette manière, dans une logique d’Organisation de Jeunesse. J’aime beaucoup cette idée de pouvoir laisser intervenir un membre de l’équipe.

M.D. : Nous sommes une équipe de neuf travailleurs répartie sur deux zones. Nous avons une équipe sur Bruxelles et une autre sur Liège. Philippe est le pivot entre les deux bureaux, il s’occupe de la gestion des deux équipes. Nous sommes tous chargés de projets, mais l’un des membres de l’équipe s’occupe beaucoup plus des côtés ressources humaines et administratifs de l’association. Nous organisons très régulièrement des réunions entre les deux antennes pour garder une bonne coordination et prendre les décisions qui s’imposent en équipe. Lors de ces réunions, le responsable du projet dont il est question est en charge de l’animation et prend ses responsabilités quant à la coordination dudit projet.

J&L : Maud, peux-tu me donner trois mots qui te caractérisent ?

M.D. : J’avais déjà un peu réfléchi à cette question en amont. Je l’ai également posée aux autres membres de l’équipe et il en est ressorti que je suis une personne motivée, déterminée et dynamique.

J&L : Peux-tu me dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?

M.D. : Peu de gens savent que je suis passionnée de céramique. J’ai d’ailleurs une page dédiée à ce sujet sur Instagram.

J&L : Quelle est l’histoire de La Besace ? Pourquoi l’OJ existe-t-elle ?

P.J. : L’association a été créée en 1974 grâce au mouvement libéral qui souhaitait soutenir et s’engager dans l’associatif. Le nom «La Besace» vient du fait que nous traitons un grand nombre de thématiques. Le nombre d’Organisations de Jeunesse de mouvance libérale est moins nombreux que dans d’autres mouvances politiques. On doit pouvoir rester assez généraliste, élargir nos horizons pour toucher un plus grand nombre de jeunes.

J&L : Quelles sont les thématiques que vous travaillez à La Besace ?

M.D. : Nous abordons des thématiques diverses et variées. Nous travaillons notamment sur le handicap et plus précisément les déficiences. Nous nous rendons dans les écoles et organisons des ateliers pour sensibiliser les élèves à cette thématique. Nous travaillons également sur la pollution lumineuse et ses conséquences écologiques à l’occasion de l’évènement intitulé La nuit de l’obscurité. Nous avons également le projet Zéro watt qui permet de sensibiliser à l’énergie et la consommation. Enfin, nous travaillons beaucoup sur l’entrepreunariat grâce au projet La vitrine de l’artisan. Le spectre de thématiques est assez
diversifié. Nous touchons beaucoup de thématiques différentes, ce qui est parfois très stressant, mais c’est également très enrichissant.

J&L : Qu’apporte les projets La vitrine de l’Artisan et La Nuit de l’Obscurité à l’association ? Comment ces projets ont-ils évolué ?

M.D. : La vitrine de l’Artisan est un projet important pour La Besace. Comme j’ai été engagée au mois d’avril, j’ai surtout participé à la deuxième partie du projet. Le sujet de l’artisanat est vraiment génial parce qu’on met en avant des métiers qui sont parfois oubliés ou peu mis en avant à cause de notre société de plus en plus industrialisée. Les jeunes, mis en avant lors de cette vitrine, ont une véritable passion et un métier différent de ce qu’on connait habituellement. C’est un projet qui est également fédéral. On peut voir des artisans tant du côté francophone que du côté néerlandophone, l’expérience n’en est que plus enrichissante. La spécificité de ce projet est de sensibiliser les jeunes à la liberté d’entreprendre, une thématique très peu traitée dans l’associatif. Nous tenons énormément à ce projet de par sa diversité.

La Nuit de l’Obscurité est un projet complètement différent du précédent. Ce projet permet de sensibiliser les jeunes, et les moins jeunes, aux problématiques sociétales actuelles. Notre objectif est de sensibiliser à la pollution lumineuse et se rendre compte de l’impact de cette dernière sur la faune et la flore. Cet évènement, qui se déroule au mois d’octobre, est ouvert à tout le monde et permet à chacun de se rendre compte de son impact sur l’environnement. C’est un projet sur lequel on travaille bien en amont et depuis l’année dernière, nous le développons sur deux sites à Bruxelles et dans les Hautes Fagnes.

J&L : Quelles sont les valeurs qui sont défendues par La Besace ?

M.D. : Nous défendons surtout l’esprit d’entreprendre. Sensibiliser la prochaine génération à avoir un enjeu envers la société nous tient particulièrement à cœur. Dans tous nos projets, nous essayons sincèrement d’avoir un impact sur les jeunes qui seront les adultes de demain.

J&L : Le coordinateur est-il le gardien des engagements décrétaux de l’asbl ?

P.J. : Pour moi, cette réflexion ne se fait pas qu’au niveau du coordinateur, mais au niveau de tous les responsables de projets. Chaque responsable doit bien avoir en tête le décret et respecter les engagements qu’il impose. De plus, nous avons un groupe de travail qui se réunit une fois par mois pour analyser le respect du plan quadriennal. Ce groupe de travail vérifie que nous respectons à la lettre le décret dans tous nos projets. Je souhaite vraiment insister sur le fait que chacun prend ses responsabilités, c’est ce qui permet que la structure tourne avec rigueur.

J&L : Peux-tu me parler d’un projet «coup de cœur» ?

M.D.: Le Handistand est un projet coup de cœur, car nous avons des échanges avec les jeunes,
on apprend à connaitre leurs aprioris et nous pouvons leur montrer qu’une personne atteinte de déficience peut vivre totalement normalement, que nous pouvons l’inclure dans la société et la vie de tous les jours. Le projet est très enrichissant, car il permet de nous rendre compte que le handicap n’est pas si bien inclus que ce que l’on peut penser dans notre société actuelle. C’est important de continuer à sensibiliser les jeunes à cette problématique. Aussi non, La vitrine de l’Artisan me touche également beaucoup comme je fais moi-même de la céramique.

P.J. : Pour ma part, j’ai envie de partager une expérience que j’ai eu l’occasion de vivre, il y a quelques années, à propos d’une activité qui traitait de la Seconde Guerre mondiale. Nous faisions intervenir des personnes qui avaient vécu cette guerre et je me suis retrouvé dans une classe où tous les jeunes ont commencé à chanter la Brabançonne. C’était extraordinaire d’entendre cet hymne et de voir cette personne qui avait vécu cette guerre émue et qui avait les larmes aux yeux. C’est un très beau souvenir d’une activité que nous avions eu l’occasion de mettre en place dans une école.

J&L : Quels sont les défis à venir pour l’association ?

M.D. : Nous souhaitons maintenir les projets déjà existants tout en les développant davantage.

J&L : Peux-tu nous parler des relations avec les autres OJ de Jeunes & Libres ?

M.D. : Actuellement, nous travaillons avec Délipro Jeunesse et ReForm sur le projet Jacques Brel. Ce projet a pour but de sensibiliser les jeunes aux textes du chanteur et faire des parallèles avec les artistes d’aujourd’hui comme Orelsan par exemple. Nous avons organisé plusieurs réunions avec les équipes pour construire le projet. Les animations ont commencé au mois de septembre et vont se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Cela a été très intéressant de rencontrer les autres Organisations de Jeunesse membres et d’échanger nos points de vue pour enrichir nos expériences.

J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération ?

M.D. : Les rapports avec la Fédération sont très bons. L’équipe de Jeunes & Libres reste disponible pour répondre à nos questions et nous aider dans toutes nos tâches qu’elles soient administratives, financières ou dans le cadre de nos projets. La collaboration est d’autant plus facile pour l’équipe de Bruxelles puisque nos bureaux se trouvent au même étage. La fédération nous propose régulièrement des formations que l’on peut suivre. C’est un appui supplémentaire à disposition de tous les travailleurs.

J&L : Peux-tu me décrire une journée type au sein de La Besace ?

M.D. : A La Besace, une journée type n’existe pas. Les journées sont toutes différentes. Nous travaillons sur la gestion de projets, nous faisons des tâches administratives, et nous sommes également sur le terrain avec les jeunes. Certaines périodes, nous serons plus en animation et d’autres périodes, nous serons plus au bureau à créer et développer des projets. Toute la richesse de travailler pour La Besace réside dans le fait que les journées ne se ressemblent pas.

J&L : Un dernier mot pour clôturer cette interview ?

M.D. : A La Besace, nous essayons toujours de trouver des projets qui nous passionnent afin que chacun s’investisse à fond et puisse donner du sens à son projet.

Propos recueillis par Aurélie Provost

Classé sous :Actualité Balisé avec :Besace, Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Fédération Wallonie-Bruxelles, Jeunes & Libres, Jeunesse, Libre², Organisations de Jeunesse

« Une asbl, cela ne se résume pas juste à percevoir des subsides. »

30 janvier 2023 by jetl

C’est dans le centre de Bruxelles, à deux pas de la Grand-Place, au café Capital, que Lisa, jeune coordinatrice des Jeunes MR a donné rendez-vous à Jeunes & Libres pour discuter de son rôle de gestionnaire, dans un endroit « cosy » et symbolique pour elle.

J&L : Quels ont été tes parcours scolaire et professionnel avant d’intégrer le staff des Jeunes MR ?

L. M. : J’ai d’abord réalisé un bachelier en communication, suivi d’un master en journalisme à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS).

J’ai ensuite travaillé dans une épicerie « 0 déchet » juste avant de rejoindre les Jeunes MR. Il n’y a aucun rapport avec mon poste actuel, mais c’était mon travail d’étudiante. J’y ai travaillé quelque temps avant de trouver un travail dans un domaine qui me plaisait plus.

J&L : Pourquoi l’IHECS ?

L. M. : Au départ, j’ai suivi pendant une année un cursus en langues romanes, à l’Université de Liège, conseillée par un de mes professeurs de secondaire. Je me suis rendu compte très vite que ça ne me plaisait pas. Je suis donc allée faire un test d’orientation au Luxembourg et là-bas, sur base d’un dossier assez complet, on m’a conseillé soit de réaliser un cursus à l’IHECS, soit de devenir institutrice. L’IHECS me plaisait mieux et je connaissais quelqu’un qui y avait fait ses études. Ce sont des études qui demandent beaucoup d’efforts et qui ne sont pas évidentes, mais à l’arrivée, je ne regrette pas du tout.

J&L : Si tu devais donner une ou deux choses que l’IHECS t’a apportées dans ta vie professionnelle, qu’est-ce que ce serait ?

L. M. : D’emblée, une organisation de travail ! Parce que l’on avait beaucoup de travaux, notamment pratiques, dans beaucoup de cours différents. Il fallait donc passer de l’un à l’autre constamment et savoir donc organiser son planning en fonction. Et j’ajouterais « ne pas avoir peur de prendre des initiatives » et de savoir « rentrer dans la mêlée » quand il le faut.

J&L : Quel est ton parcours au sein des Jeunes MR ? En étais-tu membre avant de rejoindre le staff ?

L. M. : Je n’étais pas membre officiellement. Je connaissais l’OJ parce que je participais aux activités de la section de Spa, car je suis originaire de la commune. Je participais à toutes sortes d’activités, que ce soit chalet (au marché de Noël de Spa, NDLR), barbecue, etc. Je n’étais pas inscrite et je n’avais pas ma carte au Mouvement Réformateur car, en tant que journaliste, si tu es étiqueté en début de carrière, et surtout de droite, cela devient plus compliqué de trouver du travail. Donc je participais un peu aux activités mais dans l’ombre.

J&L : Comment en es-tu arrivée à fréquenter et participer aux activités des Jeunes MR ?

L. M. : Parce que je connaissais des Jeunes MR qui étaient à l’école avec moi et puis Spa est une commune qui est bleue, qui est libérale, donc assez bien de jeunes de la commune participaient aux activités. Je dirais que ce n’était même pas vraiment des activités étiquetées libérales, c’était plutôt des activités avec des potes et il se fait qu’ils étaient des Jeunes MR.

J&L : Et comment es-tu devenue coordinatrice du staff ?

L. M. : Au départ, je n’ai pas postulé pour le poste de coordinatrice, j’ai postulé pour devenir coordinatrice de projets locaux, mais je n’ai pas été reprise. Toutefois, l’entretien s’était très bien déroulé et j’ai postulé, par après, pour le remplacement de l’ancienne coordinatrice, Gwen, lors de son congé maternité. Entre temps, cette dernière est partie vers d’autres horizons professionnels et j’occupe toujours le poste.

J&L : Peux-tu donner trois mots qui te caractérisent ?

L. M. : Réservée, lorsque je ne connais pas les personnes à qui j’ai à faire. Énergique et volontaire.

J&L : Est-ce que tu peux nous dire quelque chose sur toi que les gens ne savent pas ?

L. M. : Je peux donner une anecdote qui va me faire passer pour une grand-mère… mais j’adore la broderie pour me détendre ! J’adore regarder un film avec ma petite broderie et avec mon thé à côté, donc je passe pour une totale mamie avec mon petit plaid.

Pour être tout à fait honnête, durant le confinement, je cherchais une activité à réaliser pour passer le temps. J’ai fait notamment du pain, j’ai essayé tout ce que les gens proposaient. Et puis un jour, je suis tombée sur une vidéo de quelqu’un qui fait de la broderie et je me suis dit « ça a l’air trop bien ! ». Depuis, chez moi, un de mes murs est rempli de broderies.

J&L : Pourquoi avoir choisi ce lieu, le Café Capital, à deux pas de la Grand-Place et de Manneken-Pis?

L. M. : Parce que nous sommes juste à côté de l’IHECS, là où j’ai fait mes études supérieures et lorsque nous avions des travaux à réaliser, nous venions souvent ici prendre un café, nous travaillions l’après-midi, car il y avait du Wifi. C’était un peu « l’option facile » vu que nous sommes tous d’horizons un peu différents. C’est un peu un lieu où je passais quand même beaucoup de temps et où nous nous rassemblions pour diverses occasions.

J&L : Quelle est l’histoire des Jeunes MR ? Pourquoi existent-ils ?

L. M. : L’histoire des Jeunes MR remonte au XIXe siècle, à 1870 plus exactement avec la constitution de « Jeunes Gardes Libérales » à travers les villes du pays qui se réuniront au début du XXe siècle dans une « Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales de Belgique » dont les Jeunes MR, les Jong VLD et les JFF sont les successeurs. La Fédération na cessé de se développer jusqu’aux années ’60 et à la séparation linguistique. Côté francophone, on parle alors de « Jeunesses Libérales ». Au fur et à mesure des changements de nom du parti libéral francophone, les « Jeunesses libérales » se sont appelées les JLP, puis les Jeunesses pour les Réformes et la Liberté de Wallonie-Jeunesses Libérales de la Région bruxelloise (JRLW-JLRB), JunioR et enfin les Jeunes MR

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

L. M. : Chez les Jeunes MR, les thématiques, ce sont les membres, donc les jeunes, qui les définissent. Donc nous travaillons sur tout ce qui touche de près ou de loin aux jeunes. Il s’agit forcément de l’emploi pour les jeunes, des logements étudiants et tous les sujets qui les touchent vraiment. Lors des Congrès, ce sont eux qui nous dirigent, qui décident sur quelles thématiques nous allons travailler. Ainsi, chaque année la ou les thématique(s) changent. Cependant, en début d’année, il se peut que la présidence des Jeunes MR fixe une ou des thématiques pour l’année à venir. Cette année, ce sont le logement, l’emploi et l’institutionnel. Et tout cela, du point de vue des jeunes et du point de vue libéral !
Les congrès sont un moment-clé pour la « vie » de notre OJ. Par exemple, lors de notre congrès de mars 2022, nous avons reçu vingt-huit propositions de motion. Ce sont donc vingt-huit jeunes ou groupes de jeunes qui sont venus présenter leurs projets devant les autres membres et qui les ont défendus. De là en ont découlé des débats et des votes.

J&L : Quelles sont les valeurs que les Jeunes MR défendent ?

L. M. : Les Jeunes MR défendent quatre grandes valeurs qui sont la solidarité, la liberté, l’accomplissement et l’éthique. Ces valeurs sont défendues au travers de nos actions, nos conférences, de nos propositions et les débats, notamment les débats « Apprentis-Citoyens » dans les écoles.

Même si au sein des Jeunes MR, tout le monde n’est pas d’accord sur tous les sujets, ces quatre valeurs qu’ils défendent tous font d’eux des Jeunes MR. Nos activités, qui sont en très grande majorité ouvertes à tous, permettent les rencontres et de véhiculer ces valeurs, pas seulement entre les Jeunes MR, mais également auprès de personnes extérieures à notre OJ.

J&L : Peux-tu nous présenter un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinatrice et ce que tu as pu en retirer ?

L. M. : Je n’ai pas une longue expérience chez les Jeunes MR, mais je vais revenir sur notre dernier congrès en mars 2022. Ayant été engagée durant la période des restrictions COVID, les activités étaient réalisées en ligne et il s’agissait du premier véritable congrès (les autres avaient été réalisées avec une équipe technique et des intervenants sur le lieu de tournage et le public chez lui, derrière son écran, NDLR) en présentiel et j’étais inquiète quant à la participation des membres pour ce premier « grand moment de retrouvailles ».

Au final, les membres étaient au rendez-vous et parmi eux, beaucoup de « nouvelles têtes » !
Et ils ne sont pas venus seuls, mais avec une foule d’idées. Ils ont passé une journée à défendre leurs propositions, les débats étaient de qualité et le public intéressé. Pour l’équipe et pour moi, c’était une réussite de voir autant de monde !

J&L : Qu’est-ce que c’est, pour toi, gérer une asbl ?

L. M. : Une asbl, c’est beaucoup de paperasse, c’est très structuré, c’est très cadré. Cela ne se résume pas juste à percevoir des subsides. Les asbl sont des acteurs économiques essentiels en tant que créateurs d’emploi. Rien que dans notre cas, nous sommes cinq équivalents temps plein, c’est-à-dire cinq emplois. Ensuite, nous n’avons pas de but commercial. Nos activités sont réalisées par les jeunes, pour les jeunes et notre mission est de former des CRACS. Nous aidons les jeunes et à ce titre, nous sommes un acteur économique essentiel. Sans les OJ, cela ne fonctionnerait pas aussi bien.

J&L : Quelle est ta qualité principale pour être coordinatrice d’OJ ?

L. M. : Je pense qu’il faut être organisée parce qu’il faut savoir être un peu partout en même temps et savoir gérer tout ce qui est du ressort administratif, des projets en cours et à venir, financier, ou encore en lien avec les ressources humaines. Une certaine organisation et une certaine rigueur sont indispensables.

J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que coordinatrice ?

L. M. : Il y a avant tout celle de la gestion journalière, c’est-à-dire tout ce qui est du ressort administratif et financier. Comme nous sommes une petite équipe, il y a ensuite tout le côté « manager », tel que le soutien de projets. L’ensemble de l’équipe est impliqué dans chaque projet.

Par ailleurs, je suis en charge des contacts avec le « grand public », que ce soit par téléphone ou par e-mail.

Enfin, il y a ce que j’appelle la casquette « petites mains », quand il faut organiser des événements, je m’occupe aussi de l’aspect logistique comme venir aider à installer le matériel, le désinstaller, apporter un coup de main durant les activités des sections et fédérations.

J&L : Comment t’es-tu formée au métier de manager ?

L. M. : Je n’ai pas suivi de formation en tant que telle. Toutefois, durant mes études, j’ai participé à beaucoup d’ateliers de groupes, souvent avec les mêmes personnes et nous étions une ou deux à diriger les travaux. Je possédais déjà un peu cet aspect « task management ».

Je pars juste du principe que je fais confiance à mon équipe et que je manage les gens comme j’aimerais être managée. Pour ainsi dire, je leur laisse la liberté. S’ils ont besoin d’aide, ils savent que je suis toujours là, en soutien. S’il faut, à un moment, que je tape du poing sur la table et remette les pendules à l’heure, je le fais également… mais ça m’arrive rarement !

Pour les aspects techniques, comme le « payroll » ou la comptabilité, l’ancienne coordinatrice m’avait laissé des notes très instructives en plus de formations, sur la comptabilité notamment. Mais en premier lieu, l’équipe de Jeunes & Libres, en particulier Benjamin, le coordinateur, m’a appris un certain nombre de choses à mon entrée en fonction.

J&L : Peux-tu présenter la structure des Jeunes MR ?

L. M. : Au niveau « décisionnel », nous avons ce qu’on appelle le « bureau politique ». Il est composé, pour une partie, des présidents de fédérations provinciales et de la régionale de Bruxelles, élus tous les deux ans en même temps que la présidence nationale. Dans l’autre partie, nous retrouvons les délégués qui sont missionnés par le conseil d’administration. Sous la présidence actuelle de Laura Hidalgo, les délégués sont des « délégués de contenu », c’est-à-dire qu’ils ont chacun une matière propre, comme l’environnement, la justice ou la jeunesse.

Au-dessus du « bureau politique » existe un conseil d’administration, composé de la présidente, de deux vice-présidents, d’un trésorier, d’un secrétaire administratif, d’une secrétaire générale et d’une secrétaire politique. Il agit comme le conseil d’administration « classique » d’une asbl. Le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est divisé entre les fédérations provinciales et la fédération régionale de Bruxelles, avec à leur tête leur propre bureau politique. Elles fonctionnent en quelque sorte en autonomie, mais participent via leurs présidents et présidentes au bureau national.

La base de notre structure, ce sont les membres Jeunes MR ! Le staff des Jeunes MR n’a pas vocation à être en contact direct avec les membres, mais nous sommes toujours disponibles si ces derniers nous interpellent. Nous sommes davantage en contact avec le bureau national et le conseil administration ainsi qu’avec les fédérations provinciales et sections locales qui sont nos relais auprès de nos membres. Mais si un membre fait appel à nous pour des vidéos, des visuels graphiques, des projets ou simplement des questions, nous répondons toujours présents ! Nous ne sommes pas cloisonnés.

J&L : Concrètement, comment fonctionne le bureau politique national, qui est un organe bien particulier chez les Jeunes MR ?

L. M. : Cela dépend à chaque fois de la présidence. Sous la présidence actuelle, comme je le disais, le bureau politique est en partie composé de délégués dits « de contenu ». À leur entrée en fonction, nous leur avons fait signer une sorte de convention, avec la présidence, qui balise en quelque sorte ce qu’on attend d’eux, et ce, afin qu’ils ne se sentent pas perdus dans leur tâche. Une autre raison est que ces postes de délégués étaient ouverts à tous sur candidature, la présidence a voulu sélectionner les personnes les plus compétentes et motivées.
Les délégués sont aussi tenus de remplir un certain nombre de tâches. Par exemple, ils doivent présenter une motion lors d’au moins un congrès durant l’année. En plus de cela, ils peuvent animer un groupe de travail, organiser des visites de terrain, des conférences, etc. Ils sont vraiment libres de faire toutes les activités qu’ils veulent. Lors des réunions du bureau, les délégués présentent leurs travaux, leurs projets et partager leurs envies.

Pour les présidents et présidentes de fédérations et de la fédération régionale de Bruxelles, cela est différent, car ils ont déjà leur propre entité à gérer. L’avis du bureau politique est toujours pris en compte, il influence le travail de notre association, mais la décision finale revient toujours au conseil d’administration qui est et reste un organe décisionnel en matière de gestion de l’asbl comme la gestion financière, RH, etc.

J&L : De combien de personnes as-tu la responsabilité ? Peux-tu nous dresser leurs portraits ?

L. M. : Nous sommes une équipe de cinq. En plus de moi, la coordinatrice, nous avons Thom, notre graphiste, qui gère l’infographie tant pour le « national » que pour les activités des sections, la production audiovisuelle, notre site internet. Ensuite, il y a Mathieu, notre coordinateur de projets locaux qui organise les événements, gère l’enregistrement des sections locales et la bonne tenue de leur organisation. Il y a aussi Pauline, qui est notre collaboratrice politique. Elle gère tout ce qui concerne l’aspect politique de notre OJ, de l’organisation des congrès à la proposition de positions politiques à la demande du bureau politique ou de la présidence. Et dernièrement, Sabrina nous a rejoint en tant que détachée pédagogique et s’occupe du suivi des débats « Apprentis-Citoyens » des membres Jeunes MR ainsi que de leur formation ou encore des cinés débats.

J&L : Quels sont les bénéfices à être reconnu comme OJ ? Qu’en est-il des contraintes dans votre cas ?

L. M. : Pour moi, notre plus gros bénéfice, c’est la reconnaissance officielle auprès de la FWB, en tant que formateur de Citoyens, Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires (CRACS). Nous ne sommes pas un groupe de potes qui va jouer aux cartes ou va organiser un barbecue. Nous sommes bien plus que cela, il y a un cadre. C’est aussi une contrainte parce que nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons non plus. Mais au final, il y a peu de contraintes… hormis remplir beaucoup de paperasse (rires, NDLR).

J&L : Quelles sont les plus grosses contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?

L. M. : Sans hésiter, le fait que beaucoup de personnes confondent Jeunes MR et Mouvement Réformateur ! Je reçois régulièrement des e-mails ou des coups de téléphone, pas toujours sympathiques, pour critiquer le parti ou des personnalités du parti. Moi, je suis coordinatrice des Jeunes MR et je ne travaille pas pour le parti. Il y a des gens mieux à même de leur répondre dans le parti.

Le fait que je sois la plus jeune de l’équipe est aussi une contrainte, car cela nécessite d’affirmer sa légitimité en tant que coordinatrice, surtout en ayant débuté ma fonction durant la période de confinement.

J&L : Quelle est l’expérience la plus difficile que tu aies eu à gérer jusqu’à présent ?

L. M. : Je crois que la plus grosse contrainte à laquelle j’ai dû faire face est le départ de l’un de nos anciens collègues. Je n’étais pas en poste depuis longtemps et il nous a rejoints alors qu’il n’était pas au meilleur de sa forme mentale, ce que nous ne savions pas. Je pensais m’en être pas trop mal sortie, mais il s’est avéré qu’il trouvait que j’étais une catastrophe en tant que responsable. Cela a constitué pour moi une grosse remise en question de mon travail et de la façon dont je le menais. Aujourd’hui encore, je m’interroge régulièrement sur ma façon de gérer l’équipe.

J&L : Comment arrivez-vous à gérer les personnalités, parfois fortes, de jeunes plein d’ambition ? Est-ce que celles-ci prennent parfois le pas sur l’intérêt de l’association ?

L. M. : C’est vrai que c’est spécifique à notre OJ. Nous sommes un peu politisés donc nous attirons des jeunes qui sont, parfois, plein d’ambitions, qui se voient déjà président du Mouvement Réformateur (rires, NDLR). D’où parfois l’impression qu’ils ont le destin de la Belgique entre leurs mains alors qu’ils sont, en fait, président d’une section, d’une fédération où ils occupent un autre poste.

De manière générale, ça ne gêne absolument pas l’organisation des événements. Je reconnais que parfois, nous avons dû dire à l’un ou l’autre « Écoute, calme-toi quand même. Reviens les pieds sur terre et souffle un coup ». Ce sont des cas individuels, mais en général, ça finit naturellement par leur passer non sans nous avoir fait sourire. Cela fait partie de la jeunesse et nous les apprécions tous au final !

J&L : Comment organises-tu ton management à court, moyen et long terme ?

L. M. : Le court terme dépend des activités des membres et de ce dont les membres, le bureau
politique et les délégués ont besoin. Le moyen terme dépend actuellement beaucoup de la trajectoire que la présidence a déterminé durant son mandat. Au delà, à long terme, c’est beaucoup plus difficile à organiser sachant que la présidence change généralement tous les deux ans.

Parfois, c’est assez compliqué parce que nous allons mettre en place un projet, que nous aimons beaucoup, pour lequel nous sommes très motivés et puis la prochaine présidence va l’abandonner. C’est frustrant, mais c’est la règle.

Toutefois, je pense que certaines dynamiques transcendent les présidences comme le développement du sentiment d’appartenance aux Jeunes MR. Comment vraiment faire en sorte que les membres se sentent bien au sein des jeunes MR ? Comment attirer plus de monde ? L’objectif reste, mais le ou les projets changent d’une présidence à l’autre.

J&L : Comment permets-tu à des jeunes de jouer pleinement et consciencieusement leur rôle de gestionnaires ?

L. M. : Il faut déjà avoir à l’esprit que ce sont des « bénévoles », soit qu’ils ont un métier, soit qu’ils suivent des études et que donc ils ne sont pas aussi disponibles que nous qui sommes des travailleurs. À partir de là, il faut trouver le bon moyen de communication parce que parfois, utiliser un e-mail ne fonctionne pas. Certains ne répondent pas par e-mail parce qu’ils ne vont pas lire leurs e-mails. Il reste Messenger, What’s App, le téléphone, etc. Donc trouver le bon moyen de communication est primordial.

Concernant le CA, je suis partisane de les laisser plutôt libres, de les laisser gérer comme eux ont un peu envie de gérer tout en essayant de guider quand cela « déraille », de les conseiller, en leur donnant notre avis. La décision finale reste toujours de leur responsabilité.

Aucun cas ne me vient en tête au cours duquel je me suis dit « Ils ne comprennent pas du tout ce qu’ils doivent faire ! ».

J&L : Quel est ou quels sont les défis à venir au sein de votre OJ ?

L. M. : Je pense qu’un gros défi va être 2024. J’espère qu’un certain nombre de nos membres vont être sur les listes électorales. Cela va constituer un gros défi parce qu’au sein du staff, ce seront les premières élections « à gérer ».

J&L : Est-ce que, selon toi, le coordinateur est le gardien des engagements décrétaux de l’asbl ?

L. M. : Je pense que gardien, c’est un terme exagéré. Nous réalisons toujours nos activités dans le respect des engagements décrétaux. C’est quelque chose qui nous parait tellement logique, former des CRACS fait partie de notre ADN. Il n’y a même pas besoin de jouer « les gardiens ».

J&L : Présente-nous une journée type de coordinatrice des Jeunes MR ?

L. M. : Une journée type commence par le traitement des mails, des urgences. Une fois par jour, je fais un point d’avancement des projets divers de la semaine avec l’équipe. Je gère également les points administratifs, financiers s’il y en a ainsi que les factures. Je vérifie que le BP, le CA et les fédérations n’ont besoin de rien. Une journée n’est pas l’autre, mais, globalement, voici comment cela se passe.

J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération, Jeunes & Libres ?

L. M. : Très bon ! Je pense que cela est dû au fait que nous soyons dans le même bâtiment, au même étage. Ça aide quand même à avoir de bonnes relations. Dans mon cas, je suis arrivée pour un remplacement, en plein COVID. C’était mon premier « véritable » boulot donc j’étais un peu perdue et j’avoue qu’à ce niveau-là, je trouve qu’on a vraiment de la chance avec notre fédération. Toute l’équipe est hyper disponible pour nous aider collectivement ou à titre individuel.

J&L : Et avec le Mouvement Réformateur ?

L. M. : Je trouve que c’est une question très pertinente à poser parce que les gens ont, comme je disais tout à l’heure, parfois du mal à faire la différence entre MR et Jeunes MR, jusqu’au sein même de notre association. Nous sommes totalement indépendants, nous avons deux listings différents et deux structures différentes. Nous nous rassemblons quand même autour des valeurs libérales, donc nous ne sommes pas totalement étrangers, c’est sûr. Mais je pense que c’est aussi important de souligner que nous ne recevons aucun financement du parti, nous ne leur devons rien ! C’est très clair, c’est très net. Ce n’est pas le parti qui nous dicte ce qu’on doit faire, ce n’est pas lui qui nous dit ce que nous devons penser. Si nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous le dirons. C’est déjà arrivé, ça arrivera encore.

Nous essayons tout de même d’entretenir de bonnes relations parce que je pense que c’est bénéfique. Après le dernier congrès, nous leur avons présenté toutes les motions qui en étaient ressorties et le parti s’est emparé, par exemple, de notre motion sur l’endométriose.

Propos recueillis par Adrien Pauly

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« Nos liens avec la fédération sont excellents et se sont renforcés. »

16 janvier 2023 by jetl

C’est dans un lieu rempli de sens, sur le quai de la gare de Bruxelles-Luxembourg qu’Olivier, coordinateur général de ReForm, nous a fixé rendez-vous pour nous parler de son expérience, riche de plus de 20 ans au sein de la structure.

Jeunes & Libres : Pourquoi avoir choisi ce lieu ?

Oliver Crine : J’ai choisi la gare de Bruxelles-Luxembourg parce que je suis un navetteur. J’habite à Namur et tous les jours, je prends le train pour venir travailler à l’antenne régionale de ReForm Bruxelles. De plus, toutes les autres régionales se situent en Wallonie, je m’y rends donc régulièrement, et ce, en train. Et pour conclure, ce lieu est aussi un lieu de culture. Il y a régulièrement des cours de rap dans le hall de la gare, ce qui occupe mon temps lorsque les trains sont en retard. Ça m’impressionne toujours.

J&L : Quel est ton parcours au sein de Reform ? Comment es-tu devenu de coordinateur ?

O. C. : J’ai le bonheur d’avoir exercé quasiment l’ensemble des fonctions dans l’association J’ai débuté comme animateur à Namur pour ensuite devenir le coordinateur de l’antenne. Ensuite, j’ai occupé la coordination de l’ensemble des régionales aux côtés de Bernard Ligot pendant deux ans avant d’accéder à la direction de l’association, depuis quelques années maintenant.

J&L : Peux-tu donner trois mots qui te caractérisent ?

O. C. : Je suis quelqu’un de créatif, d’enthousiaste et souvent de bonne humeur.

J&L : Peux-tu nous dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?

O. C. : Il y a quelques années, j’ai repris des cours du soir dans le but d’obtenir un diplôme en « restauration et salle » que j’ai malheureusement dû abandonner par manque de temps.

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

O. C. : Nous travaillons sur deux axes. L’éducation à la culture chez les jeunes qui est, depuis toujours, une de nos priorités et l’axe citoyenneté. Même si cet axe est lié au décret, c’est une thématique que les équipes de ReForm aiment travailler avec les jeunes. Dernièrement, nous avons créé et mis en place un conseil consultatif des enfants à Silly. Nous travaillons également cet axe grâce à nos écoles de devoirs où l’enfant a le droit de s’exprimer, créer des projets en matière d’environnement, de bien-être, etc.

J&L : Quelles sont les valeurs de reform que tu défends ?

O. C. : Dans la cadre du 50ème anniversaire de l’association, nous sommes justement occupés à redéfinir notre charte de valeurs avec les équipes, mais également avec les jeunes qui fréquentent notre service de jeunesse. C’est un travail collectif et je ne souhaite pas avancer sans eux.

Mais je peux déjà vous confirmer que le bien-être est une valeur transversale et qu’elle est importante au sein de notre structure tant pour nos employés que pour les jeunes qui participent à nos activités.

J&L : Peux-tu nous citer un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinateur et ce que tu as pu en retirer ?

O. C. : C’est compliqué pour moi de mettre un seul projet en avant, je vais donc aborder deux axes. Le premier, c’est l’axe « environnemental » et « éducation à l’environnement » qui se traduit par des actions de sensibilisation dans les écoles et la création de stages pendant les vacances scolaires. C’est un projet que j’ai mis en place lorsque j’étais animateur à Namur et qui est toujours développé par mes collègues dans chaque antenne régionale en plus d’être totalement dans l’air du temps. Pour faire le lien, avec un projet orienté vers ces deux axes, il y a deux ans, nous avons créé le « collectif Ruba[r]b ». Nous avons réalisé des œuvres d’art à partir de sacs en plastique afin de sensibiliser à la pollution des océans. Grâce à ce projet, nous sommes partis avec une dizaine de jeunes au Canada pour y rencontrer d’autres
artistes. Ce projet a également abouti sur plusieurs expositions, dont une à Bruxelles, qui a marqué l’empreinte de ReForm en matière de sensibilisation environnementale.

J&L : Qu’est-ce que c’est, pour toi, gérer une asbl ?

O. C. : J’ai le sentiment qu’au fur et à mesure que les années passent, la gestion d’une asbl se complexifie. C’était plus facile il y a 20 ans. Les contraintes administratives sont beaucoup plus importantes même si elles sont justifiées. Aujourd’hui, la gestion de ReForm prend quasiment la totalité de mon temps.

J&L : Quelle est la qualité principale pour être coordinateur d’une association ?

O. C. : Être créatif et à l’écoute de son équipe me semblent être les deux qualités principales.

J&L : Comment t’es-tu formé au métier de manager ?

O. C. : Je me suis formé sur le tas. J’ai suivi quelques formations sur le management quand j’ai été nommé directeur, mais j’ai surtout été à l’écoute des équipes et je le suis toujours.

Avec le conseil d’administration, nous souhaitons que ReForm soit et reste une grande famille où l’on se sent bien. D’ailleurs, la majeure partie de l’équipe a plus de quinze ans d’ancienneté.

J&L : Peux-tu présenter la structure de reform ?

O. C. : L’asbl est composée de dix-sept employés répartis dans cinq régions différentes. Le siège social est situé à Bruxelles. Nous sommes six employés dont trois personnes qui s’occupent de l’administratif et trois animatrices qui elles, sont régulièrement sur le terrain et s’occupent de notre local de création qui se situe dans le quartier Matonge. Les autres antennes sont à Nivelles, Namur, Silly et Verviers. Chaque antenne régionale est dirigée actuellement par une coordinatrice-animatrice avec qui j’échange régulièrement et qui est également membre du comité de direction comprenant le personnel administratif et les coordinatrices des différentes antennes. Nous avons aussi énormément de volontaires, étudiants ou bénévoles qui font un travail de terrain remarquable aux côté de nos équipes.

J&L : Quel est ton rôle au sein de la structure ?

O. C. : Mon rôle est multiple. J’ai un rôle « administratif », un rôle de « manager », et ce, au quotidien avec les différentes équipes et un rôle de « rencontres » avec les partenaires culturels et associatifs. J’ai aussi pour mission d’impulser des projets et des nouvelles idées. Pour terminer, c’est un rôle « fédérateur » autour de ce que l’on appelle, dans le secteur, le plan quadriennal. Je veille à ce que toutes nos actions soient en lien avec ce que nous avons prévu et développé dans ce plan.

J&L : Peux-tu me parler des relations entre les différentes antennes ?

O. C. : Les différentes antennes collaborent régulièrement sur des projets communs comme les séjours à la mer ou dans les Ardennes. Nous organisons aussi des journées de formation, des moments de rencontre et chaque année nous avons une mise au vert.

J&L : Quelles sont les contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?

O. C. : Comme chaque directeur d’association, nous faisons face à une lourdeur administrative. La rédaction des appels à projets et des subventions est fastidieuse.

Ensuite, chez ReForm, nous avons une équipe qui a, en moyenne, quinze ans d’ancienneté. C’est une équipe soudée, disponible et efficace, c’est notre force, mais malheureusement, cela a un coût. Je pense que les pouvoirs publics doivent être à l’écoute et se rendre compte de cette particularité.

J&L : Quels sont les défis à venir au sein de votre OJ ?

O. C. : Le premier défi est l’organisation des 50 ans de l’association. Nous souhaitons mobiliser l’équipe et les jeunes autour d’un projet fédérateur qui va pouvoir mettre en avant l’asbl. Le deuxième défi est la rédaction du prochain plan quadriennal. Nous sommes actuellement dans une période d’évaluation, de réflexion et je pense que 2023 sera la période idéale pour pouvoir, avec les jeunes et nos équipes, écrire et penser ce que sera l’association entre 2024 et 2028.

J&L : Est-ce que, selon toi, le coordinateur est le gardien des engagements décrétaux de l’OJ ?

O. C. : Sans aucun doute ! C’est le coordinateur avec l’aide du conseil d’administration qui doit tenir la ligne directrice de l’association, que ce soit par rapport aux obligations liées au plan quadriennal, mais aussi par rapport à l’ensemble des appels à projets qui sont réalisés.

J&L : Comment organises-tu, projettes-tu ton management ?

O. C. : Mes attitudes au quotidien peuvent laisser penser que j’ai une vision à court terme, mais ce n’est pas le cas. Je suis quelqu’un qui réfléchit et pense beaucoup, et ce, tout au long de la journée, lors de mes trajets en train et durant mes soirées. J’aime beaucoup me projeter et projeter ce que sera l’association dans quelques années. Réfléchir à la façon d’améliorer les choses pour garantir le bien-être de mes équipes et l’axe jeunesse de l’association.

J&L : Comment est-ce que tu gères le quotidien ? Présente-nous une journée type ?

O. C. : Il n’y a pas de journée type, mais elles commencent toutes au moins par un coup de téléphone d’un membre de mon équipe pour discuter d’un projet ou autres. Ensuite, je prends le train pour me rendre à Bruxelles. Une fois sur place, je prends le temps de discuter avec mes collègues puis j’ouvre ma boite mail et la journée commence. Mes journées sont rythmées par les différents dossiers à gérer, les tâches administratives et la gestion du personnel.

J&L : Comment géres-tu la multitude d’appels à projets ?

O. C. : Nous gérons très bien la multitude des appels à projets. Comme évoqué tout à l’heure, les équipes sont en place depuis des années ce qui facilite la prise en main et la rédaction de ceux-ci. Elles peuvent travailler en totale autonomie et en général, chaque antenne souhaite rendre un appel à projets. Nous devons donc limiter les demandes ou les coordonner entre les différentes antennes régionales.

J&L : Quel est ton rapport avec la fédération ?

O. C. : Nos liens avec la fédération sont excellents et se sont renforcés depuis quelques années. Nous avons la grande chance d’avoir une fédération qui est à notre écoute, à notre disposition et qui nous aide au quotidien. La taille de la fédération est une force qui permet au coordinateur, mais aussi à l’équipe, d’être proche des associations qui y sont fédérées. Bravo et merci à l’équipe de Jeunes et Libres.

J&L : Peux-tu nous parler des relations avec les autres OJ de Jeunes & Libres ?

O. C. : Historiquement, nous avons peu de liens avec les autres OJ, mais les bons rapports avec la fédération permettent aujourd’hui d’envisager des projets communs. Par exemple, nous travaillons sur un projet avec Délipro Jeunesse et la Besace. Je suis régulièrement en contact avec mes homologues. Nous sommes un peu plus éloignés des réalités politiques, même si des lieux d’échanges existent. Nous ne sommes pas fermés, nous pourrions aussi développer des projets avec la FEL, avec les Jeunes MR ou avec les Jeunes Mutualistes Libéraux.

J&L : Bientôt les 50 ans de ReForm, peux-tu me parler de cet anniversaire ?

O. C. : Je peux déjà vous confirmer que l’anniversaire de ReForm se passera dans un grand lieu de la culture bruxelloise. Ce sera un moment convivial qui reflétera l’activité de l’association.
En plus se grefferont d’autres actions en Fédération Wallonie-Bruxelles en lien avec le théâtre jeune public, le cirque, la danse … Ce sera vraiment la part belle à nos métiers, mais également, la part belle à la culture.

J&L : Quel est ta relation avec le conseil d’administration ?

O. C. : J’ai d’abord le grand bonheur d’avoir un président qui est disponible 24 heures sur 24 avec qui j’échange au quotidien sur les lignes directrices de l’association. J’ai un lien très fort avec lui, mais aussi avec les autres membres de l’équipe du conseil d’administration. Nous sommes régulièrement en contact pour développer des projets et échanger des conseils. Il est important pour moi de développer une confiance et une collaboration avec eux.

Propos recueillis par Pauline Bettonville

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À la rencontre de Camille, animatrice adjointe chez les RYD

22 décembre 2022 by jetl

Le rapatriement du Nouvel An est un évènement phare pour les Responsible Young Drivers.
Camille, animatrice adjointe chez les RYD, nous explique comment se déroule la soirée du 31 décembre pour l’équipe et les volontaires et ce qu’ils mettent en place pour que les fêtards et fêtardes rentrent chez eux en toute sécurité.
Un seul numéro à retenir : 0902 69 669

Classé sous :Actualité Balisé avec :Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Fédération Wallonie-Bruxelles, Jeunes, Jeunes et Libres, Jeunesse, Libre², Mobilité, Organisations de Jeunesse, Ryd, Secteur Jeunesse

« Ce qui nous distingue d’autres acteurs, c’est cet aspect ludique et non moralisateur. »

19 décembre 2022 by jetl

Arrivés à la station de métro d’Érasme, où Laura, coordinatrice des RYD Wallonie-Bruxelles nous a donné rendez-vous pour l’interview, nous nous dirigions naturellement vers l’hôpital éponyme. Mais c’était oublier que sur le site d’Érasme est implantée l’École de Santé Publique de l’Université libre de Bruxelles ! Mais pourquoi avoir choisi ce lieu ?

Jeunes & Libres : Quel est ton parcours scolaire et professionnel avant les RYD Wallonie-Bruxelles ?

Laura Gonzalez : J’ai suivi des études d’infirmières. J’étais passionnée par le métier en tant que tel. Mais sur le terrain, ce n’était pas tout à fait ce qui me convenait, je ne retrouvais pas assez le côté humain que je recherchais. Ça parait étonnant, mais les seuls soins qui m’ont passionnée durant mes stages sont les soins palliatifs et la psychiatrie (rires, NDLR). J’avais le sentiment, dans les autres services, d’être astreinte à faire du « rendement ».

J’ai tout de même fini mes études, ce qui m’a donné accès à des études de santé communautaire, appelée à l’époque « infirmière sociale ». C’est une formation davantage tournée vers la prévention et la sensibilisation, en école ou en entreprise par exemple.
J’y ai trouvé mon bonheur et sur ma lancée, j’ai tenté le master en santé publique, au sein de l’École où nous nous trouvons actuellement. Durant mon stage, j’ai choisi un secteur que je ne connaissais pas du tout, la sécurité routière. J’ai logiquement postulé aux RYD et j’y ai débuté un stage en février 2015 et après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à y travailler comme coordinatrice en septembre 2015. C’était mon premier emploi et sept ans plus tard, j’y suis toujours. Pour l’anecdote, une actuelle coordinatrice d’OJ a travaillé chez les RYD quelques années avant. Il s’agit de Céline Danhier, actuelle directrice de O’YES !

J&L : Est-ce que tu peux donner trois mots qui te caractérisent ?

L. G. : La persévérance, car lorsque j’ai une idée, je ne la lâche pas. Impulsive aussi. Face à un problème, je ne reste pas les bras croisés, je réagis directement. Et enfin, perfectionniste. Sur certains aspects, je sais que je suis tatillonne. Mais au final, l’association n’a cessé de grandir et notre équipe aussi.

J&L : Est-ce que tu peux nous dire quelque chose que les gens ne savent pas sur toi ?

L. G. : Je suis atteinte d’un Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Ce trouble a été une force pour moi, cela me donne beaucoup d’énergie et me permet d’enchaîner les réunions ou les activités. Cela explique que, parfois, je suis sur plein de dossiers et du coup, je suis partout et nulle part. Parfois, j’agis trop vite. Parfois je réponds à un mail alors que j’aurais dû le relire deux fois. Toutefois, il y a des gens dans mon entourage professionnel qui arrivent très bien à me canaliser.

J&L : Est-ce que tu as trouvé le « job » qui te convient aux RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Oui ! C’est vrai que j’ai un boulot très prenant, mais je ne compte pas les heures. Le travail est hyper varié, il n’y a pas de routine. Moi, j’ai besoin de bouger. Par exemple, je reviens de vacances. Hier, j’étais au bureau. Ce matin, je suis à l’interview. Cet après-midi, je suis à l’anniversaire de l’Institut Vias (l’institut Vias effectue des recherches et développe des connaissances en matière de sécurité routière, NDLR) au cours duquel des ateliers sont prévus. Demain, je suis en animation. Après demain, je suis en télétravail et vendredi, je siège en commission fédérale de la sécurité routière.

J&L : Quelle est l’histoire des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Il faut savoir que c’est Monsieur Thierry Moreau de Melen qui a créé la fondation d’utilité publique « Tanguy Moreau de Melen » en 1989, devenue plus tard Responsible Young Drivers, suite au décès de son fils dans un accident de voiture dont les circonstances ne sont pas tout à fait élucidées à l’heure actuelle. Mais cela a encouragé Monsieur Moreau de Melen a lancé un projet très novateur pour l’époque, aujourd’hui devenu assez courant, qui consiste à sensibiliser des jeunes par les jeunes. Il ne voulait plus du tout ce côté « paternel » et d’un discours répressif et moralisateur.

La fondation a très bien fonctionné pendant des années, mais il y a eu la régionalisation de la sécurité routière et il a donc fallu créer des entités régionales. En 2013 sont créés les Responsible Young Drivers Vlaanderen et les RYD Wallonie-Bruxelles en 2014. En 2018, les RYD Wallonie-Bruxelles sont reconnues comme Organisation de Jeunesse par la Fédération Wallonie-Bruxelles grâce à Jeunes & Libres.

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

L. G. : De manière générale, tout ce qui touche à la sécurité routière et à la mobilité, de l’alcool au volant à la courtoisie au volant en passant par la vitesse, le port de la ceinture de sécurité, la conduite sous l’influence de stupéfiant, mais aussi l’écomobilité, la mobilité douce ou encore la distraction au volant.

J&L : Quelles sont les valeurs de l’asbl que tu défends ?

L. G. : Le fait que nos activités soient réalisées par des jeunes et pour des jeunes et dans une logique non répressive et non moralisatrice. Je crois que ce sont les trois grands axes qui sont là depuis 1989 et qui nous tiennent à cœur.

Ce qui nous distingue d’autres acteurs qui travaillent sur les mêmes thématiques, peu ou prou, c’est cet aspect ludique et non moralisateur. D’autres utilisent la peur, les témoignages pour sensibiliser. Nous considérons que si le message est trop « agressif », le public, surtout s’il est jeune, voire très jeune, ne capte pas le message. Je précise quand même que nous ne remettons pas en cause le travail d’autres structures. Nous avons choisi d’utiliser une autre méthode, complémentaire, pour atteindre le même objectif : sensibiliser.

J&L : Peux-tu nous présenter un projet coup de cœur ?

L. G. : Il faut savoir que durant mon stage aux RYD Wallonie-Bruxelles, j’avais l’objectif de créer un outil pédagogique sous forme de jeu de société : le Sécu-RYD’é ! Il était uniquement basé sur la sécurité routière, car, à l’époque, c’était l’unique thématique abordée. Seulement, je n’ai pas pu le terminer. Bien des années plus tard, grâce à un appel à projets de la Fédération Wallonie-Bruxelles et avec l’équipe des RYD W-B, nous avons recréé ce jeu et mis à jour avec toutes les thématiques que nous abordons aujourd’hui. Il a finalement vu le jour et est encore, à l’heure où je te parle, mis à jour. C’est mon côté « persévérant » !

Cet outil, qui sera inséré dans nos « malles pédagogiques », pourra être utilisé par n’importe quel acteur de la jeunesse, mouvement de jeunesse ou bien maison de jeunes, pour réaliser des animations en toute autonomie.

J&L : Et une activité coup de cœur ?

L. G. : Je ne peux éviter de parler de notre plus grosse activité, c’est l’une des plus anciennes et la plus connue, le rapatriement du Nouvel An ! Bizarrement, cela va un peu à l’encontre de ce qu’on fait habituellement puisque l’on ramène les gens chez eux. Pendant toute l’année, on leur dit de faire attention et à la fin de l’année, on leur dit d’en profiter, mais en toute sécurité, grâce à nous. Nous sommes connus surtout pour cette action. Cela ne vaut que lors de la nuit du Nouvel An, mais malgré cela, chaque année, je reçois des demandes pour des rapatriements pour des mariages, des anniversaires… (rires, NDLR).

Il s’agit d’une action assez grandiose parce que cela demande une organisation et une logistique, tant sur le plan matériel qu’humain ou en termes de planning grâce à tous nos partenaires, nos volontaires et à toute l’équipe. Nous avons une vingtaine de voitures sur tout le territoire de la FWB et nos collègues des Responsible Young Drivers Vlaanderen font de même en Flandre.

C’est une nuit épuisante pour tout le monde, mais je ne la manquerais pour rien.

J&L : Selon toi, c’est quoi gérer une asbl ?

L. G. : C’est très compliqué comme question, car la réponse peut être vaste… Il faut savoir que je suis rentrée dans la gestion d’asbl directement à la fin de mes études, sans formation, car le contrat de l’ancien directeur prenait fin quelques mois après mon arrivée. J’ai été encadrée au début puis j’ai très vite appris sur le terrain. Depuis lors, j’ai suivi des formations.

Je dirais qu’on apprend au jour le jour. Certaines démarches reviennent régulièrement et nous y sommes habitués. On en découvre d’autres au fur et à mesure. On peut gérer une asbl en état jeune et sans véritable expérience. J’y suis arrivée, en commettant des erreurs, mais aussi en persévérant.

J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que directrice des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : La plus grosse partie du travail concerne la gestion des ressources humaines, la gestion de mon équipe, mais aussi des volontaires. Il y a aussi la gestion financière, la tenue des comptes, l’encodage des factures et les achats, les salaires, etc.

À cela s’ajoutent la gestion des appels à projets et la recherche de subsides et de sponsors. Il faut aussi rendre des comptes, justifier, auprès des pouvoirs subsidiants, mais aussi des sponsors. Et enfin, j’assure une représentation sectorielle, en matière de sécurité routière auprès des instances fédérales, de Vias, au Conseil Wallon de la Sécurité Routière, et en matière jeunesse, au sein de la Commission Consultative des Organisations de Jeunesse.

J&L : Quelle qualité doit posséder une coordinatrice d’organisation de jeunesse ?

L. G. : Je pense que c’est la disponibilité. Le coordinateur est central au sein de l’association. Dans mon cas, je suis tous les dossiers, je suis la personne de référence au sein des RYD Wallonie-Bruxelles. Les membres de mon équipe me contactent tout le temps, même quand je suis en vacances. Les gens savent qu’ils peuvent compter sur moi, je suis toujours disponible et fiable.

J&L : Comment t’es-tu formée au métier de manager ?

L. G. : J’ai appris sur le tas comme je l’ai dit précédemment. Mais il faut savoir que j’ai été encadrée par mon conseil d’administration à mes débuts, qui a été hyper bienveillant et qui m’a vraiment aidée. Mais aussi encadrée par le directeur actuel des Responsible Young Drivers Vlaanderen ou encore Benjamin, de Jeunes & Libres.

J’ai aussi suivi des formations plus techniques, en gestion des asbl, en gestion de conflit, sur les nouveaux statuts ou encore sur la réforme du code des sociétés. Je n’ai jamais arrêté de me former depuis la fin de mes études.

J&L : Peux-tu présenter la structure des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Notre assemblée générale est composée des administrateurs et des responsables de nos trois antennes, qui sont des volontaires. Quant à notre conseil d’administration, il est composé d’anciens volontaires qui apportent une expérience de terrain et de personnalités administratrices d’autres asbl, qui apportent une expertise spécifique de gestionnaires.

Notre staff est composé de travailleurs. En plus de mon poste de coordinatrice, nous avons une secrétaire, trois animateurs de terrain qui s’occupent de la gestion des volontaires, une détachée pédagogique qui forme les nouveaux animateurs et qui créée nos outils pédagogiques et enfin, un infographiste.

Et enfin, il y a nos volontaires, sans qui l’asbl n’existerait pas. Ils sont répartis par antenne. Une couvre la région Liège-Luxembourg, une autre la région Namur-Hainaut et la troisième couvre la région bruxelloise et le brabant wallon. Pour chaque antenne, nous avons un ou deux responsables.

J&L : Quels sont vos rapports avec la fondation Responsible Young Drivers à laquelle vous êtes « attachés » ?

L. G. : La Fondation nous héberge dans ses locaux avec les Responsible Young Drivers Vlaanderen. Elle a encore quelques missions de représentation et détermine quelles sont les missions des asbl qu’elle a créé. Nous sommes dans les faits en totale autonomie par rapport à elle. Elle peut apporter une aide financière quand cela est nécessaire.

J&L : Quels sont les partenaires habituels des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : La sécurité routière est aujourd’hui régionalisée. Or certains partenaires veulent disposer d’une visibilité au niveau national. Dans ce cas, nous avons la chance d’avoir des liens historiques avec notre pendant flamand. C’est une raison pour laquelle nos premiers partenaires sont les Responsible Young Drivers Vlaanderen. Avec eux, nous menons de temps en temps des activités communes pour un même partenaire. C’est notamment le cas pour de grosses sociétés. De plus, nous échangeons nos outils pédagogiques ou nos pratiques.

Ensuite, nous avons des partenaires institutionnels comme l’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière, avec qui nous menons des activités de sensibilisation lors de festivals.

J&L : Vous êtes une de nos OJ qui travaillent le plus avec des acteurs du secteur marchand, des sociétés commerciales ? Comment se passent vos partenariats ou sponsorings ?

L. G. : Il ne faut pas être naïf. Quand une marque nous soutient, cela leur permet de se mettre en avant. Nous faisons leur pub. Nous sommes connus depuis 1989 pour nos activités et dans le domaine de la sécurité routière, nous sommes reconnus. Ne soyons donc pas naïfs quant à l’intérêt de ces sociétés.

Mais nos sponsors actuels ont un « intérêt » autre que de faire du « washing » en faisant la promotion de la conduite responsable, comme une célèbre marque de bières sans alcool. Leur objectif commercial rencontre nos objectifs de sécurité routière.

Par ailleurs, il faut se souvenir que les RYD Wallonie-Bruxelles, avant d’être reconnus en tant qu’OJ, ne disposaient pas de subsides. Il nous a fallu trouver des sources de revenus. Nous n’avions pas le choix. Pourquoi continuons-nous ? Parce que nous n’avons toujours pas le choix. Pour maintenir notre niveau d’activités, nous devons continuer à disposer de ce genre de partenariats, mais nous avons aujourd’hui plus de liberté quant à leur choix et nous ne subissons aucune pression de leur part. Ils s’assurent juste que les activités qu’ils ont soutenues ont bien été réalisées et que les objectifs sont remplis.

De plus, nous constatons que beaucoup de sociétés prennent des initiatives vis-à-vis de leurs salariés quant à la sécurité routière, c’est un sujet qui les intéresse ou inquiète en temps normal.

J&L : Comment se déroule votre travail avec les écoles ?

L. G. : Les écoles nous contactent ou nous contactons des écoles. En Wallonie, cela passe par des appels à projets. Une cinquantaine d’écoles répond favorablement chaque année, mais nous ne pouvons déployer nos activités que dans une vingtaine d’écoles compte tenu de la taille de notre équipe. Nous dispensons une formation théorique consacrée à la sécurité routière, à l’écomobilité et aux mobilités alternatives de deux heures, durant les heures scolaires, pour six groupes de 5e et 6e année secondaire, plus une activité pratique autour, notamment, du crash-test ou de la voiture-tonneau.

Nous avons plus de mal à trouver des écoles en région bruxelloise. Il semblerait que la concurrence en termes de formation des élèves soit plus forte et que le sujet de la sécurité routière soit moins une priorité pour les établissements bien que nous ne nous limitions pas à cette seule thématique.

J&L : Existent-ils des facilités ou des contraintes à travailler avec un public scolaire ?

L. G. : La principale facilité est qu’avec un public scolaire, nous touchons un très grand nombre de jeunes et de manière assez approfondie. Et cela permet de toucher un public qu’on ne toucherait pas d’habitude. Pour eux, cela crée du questionnement et ça les fait réfléchir à des sujets auxquels, étonnamment, ils n’auraient pas pensé comme le permis de conduire.

Ça nous a permis de constater que ceux qui connaissent le mieux ou qui sont les plus sensibles aux enjeux de sécurité routière ou de mobilité ne sont pas nécessairement les personnes qui ont le permis de conduire, mais celles qui sont en train d’apprendre !

J&L : Fais-tu face, au quotidien, à des contraintes ?

L. G. : Ce n’est pas un frein au quotidien, mais la gestion des ressources humaines représente le plus souvent un casse-tête. Ce sont des imprévus à gérer malgré un planning chargé. Le télétravail est venu rajouter une difficulté supplémentaire pour notre structure.

Le recrutement et la fidélisation des employés sont également un défi pour nous. Ce n’est pas toujours facile de concilier nos missions avec des activités à 100% motivantes et enthousiasmantes. Cela demande de beaucoup se réinventer, de se montrer créatif.

J&L : Comment t’assures-tu de l’implication des volontaires dans la vie des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Comme je l’évoquais pour l’organisation des ressources humaines de l’équipe, la question de l’humain est un défi pour notre structure. L’implication des bénévoles était un défi avant la crise du COVID, elle l’est encore davantage après. On a beaucoup parlé de la santé financière des associations, mais pour moi, c’est le lien qui s’est distendu avec les bénévoles qui a été le coup le plus dur. Beaucoup se sont retrouvés précarisés et ont dû faire des choix.

Une des solutions que nous avons envisagées est le défraiement. Il y aurait certainement davantage de bénévoles, mais est-ce qu’ils auraient vraiment une « âme » de bénévoles ?

Nous allons relancer nos mises au vert, des lieux d’échanges, mais aussi nos formations pour cette nouvelle année académique. Nous travaillons aussi à améliorer les synergies entre l’équipe et les bénévoles, pour que les process soient plus fluides.

J&L : Est-ce que ça fait partie de vos défis à venir ?

L. G. : Oui ! Clairement ! Fidéliser les membres actifs et en attirer de nouveaux ! Une nouvelle équipe s’est mise en place ces derniers mois et l’année académique a débuté, c’est le moment. En outre, nos plus grosses activités ont eu lieu ou vont avoir lieu, telles que la Nuit Européenne Sans Accident au mois d’octobre ou le Rapatriement du Nouvel An.

J&L : Le coordinateur est-il le gardien des engagements décrétaux de l’OJ ?

L. G. : Dans mon cas, très clairement, oui ! C’est moi qui suis la plus impliquée dans le Secteur Jeunesse au sein de notre association, et ce, depuis sept ans et demi. Je suis devenu une référence, même si on doit me rappeler parfois certains points (rires, NDLR). Il y a des choses qui sont devenues naturelles, comme le fait de s’assurer que les bénévoles soient à la base de nos activités.

J&L : Quel est ton horizon de gestion à court, moyen et long terme ?

L. G. : Le long terme, c’est difficile pour moi. J’ai du mal à me projeter si loin. Le plan quadriennal est un travail particulièrement compliqué. En quatre ans, il y a trop de changements au sein d’une OJ.

Nous travaillons plutôt en suivant le rythme des années académiques, qui est celui des écoles, mais également celui de beaucoup d’entreprises, et celui des appels à projets. Je suis plus portée sur un horizon de gestion à court et moyen termes.

J&L : Comment gères-tu le quotidien ? Décris-nous une journée type ?

L. G. : Je n’ai pas de journée type ! Parce que tantôt je suis en action, tantôt je suis au bureau, tantôt je suis en représentation sectorielle, tantôt je suis en télétravail. Elle est néanmoins rythmée par la gestion de mes e-mails en début de journée, par l’organisation du travail. Une fois par semaine, l’équipe se réunit pour parler des activités et projets.

J&L : Quel est ton rapport avec ta fédération, Jeunes & Libres ?

L. G. : Je pense qu’il y a deux facettes dans nos rapports. Il y a la facette où nous, OJ, avons besoin de vous, et celle où vous avez besoin de nous. Dans notre sens, nous avons besoin de vous pour tout ce qui est dossier, nous mettre en lien, par exemple, avec la FEL ou pour relire les dossiers de subsides, nous aider pour les démarches administratives, pour les visuels, pour les formations, etc. C’est un soutien non négligeable pour nous.

Dans votre sens, vous avez besoin de nous dans la mesure où l’on fait partie de votre conseil d’administration et de votre assemblée générale, pour impulser une direction qui est guidée par nos attentes collectives, nous, associations fédérées.

Propos recueillis par Adrien Pauly

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« Développer l’esprit critique et des valeurs solidaires est primordial. »

12 décembre 2022 by jetl

Audrey est la coordinatrice de Délipro Jeunesse depuis plusieurs années maintenant. Arrivée au moment du nouveau Décret, l’Organisation de Jeunesse n’a cessé de croitre depuis son arrivée au sein de la structure. Ce matin, elle nous donne rendez-vous dans les locaux de Délipro Jeunesse, là où tout a commencé pour elle …

J&L : Pourquoi se retrouve-t-on dans les bureaux de Délipro Jeunesse ce matin ?

Audrey Mercier : Pour cette interview, tu voulais que nous nous retrouvions dans un lieu qui fait sens pour moi. Je t’ai donc donné rendez-vous dans nos bureaux, car c’est notre lieu de vie principal, le centre névralgique de toutes nos réflexions, l’endroit où l’on échange et où l’on crée.

J&L : Peux-tu me dire, en quelques mots, qui tu es ?

A.M. : Je suis la coordinatrice de Délipro Jeunesse. Mes enfants disent de moi que je suis toujours positive et souriante, que je suis patiente et aimante, travailleuse et déterminée. Ils disent aussi que je suis un poil trop exigeante avec moi et avec les autres, que je boude parfois, que je suis un peu susceptible… Je ne sais pas s’ils sont tout à fait objectifs, mais en tous cas, je mets toutes les facettes de ma personnalité au service de Délipro Jeunesse depuis près de 15 ans.

J&L : Peux-tu me parler de tes parcours scolaire et professionnel ?

A.M. : J’ai un parcours scolaire assez classique. Après mes études secondaires, j’hésitais à me diriger vers des études scientifiques ou littéraires, deux matières diamétralement opposées. Finalement, mon choix s’est porté sur des études en langues et littérature romanes que j’ai terminées à Louvain-la-Neuve. Ensuite, j’ai fait une spécialisation en édition, car je souhaitais travailler dans un autre domaine que l’enseignement même si en parallèle, j’ai fait l’agrégation. En même temps que mon travail de stagiaire dans une maison d’édition, j’ai pris un intérim dans l’enseignement. Finalement, j’ai enseigné le latin pendant plus de 10 ans et même si je ne m’y destinais pas vraiment, j’ai adoré mon métier d’enseignante. Puis, l’opportunité de travailler chez Délipro Jeunesse s’est présentée. J’aime le changement et les nouveaux défis. Je l’ai saisie !

J&L : Justement, comment es-tu devenue coordinatrice de Délipro Jeunesse ?

A.M. : Je suis arrivée dans l’association en 2009, au moment de la mise en œuvre du nouveau Décret OJ. J’étais détachée pédagogique. J’avais pour mission de créer de nouveaux projets avec les jeunes pour que les activités de l’association répondent correctement aux nouvelles exigences décrétales. J’ai très vite aimé la liberté dont nous disposions pour créer de nouvelles choses et interagir avec les jeunes. Je me suis donc beaucoup investie pour faire évoluer Délipro Jeunesse tant en matière d’activités, par exemple en obtenant une reconnaissance en éducation aux médias, qu’en matière de développement de l’équipe. Quelques temps après, la coordinatrice qui était en poste à l’époque a pris sa retraite et je l’ai remplacée.

J&L : Quels sont tes rapports avec l’équipe de Délipro Jeunesse ?

A.M. : Ma mission principale en tant que coordinatrice est de fédérer mon équipe pour que mes collaborateurs travaillent efficacement ensemble autour de nos différents projets. Mon job, c’est donc de parvenir à mobiliser les forces, tirer parti des qualités de chacun, manager le travail d’équipe et veiller à ce que nos projets remplissent bien les missions d’une OJ.

Mais, au-delà de ça, je pense que pour co-construire des projets qui font sens, pour faire évoluer notre association, il faut bien sûr que les échanges soient dynamiques et productifs, mais aussi vrais et spontanés. J’accorde donc beaucoup d’importance aux moments de vie partagés, car ils sont à mes yeux le ciment d’une équipe motivée et soudée.

J&L : Quelle est la qualité principale d’une bonne coordinatrice d’OJ ?

A.M. : Être à l’écoute est à mon sens la qualité principale qu’il faut développer en tant que coordinateur d’une Organisation de Jeunesse, car on ne peut pas prendre de bonnes décisions sans être correctement informé. Par ailleurs, je pense aussi qu’un coordinateur doit être juste vis-à-vis de chacun de ses collaborateurs, mais aussi vis-à-vis de l’ensemble de son équipe.

Si je suis parvenue à accorder une oreille attentive à chacun tout en prenant des décisions équitables pour l’ensemble, ma journée est réussie.

J&L : Peux-tu nous parler des relations que tu entretiens avec les autres OJ membres de Jeunes & Libres ?

A.M. : Nous travaillons régulièrement avec l’ASBL ReForm qui rejoint le profil de Délipro Jeunesse. Nous avons des publics assez similaires et des objectifs communs. Depuis quelques années, il nous arrive donc souvent d’intervenir sur leurs projets ou d’en construire de nouveaux ensemble. C’est très enrichissant. En 2021, nous avons par exemple travaillé ensemble pour lutter contre le harcèlement scolaire avec le projet « A fleur de maux ».

J’ai aussi de bons rapports avec les coordinateurs des autres OJ, mais, comme nous ne travaillons pas sur les mêmes thématiques et avec les mêmes publics, les collaborations sont plus compliquées à mettre en place. Je le regrette parfois, car je pense que nous avons tous beaucoup à apprendre les uns des autres.

J&L : Quel est le rôle de Délipro Jeunesse en tant qu’Organisation de Jeunesse ?

A.M. : En tant qu’OJ, notre rôle est bien sûr d’aider les jeunes à devenir de CRACS. Chez Délipro Jeunesse, on remplit cette mission en favorisant les rencontres avec les jeunes, le vivre ensemble, l’expérimentation ou encore l’expression créative. Pour cela, nous proposons par exemple des modules pédagogiques durant lesquels les animations se construisent autour des besoins et des idées des jeunes. Nous proposons aussi des stages créatifs et médias. Nous construisons des outils pédagogiques à destination des jeunes. Nous travaillons également autour des créations artistiques de jeunes comme avec le projet « jeunes talents ».
Les projets sont tellement nombreux que je ne peux pas tous les citer, mais ils s’articulent tous autour de l’éducation aux médias et à la citoyenneté.

J&L : Comment gères-tu le quotidien ? Décris-moi une journée type dans la peau d’Audrey, coordinatrice de Délipro Jeunesse.

A.M. : Il n’y a pas de journées types dans une Organisation de Jeunesse ! Pour aborder les défis quotidiens sans cesse renouvelés, je fais une « to do list » chaque matin avant de quitter la maison. Lorsque j’arrive au bureau, j’ai déjà fait le tri dans mes priorités, répondu aux mails urgents et téléphoné aux personnes que je devais contacter. Je peux donc répondre directement aux demandes de mon équipe. Le reste, c’est de l’impro maitrisée en fonction des missions du jour.

J&L : Quels sont les défis à venir pour Délipro Jeunesse ?

A.M. : Le défi majeur pour les années à venir est de développer encore davantage l’axe média de notre association. Depuis 2017, nous avons en effet vu reconnaitre la qualité et la spécificité de notre travail en obtenant un dispositif particulier en éducation aux médias. Depuis, nous ne cessons de constater à quel point il est important que les jeunes puissent utiliser les médias de manière active, critique et créative. La vidéo étant leur support de prédilection pour s’informer et s’exprimer, c’est dans ce domaine que nous allons nous investir.

Nous souhaitons également renforcer encore davantage nos activités pour lutter contre le harcèlement scolaire. Cette thématique fait partie des préoccupations des jeunes et c’est une demande qui revient très souvent entre novembre et mars dans les écoles. Nous essayons d’agir de manière préventive pour minimiser les dégâts.

Nous voulons également nous investir dans de tout nouveaux projets comme une initiative pilote pour créer un média d’échanges numériques vivant et actif qui permettrait aux jeunes patients hospitalisés de partager leurs expériences au sein de l’hôpital, mais aussi aux futurs enfants hospitalisés de dédramatiser et/ou de se rassurer quant à leur séjour. Ce projet est très ambitieux et très lourd à porter. Il faudra donc commencer par former l’équipe pour outiller les animateurs.

J&L : Quel est votre fonctionnement en interne ?

A.M. : J’impose rarement des projets, voire jamais. De manière générale, c’est l’équipe qui construit l’activité de l’asbl. Pour construire notre programme annuel, nous organisons plusieurs réunions par an.

À ces occasions, les membres de l’équipe qui ont envie de porter et développer des projets mettent ceux-ci sur la table et les présentent aux autres. S’ils s’inscrivent dans nos missions et visent nos objectifs, nous les inscrivons d’un commun accord dans notre plan d’action.

J&L : Quel est ton rôle en tant que coordinatrice de Délipro Jeunesse ?

A.M. : Mon rôle c’est de faire en sorte que mes animateurs arrivent là où ils souhaitent arriver dans la mise en œuvre de leurs projets. Ils ont énormément d’idées et ils sont pleins de ressources, mais ils manquent parfois de structures. Mon job, c’est de les guider en fonction de leurs besoins. Lorsqu’ils rencontrent une difficulté pédagogique ou administrative, je les aiguille pour que leurs projets puissent se concrétiser. L’idée n’est pas de les diriger, mais plutôt de les accompagner dans tous les aspects que cela implique.

J&L : Quelles sont les contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?

A.M. : La gestion des ressources humaines est une réelle contrainte. On gère tellement de projets que l’équipe est toujours trop petite pour faire face à la quantité de travail. Malheureusement, la situation actuelle fait qu’il n’est plus possible d’agrandir l’équipe pour le moment. C’est un réel frein.

J&L : En tant que coordinatrice, es-tu la gardienne des engagements décrétaux de l’asbl ?

A.M. : Oui, c’est tout à fait mon rôle. Je dois veiller à ce que tous les aspects des projets que nous mettons en œuvre respectent les directives du décret OJ. Cela fait partie de mon job. Je dois garder une vue d’ensemble sur chaque projet et aiguiller mes animateurs pour que les activités qu’ils imaginent leur permettent toujours de remplir nos missions.

J&L : Peux-tu me parler d’une activité coup de cœur depuis que tu travailles chez Délipro Jeunesse ?

A.M. : Des activités « coup de cœur », j’en ai plein. Difficile de choisir. J’ai cependant envie de parler du projet « The Artisan Jump » que nous avons mis en place juste avant la crise du Covid. Il visait à valoriser l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et je trouve que c’est particulièrement important à l’heure actuelle.

Le projet mobilisait de jeunes artisans. Il s’est étendu sur toute une année et il a vu son couronnement dans l’organisation d’un marché sur le site du Bois du Casier à Charleroi. Toute l’équipe y a participé. Cela a permis d’échanger ensemble et de découvrir des aspects des uns et des autres qu’on ne connaissait pas. Une belle manière de souder une équipe, car les retours sur leur travail ont été très positifs. Ce succès nous a également ouvert des portes pour la mise en œuvre de nouveaux partenariats.

J&L : Peux-tu m’en dire un peu plus sur votre projet Jeunes Talents ?

A.M. : Avec le projet Jeunes Talents, l’idée est de mettre à l’honneur les talents artistiques des jeunes en leur laissant la liberté de s’exprimer de manière réflexive et créative à travers leur art. Nous voulons également leur apprendre à promouvoir eux-mêmes leurs talents pour pouvoir le partager avec les autres et s’enrichir de celui des autres.

Ce qui est très prenant avec ce projet c’est que nous changeons de domaine d’activité à chaque fois. Nous avons par exemple mis en scène des stylistes, exposé des photographes ou organisé un concert. Cette année, c’est la danse qui est mise à l’honneur.

Il y a trois ans, nous avions par exemple organisé une rencontre autour de la musique. Cela aurait été très facile de se dire qu’on recommençait la même chose l’année d’après puisque les bases étaient posées, mais l’idée étant de s’ouvrir à tous les horizons, nous avons décidé, cette année, de travailler le domaine de la danse. En nous ouvrant à chaque fois à de nouveaux horizons artistiques, nous redémarrons toujours à zéro. Chaque domaine étant vraiment spécifique, nous recherchons de nouveaux partenaires, de nouvelles manières de communiquer, d’autres leviers à activer. C’est parfois un peu lourd, mais c’est surtout une expérience extrêmement enrichissante, car nous faisons à chaque fois de nouvelles rencontres qui nous apportent une autre vision du travail et du contact avec les jeunes.

J&L : Quelles sont les valeurs libérales que promeut Délipro Jeunesse ?

A.M. : Nous défendons la liberté, l’autonomie et le goût d’entreprendre. Pour Délipro Jeunesse, développer l’esprit critique et des valeurs solidaires est primordial. Nous essayons d’encourager les jeunes à développer leur potentiel créatif, car ils sont plus riches que ce qu’ils pensent.

Les jeunes d’aujourd’hui manquent de confiance en eux et ne se rendent pas compte de ce dont ils sont capables. Nous sommes là pour leur montrer qu’ils ont du talent et que s’ils vont le chercher à l’intérieur d’eux-mêmes, ce sera toujours bénéfique. Ce sont toutes ces valeurs que nous défendons chez Délipro Jeunesse.

J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération, Jeunes & Libres ?

A.M. : J’ai de très bons rapports avec la Fédération. De manière globale, elle répond à nos demandes. Lorsqu’on gère des petites structures, comme c’est le cas pour Délipro Jeunesse, on n’a pas toujours tous les outils administratifs en mains pour avancer et la fédération nous aide efficacement dans nos démarches. Elle s’adapte pour répondre de manière adéquate à nos besoins et apporte son soutien régulièrement. C’est un réel plus dans notre quotidien et on la remercie pour ça.

J&L : Quel est ton horizon de gestion ?

A.M. : Ces derniers temps, nous avons travaillé à court et moyen termes, car l’avenir était rempli d’incertitudes. Aujourd’hui, on souffle un peu et, enfin, on se (re)projette.

Mon objectif premier, à court terme, est que nous nous installions dans nos nouveaux bureaux à Gozée. Après de longs mois de travaux, cela devrait se faire dans les prochains mois. Nous sommes impatients, car nous allons rentrer dans un bâtiment modulable et accueillant qui permettra à l’association d’optimaliser l’accueil des jeunes tout en nous dotant d’une infrastructure permettant à ses collaborateurs de travailler dans des conditions propices à l’échange et au partage des idées.

Une fois que nous serons installés, je souhaiterais que Délipro Jeunesse développe davantage ses activités en Province de Namur et dans le Brabant Wallon. C’est une obligation du décret bien sûr, mais cela va aussi nous pousser à nous remettre en question en matière de communication externe. C’est un réel défi !

J&L : Justement, quels défis demande la construction d’un bâtiment ?

A.M. : La construction d’un bâtiment réserve son lot de surprises. Cela demande beaucoup de temps et de patience. Avec les indépendants qui interviennent sur le chantier, les week-ends et les soirées n’existent plus. Il faut se rendre disponible tout le temps. Cela nous a demandé également de l’ingéniosité parce que nous nous sommes retrouvés confrontés à l’augmentation écrasante des budgets post-covid. Il a fallu réfléchir à des solutions pratiques pour que tout rentre dans le budget initial. Mais, ce projet n’en reste pas moins une belle aventure surtout lorsque l’on entrevoit toutes les opportunités que cette nouvelle structure va nous offrir.

J&L : Quel est l’impact de la réforme des rythmes scolaires sur l’association ?

A.M. : L’organisation de nos stages va considérablement changer. Nous organisions environ six stages par été et le raccourcissement des vacances remet en question toute notre organisation. Pour maintenir le rythme, nous allons devoir remplacer certains stages d’été par des stages en automne ou en hiver. En termes de nombre, ça revient au même à cette différence près qu’en juillet ou en aout, on peut profiter de l’extérieur, s’ouvrir à la nature, respirer le grand air… Autant d’activités nécessaires à l’équilibre des enfants et que bon nombre d’entre eux n’ont pas l’occasion de faire en dehors de ces périodes de stages.

J&L : un mot pour conclure…

A.M. : Etre coordinatrice reste un défi permanent, mais la dynamique au sein de mon équipe et la richesse des projets nous donnent sans cesse l’envie de continuer et d’avancer pour faire évoluer notre association. Les rencontres enrichissantes que j’ai pu faire grâce aux différents projets mis en place ces dernières années me donnent toujours l’envie de relever de nouveaux défis.

Propos recueillis par Aurélie Provost

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