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Fédération Wallonie-Bruxelles

Fake news, un roman sous forme de jeu vidéo

10 mars 2023 by jetl

Un groupe de jeunes a créé son propre jeu vidéo collectif !  Celui-ci s’intitule « Fake news » et consiste en un visual novel, un roman sous forme de jeu vidéo.  Dans ce type de jeux, la lecture fait partie de l’expérience de jeu.  C’est par ailleurs un type de jeu à choix : ces choix influencent donc l’intrigue principale et les intrigues secondaires, afin d’offrir plusieurs possibilités de fin à l’histoire.  C’est à travers les yeux du personnage principal que le joueur vit le moment.

Afin de répondre à la demande de départ des jeunes, qui souhaitaient créer eux-mêmes leur propre jeu, l’asbl ReForm a travaillé en partenariat avec d’autres structures actives dans le milieu audiovisuel liégeois dont voici quelques témoignages.

🎙️Vincent, du collectif « A chacun son cinéma »

Le groupe de jeunes a participé à chaque étape du projet, y compris la visite du « Digital Lab » de Liège pour y découvrir des métiers du jeu vidéo. Le public a également été sensibilisé aux mentions PEGI et aux risques d’addiction liés aux jeux vidéo. Ils ont aussi travaillé avec une illustratrice pour créer des réalisations artistiques et ont découvert des jeux vidéo historiques via des ateliers rétrogaming. Les jeunes ont choisi d’aborder les dangers d’Internet dans leur histoire, et ont pris des photos pour l’illustrer. Enfin, la dernière étape a consisté à utiliser le logiciel open source RENPY pour programmer et assembler le jeu. Les participant.e.s étaient très impliqué.e.s et motivé.e.s tout au long du processus, proposant de bonnes idées pour le projet. En tant que fan de jeux vidéo et gamer depuis ma plus tendre enfance, je pense que l’univers des jeux vidéo offre de multiples possibilités de travail avec les enfants et les jeunes en tant que médium et ce projet me tenait donc particulièrement à cœur.

🎙️ Akim, Kifilmprod

Aujourd’hui, le jeu vidéo fait partie intégrante de l’apprentissage et de l’éducation des jeunes. Souvent dénigré, il a su trouver sa place dans une société en permanente évolution, une évolution de plus en plus rapide qui exige, que nous, adultes, soyons à l’écoute des besoins mais aussi des envies du jeune public. Si notre but est de les sensibiliser au monde qui les entoure pour qu’ils puissent l’appréhender au mieux et si nous désirons aiguiser leur sens critique, il paraît nécessaire de s’approprier leur langage à travers ce qui leur parle, les passionne, ce qui les intéresse.

En partant d’un thème actuel qui les concerne et qu’ils ont eux-mêmes choisi, l’idée était donc de développer un outil ludique tout autant qu’éducatif. Construire la réflexion, la développer, penser ensemble la narration et mettre bout à bout les pièces du puzzle tout en développant le sens créatif des jeunes. Au final, ce jeu vidéo permet d’aborder des choses graves avec un certain regard et sans stigmatiser tel ou tel comportement. Les jeunes ont donc appris en s’amusant, et c’est ce qu’ils espèrent transmettre au travers de ce jeu.


🎙️Rencontre avec Virgile, 21 ans, créateur de jeux vidéo

Peux-tu expliquer en quoi consiste la programmation ? 

La programmation, c’est écrire des lignes de code pour donner vie à un programme informatique, et dans mon cas, des jeux-vidéos.

Comment est née cette passion pour le jeu vidéo ?

Je voulais créer des jeux depuis que j’avais environ 8 ans, quand j’ai voulu créer un jeu inspiré de Super Mario pour pouvoir jouer avec mon petit frère. Le jeu n’a jamais vu le jour parce que j’étais vraiment jeune, mais c’est à partir de là que j’ai voulu continuer et faire plus de jeux.

Peux-tu nous donner des exemples de ce que tu as déjà créé ?

Vous pouvez retrouver certains de mes jeux sur https://jijigri.itch.io./

Quelle est ta plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté est d’avoir gagné les deux seules Game Jams auxquelles j’ai participé (des concours de jeux-vidéos où les participants ont peu de temps pour créer un jeu original). Un de ces jeux devrait d’ailleurs être disponible sur la Switch de Nintendo dans les mois à venir.

Caroline Demey, ReForm asbl.

Classé sous :Actualité Balisé avec :Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Fédération Wallonie-Bruxelles, Jeunes, Jeunes et Libres, Jeunesse, Jeux vidéos, Organisation de Jeunesse, ReForm, Secteur Jeunesse

« Sensibiliser la prochaine génération nous tient particulièrement à cœur. »

6 février 2023 by jetl

Philippe est l’administrateur délégué de La Besace depuis plusieurs années. Il a choisi de répondre à nos questions en compagnie de Maud, junior project manager au sein de la structure. Ce choix paraissait évident pour Philippe qui souhaitait inclure son équipe afin d’apporter une touche de peps et de dynamisme dans notre rencontre. D’ailleurs, vous remarquerez très vite que c’est Maud qui répondra à la majorité de nos questions. Philippe pouvant assister à la scène avec un regard extérieur, ce qui l’a beaucoup amusé tout au long de l’entretien. Vous souhaitez en savoir plus sur La Besace et ses membres, c’est par ici que ça se passe…

Jeunes & Libres : Pouvez-vous vous présenter ?

Philippe Jadot : Je suis Philippe, l’administrateur délégué à La Besace. Il fut une époque où j’étais détaché pédagogique, mais c’était il y a très longtemps.

Maud D. : Moi, je m’appelle Maud et j’ai 26 ans. Après mes secondaires, j’ai voyagé pendant un an à l’étranger. Lorsque je suis revenue, j’ai entamé un bachelier en communication à l’IHECS. J’ai enchainé avec un Master en publicité qui m’a amené à travailler dans une agence de pub. Par la suite, j’avais envie de me réorienter vers un travail plus ouvert et centré sur l’humain. C’est ce qui m’a amené à postuler à La Besace et maintenant, j’y travaille depuis le mois d’avril dernier.

J&L : Peux-tu m’en dire plus sur le fonctionnement en interne de La Besace ?

P.J. : Nous essayons de faire en sorte que la coordination se fasse au maximum par toute l’équipe. Qu’il s’agisse de l’engagement du personnel, de l’agenda des projets ou encore du choix des options, nous essayons de le faire tous ensemble. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai souhaité associer Maud à l’interview et nous restons, de cette manière, dans une logique d’Organisation de Jeunesse. J’aime beaucoup cette idée de pouvoir laisser intervenir un membre de l’équipe.

M.D. : Nous sommes une équipe de neuf travailleurs répartie sur deux zones. Nous avons une équipe sur Bruxelles et une autre sur Liège. Philippe est le pivot entre les deux bureaux, il s’occupe de la gestion des deux équipes. Nous sommes tous chargés de projets, mais l’un des membres de l’équipe s’occupe beaucoup plus des côtés ressources humaines et administratifs de l’association. Nous organisons très régulièrement des réunions entre les deux antennes pour garder une bonne coordination et prendre les décisions qui s’imposent en équipe. Lors de ces réunions, le responsable du projet dont il est question est en charge de l’animation et prend ses responsabilités quant à la coordination dudit projet.

J&L : Maud, peux-tu me donner trois mots qui te caractérisent ?

M.D. : J’avais déjà un peu réfléchi à cette question en amont. Je l’ai également posée aux autres membres de l’équipe et il en est ressorti que je suis une personne motivée, déterminée et dynamique.

J&L : Peux-tu me dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?

M.D. : Peu de gens savent que je suis passionnée de céramique. J’ai d’ailleurs une page dédiée à ce sujet sur Instagram.

J&L : Quelle est l’histoire de La Besace ? Pourquoi l’OJ existe-t-elle ?

P.J. : L’association a été créée en 1974 grâce au mouvement libéral qui souhaitait soutenir et s’engager dans l’associatif. Le nom «La Besace» vient du fait que nous traitons un grand nombre de thématiques. Le nombre d’Organisations de Jeunesse de mouvance libérale est moins nombreux que dans d’autres mouvances politiques. On doit pouvoir rester assez généraliste, élargir nos horizons pour toucher un plus grand nombre de jeunes.

J&L : Quelles sont les thématiques que vous travaillez à La Besace ?

M.D. : Nous abordons des thématiques diverses et variées. Nous travaillons notamment sur le handicap et plus précisément les déficiences. Nous nous rendons dans les écoles et organisons des ateliers pour sensibiliser les élèves à cette thématique. Nous travaillons également sur la pollution lumineuse et ses conséquences écologiques à l’occasion de l’évènement intitulé La nuit de l’obscurité. Nous avons également le projet Zéro watt qui permet de sensibiliser à l’énergie et la consommation. Enfin, nous travaillons beaucoup sur l’entrepreunariat grâce au projet La vitrine de l’artisan. Le spectre de thématiques est assez
diversifié. Nous touchons beaucoup de thématiques différentes, ce qui est parfois très stressant, mais c’est également très enrichissant.

J&L : Qu’apporte les projets La vitrine de l’Artisan et La Nuit de l’Obscurité à l’association ? Comment ces projets ont-ils évolué ?

M.D. : La vitrine de l’Artisan est un projet important pour La Besace. Comme j’ai été engagée au mois d’avril, j’ai surtout participé à la deuxième partie du projet. Le sujet de l’artisanat est vraiment génial parce qu’on met en avant des métiers qui sont parfois oubliés ou peu mis en avant à cause de notre société de plus en plus industrialisée. Les jeunes, mis en avant lors de cette vitrine, ont une véritable passion et un métier différent de ce qu’on connait habituellement. C’est un projet qui est également fédéral. On peut voir des artisans tant du côté francophone que du côté néerlandophone, l’expérience n’en est que plus enrichissante. La spécificité de ce projet est de sensibiliser les jeunes à la liberté d’entreprendre, une thématique très peu traitée dans l’associatif. Nous tenons énormément à ce projet de par sa diversité.

La Nuit de l’Obscurité est un projet complètement différent du précédent. Ce projet permet de sensibiliser les jeunes, et les moins jeunes, aux problématiques sociétales actuelles. Notre objectif est de sensibiliser à la pollution lumineuse et se rendre compte de l’impact de cette dernière sur la faune et la flore. Cet évènement, qui se déroule au mois d’octobre, est ouvert à tout le monde et permet à chacun de se rendre compte de son impact sur l’environnement. C’est un projet sur lequel on travaille bien en amont et depuis l’année dernière, nous le développons sur deux sites à Bruxelles et dans les Hautes Fagnes.

J&L : Quelles sont les valeurs qui sont défendues par La Besace ?

M.D. : Nous défendons surtout l’esprit d’entreprendre. Sensibiliser la prochaine génération à avoir un enjeu envers la société nous tient particulièrement à cœur. Dans tous nos projets, nous essayons sincèrement d’avoir un impact sur les jeunes qui seront les adultes de demain.

J&L : Le coordinateur est-il le gardien des engagements décrétaux de l’asbl ?

P.J. : Pour moi, cette réflexion ne se fait pas qu’au niveau du coordinateur, mais au niveau de tous les responsables de projets. Chaque responsable doit bien avoir en tête le décret et respecter les engagements qu’il impose. De plus, nous avons un groupe de travail qui se réunit une fois par mois pour analyser le respect du plan quadriennal. Ce groupe de travail vérifie que nous respectons à la lettre le décret dans tous nos projets. Je souhaite vraiment insister sur le fait que chacun prend ses responsabilités, c’est ce qui permet que la structure tourne avec rigueur.

J&L : Peux-tu me parler d’un projet «coup de cœur» ?

M.D.: Le Handistand est un projet coup de cœur, car nous avons des échanges avec les jeunes,
on apprend à connaitre leurs aprioris et nous pouvons leur montrer qu’une personne atteinte de déficience peut vivre totalement normalement, que nous pouvons l’inclure dans la société et la vie de tous les jours. Le projet est très enrichissant, car il permet de nous rendre compte que le handicap n’est pas si bien inclus que ce que l’on peut penser dans notre société actuelle. C’est important de continuer à sensibiliser les jeunes à cette problématique. Aussi non, La vitrine de l’Artisan me touche également beaucoup comme je fais moi-même de la céramique.

P.J. : Pour ma part, j’ai envie de partager une expérience que j’ai eu l’occasion de vivre, il y a quelques années, à propos d’une activité qui traitait de la Seconde Guerre mondiale. Nous faisions intervenir des personnes qui avaient vécu cette guerre et je me suis retrouvé dans une classe où tous les jeunes ont commencé à chanter la Brabançonne. C’était extraordinaire d’entendre cet hymne et de voir cette personne qui avait vécu cette guerre émue et qui avait les larmes aux yeux. C’est un très beau souvenir d’une activité que nous avions eu l’occasion de mettre en place dans une école.

J&L : Quels sont les défis à venir pour l’association ?

M.D. : Nous souhaitons maintenir les projets déjà existants tout en les développant davantage.

J&L : Peux-tu nous parler des relations avec les autres OJ de Jeunes & Libres ?

M.D. : Actuellement, nous travaillons avec Délipro Jeunesse et ReForm sur le projet Jacques Brel. Ce projet a pour but de sensibiliser les jeunes aux textes du chanteur et faire des parallèles avec les artistes d’aujourd’hui comme Orelsan par exemple. Nous avons organisé plusieurs réunions avec les équipes pour construire le projet. Les animations ont commencé au mois de septembre et vont se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Cela a été très intéressant de rencontrer les autres Organisations de Jeunesse membres et d’échanger nos points de vue pour enrichir nos expériences.

J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération ?

M.D. : Les rapports avec la Fédération sont très bons. L’équipe de Jeunes & Libres reste disponible pour répondre à nos questions et nous aider dans toutes nos tâches qu’elles soient administratives, financières ou dans le cadre de nos projets. La collaboration est d’autant plus facile pour l’équipe de Bruxelles puisque nos bureaux se trouvent au même étage. La fédération nous propose régulièrement des formations que l’on peut suivre. C’est un appui supplémentaire à disposition de tous les travailleurs.

J&L : Peux-tu me décrire une journée type au sein de La Besace ?

M.D. : A La Besace, une journée type n’existe pas. Les journées sont toutes différentes. Nous travaillons sur la gestion de projets, nous faisons des tâches administratives, et nous sommes également sur le terrain avec les jeunes. Certaines périodes, nous serons plus en animation et d’autres périodes, nous serons plus au bureau à créer et développer des projets. Toute la richesse de travailler pour La Besace réside dans le fait que les journées ne se ressemblent pas.

J&L : Un dernier mot pour clôturer cette interview ?

M.D. : A La Besace, nous essayons toujours de trouver des projets qui nous passionnent afin que chacun s’investisse à fond et puisse donner du sens à son projet.

Propos recueillis par Aurélie Provost

Classé sous :Actualité Balisé avec :Besace, Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Fédération Wallonie-Bruxelles, Jeunes & Libres, Jeunesse, Libre², Organisations de Jeunesse

« J’aime faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux. »

23 janvier 2023 by jetl

C’est par une belle matinée de fin d’été que nous retrouvons Benjamin, coordinateur de la fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Jeunes & Libres. Il a choisi de nous emmener aux Galeries royales, à l’Aksum Coffee House pour y prendre un chocolat chaud, ce qui est très étonnant puisque Benjamin est plutôt un (grand) consommateur de café. Avant d’entamer l’interview, il nous explique qu’il aime se rendre aux Galeries le matin lorsqu’il en a l’occasion, car, bien que l’endroit soit assez touristique, il est assez calme pour pouvoir regarder les gens passer en toute discrétion. C’est donc tout naturellement, autour d’un petit-déjeuner et des passants que nous entamons l’interview…

Jeunes & Libres : Peux-tu nous dire qui tu es ?

Benjamin Cocriamont : Je m’appelle Benjamin, j’ai 34 ans. J’habite à Bruxelles et je suis le coordinateur de Jeunes & Libres, la fédération d’organisations de jeunesse libérales qui défend et représente les intérêts de huit OJ.

J&L : Peux-tu te décrire en trois mots ?

B.C. : Je suis loyal, parfois impulsif et libre-exaministe.

J&L : Peux-tu nous dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?

B.C. : Je collectionne les vieilles cartes postales de Bruxelles. J’en ai pour l’instant près de 150 qui sont répertoriées minutieusement dans un dossier Excel.

J&L : Peux-tu nous en dire un peu plus concernant tes parcours scolaire
et professionnel ?

B.C. : J’ai grandi à Waterloo où j’ai fait des humanités générales option langues. J’ai par la suite, étudié l’histoire à l’ULB et comme j’aimais beaucoup mon alma mater et sa vie folklorique, j’ai poursuivi avec un Master complémentaire en Études européennes durant un an. Ensuite, j’ai enseigné pendant deux ans, mais pour des questions administratives de titres requis, je me suis retrouvé à chercher un autre boulot. C’est de cette manière que j’ai postulé à la FEL où j’y ai été secrétaire général pendant environ un an et demi. En avril 2016, je suis devenu coordinateur de la fédération parce que j’avais à la fois ce côté libéral et que je comprenais bien les enjeux sectoriels. En 2020, j’ai également fait un court passage dans un cabinet ministériel, mais pour des raisons familiales, j’ai repris mon poste de coordinateur au sein de Jeunes & Libres.

J&L : Comment es-tu devenu coordinateur ?

B.C. : Le poste de coordinateur au sein de la fédération s’est libéré. J’ai alors postulé et ma candidature a été retenue. Ayant été secrétaire général de la FEL durant un an et demi, j’avais l’avantage d’avoir de l’expérience en gestion administrative et financière d’une Organisation de Jeunesse. À l’époque, je siégeais déjà en CCOJ, donc je connaissais un peu les enjeux du secteur même si je ne les maîtrisais pas aussi bien que maintenant. En même temps que coordinateur de Jeunes & Libres, je suis devenu président de la CCOJ et cela m’a appris énormément sur le secteur.

J&L : Quelle est l’histoire de Jeunes & Libres ?

B.C. : Jeunes & Libres a été fondée en 1972 sous le nom de Confédération des Organisations de Jeunesse libérales. C’est en 2009 que l’association est devenue Jeunes & Libres. Les «Jeunes» sont ceux pour qui nous œuvrons et le mot « Libres » fait référence à la liberté, valeur intrinsèque du libéralisme. Elle a été constituée pour représenter l’intérêt des associations qui se revendiquent de l’idéologie libérale. Il faut garder à l’esprit qu’à l’époque, la société est divisée en piliers qui ont une importance capitale. Il était donc tout naturel qu’ait émergé une fédération d’Organisations de Jeunesse libérales.

J&L : Le libéralisme est-il compatible avec les valeurs du non-marchand ?

B.C. : En FWB, le non-marchand représente plus de 16.000 travailleurs. Il s’agit donc d’un acteur économique non négligeable. Les valeurs libérales sont pleinement compatibles avec l’associatif et le non-marchand. Le libéral, par définition, va faire de la bonne gestion de deniers publics, un devoir. Il fait en sorte de créer de l’emploi, il est pour une facilité économique, pour moins de contraintes administratives et une facilité dans la gestion de l’emploi.

Tous les employeurs vont rejoindre ces valeurs-là. C’est donc parfois amusant, lorsque tu es dans un secteur qui penche plus à gauche, de voir qu’en tant qu’employeurs, les directions d’associations sont plus favorables à des mesures dites libérales.

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles travaillent Jeunes & Libres ?

B.C. : Plutôt que de thématiques, je parlerais de missions qui nous incombent en tant que fédération d’OJ. On retrouve la représentation sectorielle, la formation, le soutien et l’accompagnement de nos membres. Un des objectifs que l’on doit garder en tête est de simplifier la vie de nos organisations membres. On se doit d’être un facilitateur pour nos membres. Une fédération travaille toujours en deuxième ligne tandis qu’une OJ travaille sur le terrain directement avec les jeunes.

De manière plus ponctuelle, on peut travailler des thématiques particulières. Récemment, on a travaillé sur le populisme, on a créé des outils pédagogiques et de formations sur des thématiques bien précises, mais Jeunes & Libres fait véritablement ce pour quoi elle est subsidiée. On ne commence pas à prendre position sur des débats de société comme la réforme des pensions ou la crise énergétique dans la sphère publique. On privilégie le travail de concertation institutionnelle. L’avis de Jeunes & Libres n’est pas plus pertinent que l’avis d’un citoyen lambda et l’époque est déjà assez assourdissante de prises de position peu pertinentes. Je suis d’ailleurs toujours sidéré du nombre d’ASBL qui signent des cartes blanches sur des enjeux ou des problématiques qu’elles ne maîtrisent pas,
et ce, uniquement par posture idéologique.

J&L : La représentation sectorielle concerne une grande partie de ton travail. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?

B.C. : Il faut avoir deux aspects en tête lorsque l’on parle de la représentation sectorielle. D’un côté, il y a la défense de nos membres et, de l’autre côté, l’intérêt du secteur au sens large.

Pour défendre au mieux nos membres, nous siègeons dans des organes de concertation qui permettent de faire avancer des enjeux de manière collective.

Les deux endroits qui sont importants pour Jeunes & Libres sont la CCOJ – qui est la commission d’avis principale du secteur dont on occupe la vice-présidence actuellement – et la FESOJ – qui est la fédération d’employeurs du secteur où les deux sous-secteurs OJ et CJ se rencontrent. Lorsqu’il y a des moyens financiers supplémentaires pour nos membres, c’est souvent dans ces instances qu’on les négocie.

Les positions de la fédération sont toujours passées au prisme de deux facteurs : est-ce que notre positionnement respecte la philosophie libérale et favorise-t-il l’intérêt de nos membres ?

J&L : Comment fais-tu pour gérer huit associations qui ont des réalités parfois bien différentes ?

B.C. : C’est très motivant, mais c’est aussi un défi permanent. Le premier défi en tant que coordinateur d’une fédération, c’est d’accorder la même importance à toutes les associations et à tous leurs besoins qui sont parfois bien différents. Certains auront besoin d’un soutien administratif, d’autres un soutien humain ou financier ou encore d’un accompagnement de projets.

Le deuxième défi est de toujours former et faire en sorte d’autonomiser les associations. Le but n’est pas de faire à leur place, mais bien de les accompagner. Pour cela, on met en place des outils et des formations. Parfois, les dossiers qu’on traite sont très techniques et il faut les rendre accessibles.

Le troisième défi, c’est de ne rien oublier parce qu’on a un travail de suivi et de rappel. Ma crainte est d’oublier quelque chose, car, par effet domino, si j’oublie, les associations pourraient oublier aussi. Il faut donc toujours bien avoir les délais et les détails en tête.

Le dernier défi est de pouvoir articuler mon travail avec des associations de tailles différentes et avec des réalités différentes. Je dois pouvoir passer d’une réalité à l’autre et d’une organisation à l’autre en très peu de temps.

Travailler avec huit associations, c’est aussi travailler avec huit directeurs et directrices qui ont des personnalités différentes et des modes de fonctionnement différents. Je dois garder à l’esprit que je ne décide pas pour les OJ et cela est tout à fait normal puisque Jeunes & Libres accompagne les associations. Je ne suis pas à la manœuvre de ce qu’elles font. Je pense sincèrement que c’est la meilleure manière de fonctionner dans une fédération de huit membres.

J&L : Justement, quel est ton rapport avec les huit organisations membres ?

B.C. : C’est un rapport de proximité. J’ai rencontré plus de 90% des travailleurs de toutes nos OJ. Je pense qu’ils me connaissent également, ou en tout cas m’identifient. Ils savent quel est mon rôle et le rôle de la fédération.

Un des gros avantages d’être dans une petite fédération, c’est d’avoir une proximité qui permet d’avoir une réponse quasiment immédiate pour toutes les demandes, qu’il s’agisse de relecture d’appels à projets, de formations ou d’accompagnement de projets. Le service est plus personnalisé et ça laisse plus de temps aux travailleurs d’être sur le terrain, car au final, c’est ça le but d’une OJ, avoir un impact sur le terrain auprès des jeunes.

A contrario, il s’agit d’une faiblesse lorsqu’on négocie des moyens supplémentaires puisque les négociations fonctionnent souvent au poids fédératif. Lorsque tu es la plus petite fédération et que tu représentes moins de 10% d’un secteur, c’est moins évident.

J&L : Peux-tu parler des relations que tu entretiens avec les directeurs et directrices des OJ membres ?

B.C. : J’entretiens de bonnes relations qui se développent ou se sont développées au fil du temps. Certaines relations se sont même transformées en amitié. Il y a certains directeurs que je connais depuis plus de sept ans et la crise du Covid nous a également rapprochés. J’ai pris l’habitude d’appeler régulièrement pour prendre des nouvelles des associations. Par contre, même s’il y a une forme de proximité, je ne dois pas oublier qu’ils sont souvent mes administrateurs, donc des personnes qui font partie de ma hiérarchie. Je garde ce paramètre en tête même si ça ne se ressent pas dans le quotidien.

J&L : Peux-tu nous parler d’un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinateur ?

B.C. : Je ne parlerais pas vraiment d’un projet, mais ce qui me marque c’est ce lien beaucoup plus fort qu’il y a avec les associations depuis que je suis arrivé. Je vais à la rencontre des travailleurs, je discute avec eux dès que j’ai l’occasion, car ça permet de m’alimenter sur les besoins et ainsi répercuter leurs demandes et besoins dans les lieux de concertation sectorielle. Je pense donc qu’il y a un sentiment plus fort d’appartenance à la fédération qu’il y a 6 ans et demi même s’il est encore perfectible. Je pense aussi que ça démystifie le fait qu’une fédération ne fait que du travail de deuxième ligne et est très peu en contact avec ses OJ.

J&L : Quelles sont les contraintes auxquelles tu dois faire face au quotidien au niveau décisionnel ?

B.C. : Les contraintes, je me les impose surtout moi-même parce que j’ai un certain niveau d’exigence, mais j’ai vraiment beaucoup de latitude laissée par mon conseil d’administration. Évidemment, je rends des comptes périodiquement à chaque CA, mais je ne dois pas toujours référer que ce soit dans ma gestion quotidienne ou au niveau des positionnements sectoriels que je prends. Après plus de six ans, je pense aussi avoir fait mes preuves pour qu’on me laisse cette latitude. Même si tout n’est pas parfait, les résultats sont là. Le suivi administratif est fait, des moyens financiers structurels supplémentaires importants ont été obtenus, et on a également une organisation de plus, les RYD, et j’en suis très fier.

Une des grosses difficultés du métier, qui est une forme de pression, est que je suis souvent sollicité lorsqu’il y a un problème parce que je suis considéré comme la personne qui a l’expertise. Je dois donc faire bien attention à ce que je réponds et je dois aussi répondre à des demandes qui sont assez éloignées des missions d’une fédération d’OJ. Parfois, on me pose des questions juridiques auxquelles je n’ai pas la réponse. Mon job consiste alors à bien aiguiller les travailleurs, mais la difficulté réside dans le fait que je ne peux pas me tromper ni oublier. Je dois absorber plus vite les informations pour pouvoir les répercuter sur les membres alors que je les découvre en même temps qu’eux. Au quotidien, j’ai quand même plus de leviers que de contraintes.

J&L : Quel est le défi à venir pour Jeunes & Libres ?

B.C. : Actuellement, le plus grand défi c’est la gestion de la masse salariale. En sachant que les subsides indexés ne suivent pas aussi vite que l’indexation réelle, je me demande comment faire aussi bien, voire mieux, avec proportionnellement moins de moyens qu’avant. C’est un réel défi à relever.

J&L : C’est quoi pour toi gérer une asbl ?

B.C. : Pour moi gérer une asbl c’est faire en sorte qu’elle fasse convenablement ce pour quoi elle existe. Il y a beaucoup de dimensions à prendre en compte : la gestion administrative, la gestion de projets, la gestion financière, le respect du cadre légal. C’est tout ça gérer une asbl.
C’est également permettre aux travailleurs de s’épanouir dans leur travail et faire en sorte que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent pour donner un tout cohérent et aller dans la bonne direction.

J&L : Selon toi, quelle est la qualité principale d’un bon coordinateur ?

B.C. : Être organisé pour gérer son temps au mieux et l’accorder à tout ce qui est nécessaire de manière adéquate. Si un travailleur a un souci et qu’il souhaite en parler, je dois pouvoir lui accorder le temps qu’il faut. Dans l’organisation de ma semaine, la moitié de mon temps doit être flottant parce que je vais avoir des demandes des OJ et je dois pouvoir y répondre rapidement.

Avoir une pratique réflexive sur ce que je fais est également important pour comprendre les raisons qui me poussent à agir de telle ou telle manière et me remettre en question. Gérer tous ces paramètres demande donc beaucoup d’organisation, de disponibilité et d’adaptabilité.

J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que coordinateur ?

B.C. : J’ai pas mal de casquettes. Cela va de la gestion du personnel à la gestion financière en passant par la représentation sectorielle, la gestion administrative et enfin, l’accompagnement de tous ces volets pour nos associations membres. Il y a énormément de tâches que je fais et que je duplique chez les OJ. Je dois très souvent faire les mêmes démarches qu’eux alors je les fais avant et je fais en sorte de trouver des solutions pour leur faciliter la tâche. Je pense être un bon manager, c’est une de mes qualités principales. J’essaye également d’avoir ce regard avec beaucoup de recul sur les OJ membres et leurs activités.

J&L : Peux-tu me décrire la journée type de Benjamin, coordinateur de Jeunes & Libres ?

B.C. : Je distingue trois types de journées. Le premier, ce sont les journées où je suis au bureau. J’arrive entre 7h45 et 8h15 parce que j’aime bien avoir des moments où je peux me retrouver seul. Lors de ces journées, je fais le suivi administratif, le suivi avec mon équipe, je réponds aux demandes des associations, etc. Puis, il faut avouer qu’on a de chouettes pauses à midi. J’aime bien faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux.

Le deuxième, ce sont les journées de réunions sectorielles qui peuvent parfois être longues, très techniques et parfois éloignées des besoins de nos OJ. Tout ce qui est discuté en CCOJ ou en FESOJ n’a pas forcément d’impact sur nos organisations, mais il faut rester vigilant sur les sujets qui pourraient les impacter. Enfin, il y a aussi des journées que je passe dans les OJ et durant lesquelles j’aime échanger avec les équipes sur le terrain.

Bref, ce sont des journées classiques d’un travailleur de l’associatif de deuxième ligne qui a des responsabilités managériales et des mandats sectoriels.

J&L : Quel est ton horizon de gestion en tant que coordinateur ?

B.C. : Je me demande toujours si ce que je fais est dans l’intérêt des membres. Au niveau de mon équipe, je veille à ce qu’elle réponde aux besoins de nos associations, soit efficace et qu’elle se sente bien dans le métier qu’elle exerce. Si à la fin de la journée, les besoins des associations et les besoins de mon équipe sont rencontrés, je considère que c’est une bonne journée. Mais, une réelle bonne journée, c’est lorsque je suis seul au bureau et que toute mon équipe est en télétravail (rires).

J&L : Les enjeux d’une fédération diffèrent-ils des enjeux d’une OJ ?

B.C. : Les enjeux sont très différents. Lorsque tu travailles dans une OJ, le but est de faire par et pour les jeunes avec, très souvent, une thématique identifiable. Le travail de terrain est donc primordial. En tant que fédération, on est surtout le gardien du respect décrétal. On rappelle aux OJ ce qu’elles ne doivent pas oublier pour réaliser une activité ou un stage. On joue vraiment un rôle de facilitateur pour nos OJ.

J&L : Pour conclure, où vois-tu Jeunes & Libres dans 10 ans ?

B.C. : J’espère que le sentiment d’appartenance des membres à la fédération aura encore crû, que nous aurons obtenu et développé de nouveaux emplois et enfin que Jeunes & Libres sera toujours considérée comme un partenaire fiable et sérieux sur les enjeux sectoriels.

Propos recueillis par Aurélie Provost

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À la rencontre de Camille, animatrice adjointe chez les RYD

22 décembre 2022 by jetl

Le rapatriement du Nouvel An est un évènement phare pour les Responsible Young Drivers.
Camille, animatrice adjointe chez les RYD, nous explique comment se déroule la soirée du 31 décembre pour l’équipe et les volontaires et ce qu’ils mettent en place pour que les fêtards et fêtardes rentrent chez eux en toute sécurité.
Un seul numéro à retenir : 0902 69 669

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Pour Parler de Paix

21 décembre 2022 by jetl

Justice et Paix est une organisation d’Éducation permanente qui conscientise les citoyens sur les questions de conflits, de démocratie et d’environnement pour la paix et la justice, ici et ailleurs.

L’organisation souhaite développer une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société à travers l’action individuelle et collective des citoyens.

Justice et Paix vise une transition vers un monde plus juste, durable et équilibré.

Parmi ses différents canaux de communication, Justice et Paix propose sa revue trimestrielle « Pour Parler de Paix ». Dans son dernier numéro, l’organisation s’est intéressée à l’influence de la jeunesse sur la démocratie. Et puisqu’elle y parle de jeunesse, elle s’est intéressée au monde des Organisations de Jeunesse.

Vous y retrouverez l’interview de Benjamin, notre coordinateur en page 14 du magazine, en cliquant ici.

Bonne lecture

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« Ce qui nous distingue d’autres acteurs, c’est cet aspect ludique et non moralisateur. »

19 décembre 2022 by jetl

Arrivés à la station de métro d’Érasme, où Laura, coordinatrice des RYD Wallonie-Bruxelles nous a donné rendez-vous pour l’interview, nous nous dirigions naturellement vers l’hôpital éponyme. Mais c’était oublier que sur le site d’Érasme est implantée l’École de Santé Publique de l’Université libre de Bruxelles ! Mais pourquoi avoir choisi ce lieu ?

Jeunes & Libres : Quel est ton parcours scolaire et professionnel avant les RYD Wallonie-Bruxelles ?

Laura Gonzalez : J’ai suivi des études d’infirmières. J’étais passionnée par le métier en tant que tel. Mais sur le terrain, ce n’était pas tout à fait ce qui me convenait, je ne retrouvais pas assez le côté humain que je recherchais. Ça parait étonnant, mais les seuls soins qui m’ont passionnée durant mes stages sont les soins palliatifs et la psychiatrie (rires, NDLR). J’avais le sentiment, dans les autres services, d’être astreinte à faire du « rendement ».

J’ai tout de même fini mes études, ce qui m’a donné accès à des études de santé communautaire, appelée à l’époque « infirmière sociale ». C’est une formation davantage tournée vers la prévention et la sensibilisation, en école ou en entreprise par exemple.
J’y ai trouvé mon bonheur et sur ma lancée, j’ai tenté le master en santé publique, au sein de l’École où nous nous trouvons actuellement. Durant mon stage, j’ai choisi un secteur que je ne connaissais pas du tout, la sécurité routière. J’ai logiquement postulé aux RYD et j’y ai débuté un stage en février 2015 et après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à y travailler comme coordinatrice en septembre 2015. C’était mon premier emploi et sept ans plus tard, j’y suis toujours. Pour l’anecdote, une actuelle coordinatrice d’OJ a travaillé chez les RYD quelques années avant. Il s’agit de Céline Danhier, actuelle directrice de O’YES !

J&L : Est-ce que tu peux donner trois mots qui te caractérisent ?

L. G. : La persévérance, car lorsque j’ai une idée, je ne la lâche pas. Impulsive aussi. Face à un problème, je ne reste pas les bras croisés, je réagis directement. Et enfin, perfectionniste. Sur certains aspects, je sais que je suis tatillonne. Mais au final, l’association n’a cessé de grandir et notre équipe aussi.

J&L : Est-ce que tu peux nous dire quelque chose que les gens ne savent pas sur toi ?

L. G. : Je suis atteinte d’un Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Ce trouble a été une force pour moi, cela me donne beaucoup d’énergie et me permet d’enchaîner les réunions ou les activités. Cela explique que, parfois, je suis sur plein de dossiers et du coup, je suis partout et nulle part. Parfois, j’agis trop vite. Parfois je réponds à un mail alors que j’aurais dû le relire deux fois. Toutefois, il y a des gens dans mon entourage professionnel qui arrivent très bien à me canaliser.

J&L : Est-ce que tu as trouvé le « job » qui te convient aux RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Oui ! C’est vrai que j’ai un boulot très prenant, mais je ne compte pas les heures. Le travail est hyper varié, il n’y a pas de routine. Moi, j’ai besoin de bouger. Par exemple, je reviens de vacances. Hier, j’étais au bureau. Ce matin, je suis à l’interview. Cet après-midi, je suis à l’anniversaire de l’Institut Vias (l’institut Vias effectue des recherches et développe des connaissances en matière de sécurité routière, NDLR) au cours duquel des ateliers sont prévus. Demain, je suis en animation. Après demain, je suis en télétravail et vendredi, je siège en commission fédérale de la sécurité routière.

J&L : Quelle est l’histoire des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Il faut savoir que c’est Monsieur Thierry Moreau de Melen qui a créé la fondation d’utilité publique « Tanguy Moreau de Melen » en 1989, devenue plus tard Responsible Young Drivers, suite au décès de son fils dans un accident de voiture dont les circonstances ne sont pas tout à fait élucidées à l’heure actuelle. Mais cela a encouragé Monsieur Moreau de Melen a lancé un projet très novateur pour l’époque, aujourd’hui devenu assez courant, qui consiste à sensibiliser des jeunes par les jeunes. Il ne voulait plus du tout ce côté « paternel » et d’un discours répressif et moralisateur.

La fondation a très bien fonctionné pendant des années, mais il y a eu la régionalisation de la sécurité routière et il a donc fallu créer des entités régionales. En 2013 sont créés les Responsible Young Drivers Vlaanderen et les RYD Wallonie-Bruxelles en 2014. En 2018, les RYD Wallonie-Bruxelles sont reconnues comme Organisation de Jeunesse par la Fédération Wallonie-Bruxelles grâce à Jeunes & Libres.

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

L. G. : De manière générale, tout ce qui touche à la sécurité routière et à la mobilité, de l’alcool au volant à la courtoisie au volant en passant par la vitesse, le port de la ceinture de sécurité, la conduite sous l’influence de stupéfiant, mais aussi l’écomobilité, la mobilité douce ou encore la distraction au volant.

J&L : Quelles sont les valeurs de l’asbl que tu défends ?

L. G. : Le fait que nos activités soient réalisées par des jeunes et pour des jeunes et dans une logique non répressive et non moralisatrice. Je crois que ce sont les trois grands axes qui sont là depuis 1989 et qui nous tiennent à cœur.

Ce qui nous distingue d’autres acteurs qui travaillent sur les mêmes thématiques, peu ou prou, c’est cet aspect ludique et non moralisateur. D’autres utilisent la peur, les témoignages pour sensibiliser. Nous considérons que si le message est trop « agressif », le public, surtout s’il est jeune, voire très jeune, ne capte pas le message. Je précise quand même que nous ne remettons pas en cause le travail d’autres structures. Nous avons choisi d’utiliser une autre méthode, complémentaire, pour atteindre le même objectif : sensibiliser.

J&L : Peux-tu nous présenter un projet coup de cœur ?

L. G. : Il faut savoir que durant mon stage aux RYD Wallonie-Bruxelles, j’avais l’objectif de créer un outil pédagogique sous forme de jeu de société : le Sécu-RYD’é ! Il était uniquement basé sur la sécurité routière, car, à l’époque, c’était l’unique thématique abordée. Seulement, je n’ai pas pu le terminer. Bien des années plus tard, grâce à un appel à projets de la Fédération Wallonie-Bruxelles et avec l’équipe des RYD W-B, nous avons recréé ce jeu et mis à jour avec toutes les thématiques que nous abordons aujourd’hui. Il a finalement vu le jour et est encore, à l’heure où je te parle, mis à jour. C’est mon côté « persévérant » !

Cet outil, qui sera inséré dans nos « malles pédagogiques », pourra être utilisé par n’importe quel acteur de la jeunesse, mouvement de jeunesse ou bien maison de jeunes, pour réaliser des animations en toute autonomie.

J&L : Et une activité coup de cœur ?

L. G. : Je ne peux éviter de parler de notre plus grosse activité, c’est l’une des plus anciennes et la plus connue, le rapatriement du Nouvel An ! Bizarrement, cela va un peu à l’encontre de ce qu’on fait habituellement puisque l’on ramène les gens chez eux. Pendant toute l’année, on leur dit de faire attention et à la fin de l’année, on leur dit d’en profiter, mais en toute sécurité, grâce à nous. Nous sommes connus surtout pour cette action. Cela ne vaut que lors de la nuit du Nouvel An, mais malgré cela, chaque année, je reçois des demandes pour des rapatriements pour des mariages, des anniversaires… (rires, NDLR).

Il s’agit d’une action assez grandiose parce que cela demande une organisation et une logistique, tant sur le plan matériel qu’humain ou en termes de planning grâce à tous nos partenaires, nos volontaires et à toute l’équipe. Nous avons une vingtaine de voitures sur tout le territoire de la FWB et nos collègues des Responsible Young Drivers Vlaanderen font de même en Flandre.

C’est une nuit épuisante pour tout le monde, mais je ne la manquerais pour rien.

J&L : Selon toi, c’est quoi gérer une asbl ?

L. G. : C’est très compliqué comme question, car la réponse peut être vaste… Il faut savoir que je suis rentrée dans la gestion d’asbl directement à la fin de mes études, sans formation, car le contrat de l’ancien directeur prenait fin quelques mois après mon arrivée. J’ai été encadrée au début puis j’ai très vite appris sur le terrain. Depuis lors, j’ai suivi des formations.

Je dirais qu’on apprend au jour le jour. Certaines démarches reviennent régulièrement et nous y sommes habitués. On en découvre d’autres au fur et à mesure. On peut gérer une asbl en état jeune et sans véritable expérience. J’y suis arrivée, en commettant des erreurs, mais aussi en persévérant.

J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que directrice des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : La plus grosse partie du travail concerne la gestion des ressources humaines, la gestion de mon équipe, mais aussi des volontaires. Il y a aussi la gestion financière, la tenue des comptes, l’encodage des factures et les achats, les salaires, etc.

À cela s’ajoutent la gestion des appels à projets et la recherche de subsides et de sponsors. Il faut aussi rendre des comptes, justifier, auprès des pouvoirs subsidiants, mais aussi des sponsors. Et enfin, j’assure une représentation sectorielle, en matière de sécurité routière auprès des instances fédérales, de Vias, au Conseil Wallon de la Sécurité Routière, et en matière jeunesse, au sein de la Commission Consultative des Organisations de Jeunesse.

J&L : Quelle qualité doit posséder une coordinatrice d’organisation de jeunesse ?

L. G. : Je pense que c’est la disponibilité. Le coordinateur est central au sein de l’association. Dans mon cas, je suis tous les dossiers, je suis la personne de référence au sein des RYD Wallonie-Bruxelles. Les membres de mon équipe me contactent tout le temps, même quand je suis en vacances. Les gens savent qu’ils peuvent compter sur moi, je suis toujours disponible et fiable.

J&L : Comment t’es-tu formée au métier de manager ?

L. G. : J’ai appris sur le tas comme je l’ai dit précédemment. Mais il faut savoir que j’ai été encadrée par mon conseil d’administration à mes débuts, qui a été hyper bienveillant et qui m’a vraiment aidée. Mais aussi encadrée par le directeur actuel des Responsible Young Drivers Vlaanderen ou encore Benjamin, de Jeunes & Libres.

J’ai aussi suivi des formations plus techniques, en gestion des asbl, en gestion de conflit, sur les nouveaux statuts ou encore sur la réforme du code des sociétés. Je n’ai jamais arrêté de me former depuis la fin de mes études.

J&L : Peux-tu présenter la structure des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Notre assemblée générale est composée des administrateurs et des responsables de nos trois antennes, qui sont des volontaires. Quant à notre conseil d’administration, il est composé d’anciens volontaires qui apportent une expérience de terrain et de personnalités administratrices d’autres asbl, qui apportent une expertise spécifique de gestionnaires.

Notre staff est composé de travailleurs. En plus de mon poste de coordinatrice, nous avons une secrétaire, trois animateurs de terrain qui s’occupent de la gestion des volontaires, une détachée pédagogique qui forme les nouveaux animateurs et qui créée nos outils pédagogiques et enfin, un infographiste.

Et enfin, il y a nos volontaires, sans qui l’asbl n’existerait pas. Ils sont répartis par antenne. Une couvre la région Liège-Luxembourg, une autre la région Namur-Hainaut et la troisième couvre la région bruxelloise et le brabant wallon. Pour chaque antenne, nous avons un ou deux responsables.

J&L : Quels sont vos rapports avec la fondation Responsible Young Drivers à laquelle vous êtes « attachés » ?

L. G. : La Fondation nous héberge dans ses locaux avec les Responsible Young Drivers Vlaanderen. Elle a encore quelques missions de représentation et détermine quelles sont les missions des asbl qu’elle a créé. Nous sommes dans les faits en totale autonomie par rapport à elle. Elle peut apporter une aide financière quand cela est nécessaire.

J&L : Quels sont les partenaires habituels des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : La sécurité routière est aujourd’hui régionalisée. Or certains partenaires veulent disposer d’une visibilité au niveau national. Dans ce cas, nous avons la chance d’avoir des liens historiques avec notre pendant flamand. C’est une raison pour laquelle nos premiers partenaires sont les Responsible Young Drivers Vlaanderen. Avec eux, nous menons de temps en temps des activités communes pour un même partenaire. C’est notamment le cas pour de grosses sociétés. De plus, nous échangeons nos outils pédagogiques ou nos pratiques.

Ensuite, nous avons des partenaires institutionnels comme l’Agence Wallonne pour la Sécurité Routière, avec qui nous menons des activités de sensibilisation lors de festivals.

J&L : Vous êtes une de nos OJ qui travaillent le plus avec des acteurs du secteur marchand, des sociétés commerciales ? Comment se passent vos partenariats ou sponsorings ?

L. G. : Il ne faut pas être naïf. Quand une marque nous soutient, cela leur permet de se mettre en avant. Nous faisons leur pub. Nous sommes connus depuis 1989 pour nos activités et dans le domaine de la sécurité routière, nous sommes reconnus. Ne soyons donc pas naïfs quant à l’intérêt de ces sociétés.

Mais nos sponsors actuels ont un « intérêt » autre que de faire du « washing » en faisant la promotion de la conduite responsable, comme une célèbre marque de bières sans alcool. Leur objectif commercial rencontre nos objectifs de sécurité routière.

Par ailleurs, il faut se souvenir que les RYD Wallonie-Bruxelles, avant d’être reconnus en tant qu’OJ, ne disposaient pas de subsides. Il nous a fallu trouver des sources de revenus. Nous n’avions pas le choix. Pourquoi continuons-nous ? Parce que nous n’avons toujours pas le choix. Pour maintenir notre niveau d’activités, nous devons continuer à disposer de ce genre de partenariats, mais nous avons aujourd’hui plus de liberté quant à leur choix et nous ne subissons aucune pression de leur part. Ils s’assurent juste que les activités qu’ils ont soutenues ont bien été réalisées et que les objectifs sont remplis.

De plus, nous constatons que beaucoup de sociétés prennent des initiatives vis-à-vis de leurs salariés quant à la sécurité routière, c’est un sujet qui les intéresse ou inquiète en temps normal.

J&L : Comment se déroule votre travail avec les écoles ?

L. G. : Les écoles nous contactent ou nous contactons des écoles. En Wallonie, cela passe par des appels à projets. Une cinquantaine d’écoles répond favorablement chaque année, mais nous ne pouvons déployer nos activités que dans une vingtaine d’écoles compte tenu de la taille de notre équipe. Nous dispensons une formation théorique consacrée à la sécurité routière, à l’écomobilité et aux mobilités alternatives de deux heures, durant les heures scolaires, pour six groupes de 5e et 6e année secondaire, plus une activité pratique autour, notamment, du crash-test ou de la voiture-tonneau.

Nous avons plus de mal à trouver des écoles en région bruxelloise. Il semblerait que la concurrence en termes de formation des élèves soit plus forte et que le sujet de la sécurité routière soit moins une priorité pour les établissements bien que nous ne nous limitions pas à cette seule thématique.

J&L : Existent-ils des facilités ou des contraintes à travailler avec un public scolaire ?

L. G. : La principale facilité est qu’avec un public scolaire, nous touchons un très grand nombre de jeunes et de manière assez approfondie. Et cela permet de toucher un public qu’on ne toucherait pas d’habitude. Pour eux, cela crée du questionnement et ça les fait réfléchir à des sujets auxquels, étonnamment, ils n’auraient pas pensé comme le permis de conduire.

Ça nous a permis de constater que ceux qui connaissent le mieux ou qui sont les plus sensibles aux enjeux de sécurité routière ou de mobilité ne sont pas nécessairement les personnes qui ont le permis de conduire, mais celles qui sont en train d’apprendre !

J&L : Fais-tu face, au quotidien, à des contraintes ?

L. G. : Ce n’est pas un frein au quotidien, mais la gestion des ressources humaines représente le plus souvent un casse-tête. Ce sont des imprévus à gérer malgré un planning chargé. Le télétravail est venu rajouter une difficulté supplémentaire pour notre structure.

Le recrutement et la fidélisation des employés sont également un défi pour nous. Ce n’est pas toujours facile de concilier nos missions avec des activités à 100% motivantes et enthousiasmantes. Cela demande de beaucoup se réinventer, de se montrer créatif.

J&L : Comment t’assures-tu de l’implication des volontaires dans la vie des RYD Wallonie-Bruxelles ?

L. G. : Comme je l’évoquais pour l’organisation des ressources humaines de l’équipe, la question de l’humain est un défi pour notre structure. L’implication des bénévoles était un défi avant la crise du COVID, elle l’est encore davantage après. On a beaucoup parlé de la santé financière des associations, mais pour moi, c’est le lien qui s’est distendu avec les bénévoles qui a été le coup le plus dur. Beaucoup se sont retrouvés précarisés et ont dû faire des choix.

Une des solutions que nous avons envisagées est le défraiement. Il y aurait certainement davantage de bénévoles, mais est-ce qu’ils auraient vraiment une « âme » de bénévoles ?

Nous allons relancer nos mises au vert, des lieux d’échanges, mais aussi nos formations pour cette nouvelle année académique. Nous travaillons aussi à améliorer les synergies entre l’équipe et les bénévoles, pour que les process soient plus fluides.

J&L : Est-ce que ça fait partie de vos défis à venir ?

L. G. : Oui ! Clairement ! Fidéliser les membres actifs et en attirer de nouveaux ! Une nouvelle équipe s’est mise en place ces derniers mois et l’année académique a débuté, c’est le moment. En outre, nos plus grosses activités ont eu lieu ou vont avoir lieu, telles que la Nuit Européenne Sans Accident au mois d’octobre ou le Rapatriement du Nouvel An.

J&L : Le coordinateur est-il le gardien des engagements décrétaux de l’OJ ?

L. G. : Dans mon cas, très clairement, oui ! C’est moi qui suis la plus impliquée dans le Secteur Jeunesse au sein de notre association, et ce, depuis sept ans et demi. Je suis devenu une référence, même si on doit me rappeler parfois certains points (rires, NDLR). Il y a des choses qui sont devenues naturelles, comme le fait de s’assurer que les bénévoles soient à la base de nos activités.

J&L : Quel est ton horizon de gestion à court, moyen et long terme ?

L. G. : Le long terme, c’est difficile pour moi. J’ai du mal à me projeter si loin. Le plan quadriennal est un travail particulièrement compliqué. En quatre ans, il y a trop de changements au sein d’une OJ.

Nous travaillons plutôt en suivant le rythme des années académiques, qui est celui des écoles, mais également celui de beaucoup d’entreprises, et celui des appels à projets. Je suis plus portée sur un horizon de gestion à court et moyen termes.

J&L : Comment gères-tu le quotidien ? Décris-nous une journée type ?

L. G. : Je n’ai pas de journée type ! Parce que tantôt je suis en action, tantôt je suis au bureau, tantôt je suis en représentation sectorielle, tantôt je suis en télétravail. Elle est néanmoins rythmée par la gestion de mes e-mails en début de journée, par l’organisation du travail. Une fois par semaine, l’équipe se réunit pour parler des activités et projets.

J&L : Quel est ton rapport avec ta fédération, Jeunes & Libres ?

L. G. : Je pense qu’il y a deux facettes dans nos rapports. Il y a la facette où nous, OJ, avons besoin de vous, et celle où vous avez besoin de nous. Dans notre sens, nous avons besoin de vous pour tout ce qui est dossier, nous mettre en lien, par exemple, avec la FEL ou pour relire les dossiers de subsides, nous aider pour les démarches administratives, pour les visuels, pour les formations, etc. C’est un soutien non négligeable pour nous.

Dans votre sens, vous avez besoin de nous dans la mesure où l’on fait partie de votre conseil d’administration et de votre assemblée générale, pour impulser une direction qui est guidée par nos attentes collectives, nous, associations fédérées.

Propos recueillis par Adrien Pauly

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