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Jeunes et Libres

« Au final, c’est la liberté qui doit nous guider dans la vie, vous guider, vous, les jeunes. »

20 avril 2023 by jetl

Le Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, a reçu Jeunes & Libres au sein de ses bureaux, situés Avenue Louise, pour aborder, à presque un an des prochaines élections, les thématiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Culture et de la Jeunesse.

Jeunes & Libres : Comment résumeriez-vous la Fédération Wallonie-Bruxelles?

Ministre-Président Pierre-Yves Jeholet : La particularité de la Fédération Wallonie-Bruxelles réside dans le fait qu’elle gère ce que nous appelons “les matières personnalisables” qui touchent directement la personne tout au long de son parcours de vie. Ainsi, on retrouve, sans être exhaustif, la petite enfance, l’enseignement obligatoire, l’enseignement supérieur, la jeunesse, la culture ou encore le sport. Ce sont des matières essentielles dont la crise du COVID a démontré, s’il le fallait, leur caractère fondamental. Nous n’en avons jamais, peut-être, autant parlé que durant cette législature.

Par exemple, prenons le cas des fermetures, que ce soit au niveau de l’École ou encore des associations de jeunesse. C’était terrible pour les apprentissages des jeunes et leur vie. Il était essentiel que les institutions restent ouvertes, afin de pouvoir organiser les activités, même avec des “bulles”.

Ainsi, la spécificité de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sont des matières qui contribuent fortement à la cohésion sociale et à l’émancipation de chacune et de chacun en tant qu’individu.

J&L : Est-ce qu’on peut dire que la francophonie est l’élément qui rassemble les habitants de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

P-Y Jeholet : J’aurais tendance à répondre oui… et non. Oui, car, en effet, il y a évidemment les francophones de Belgique puisqu’il y a trois communautés linguistiques, à savoir la communauté flamande, la communauté germanophone et la communauté francophone. Il s’agit d’un lien fort, évidemment, entre la Wallonie et Bruxelles.

Non, parce qu’il faut se rendre compte que ce lien s’est distendu et se distend toujours plus. Il y a des réalités. Hormis au sein du monde politique, entre Bruxellois et Wallons, nous ne dialoguons peut-être pas assez. La période de la crise sanitaire nous a contraints à davantage nous parler qu’auparavant entre entités fédérées et avec le niveau de pouvoir fédéral, ce qui a fait un élément au moins positif, mais les réalités sont différentes même s’il y a des aspects évidemment identiques. Rien que dans la pratique du logement ou de l’emploi, les points de vue sont parfois, voire souvent, différents entre Bruxellois et Wallons.

De plus, nous ne sommes peut-être pas, de notre côté, assez fiers d’être francophones. Nous pouvons le constater dans le nord du pays où les Flamands assument leur particularité et disposent d’une région qui est également une communauté. Ici, on se dira plus wallon ou bruxellois que francophone. En Région flamande, il y a une seule institution, une seule région qui s’occupe de toutes les matières. De notre côté, il y a des redondances, des concurrences, qui amènent, à un moment donné, à une inefficacité ou plutôt une efficacité qui n’est peut-être pas toujours optimale quand on se penche sur les moyens investis dans l’éducation et dans la formation, la première étant une compétence communautaire et la seconde régionale. Quand on voit tous les moyens investis depuis des années et des années, est-ce que les résultats sont à la hauteur des moyens investis ?

Non, on voit que le parcours scolaire et la formation de beaucoup de personnes ne sont pas suffisants pour trouver un emploi. Ce qui nous amène à avoir un taux de chômage important et, en même temps, des métiers en pénurie de main-d’œuvre. Je plaide, en termes de sécurité et aussi en termes de coût, pour plus de synergie au niveau intrafrancophone. Nous devons mettre de l’ordre dans nos institutions. Il y a des structures redondantes, qui sont parfois inutiles ou, en tout cas, pas très efficaces. Il s’agit d’un débat que nous devons avoir.

Pour revenir à la question de la francophonie, je pense que cela dépasse le cadre des francophones de Bruxelles et de la Wallonie et même de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette question a une dimension internationale et elle trouve sa place au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui rassemble quatre-vingt-huit pays francophones à travers le monde. La défense de la francophonie passe par l’appartenance à une communauté. Ce qui rassemble cette communauté, ce n’est pas seulement la langue française, celle que l’on entend, que l’on parle, c’est également une communauté de valeurs, c’est une identité culturelle et à travers l’OIF, nous ressentons très fortement cette appartenance à la francophonie. Nous sommes francophones au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais aussi francophones sur le plan international.

J&L : Parmi les compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles, aucune n’est directement liée à ce qu’on pourrait appeler “la chose économique”, tels l’emploi à proprement parler, l’entreprise, etc. Est-ce que, malgré cela, la Fédération Wallonie-Bruxelles est une actrice économique dans notre société ?

P-Y Jeholet : C’est une très bonne question. De prime abord, il n’y a pas, au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de compétences liées à l’activité économique, à la croissance, au monde de l’entreprise. Mais en fait, il y a une compétence clé pour le monde de l’entreprise, pour l’économie, pour relever les défis sociaux et économiques de demain, les défis environnementaux et climatiques, les défis sociétaux. Il s’agit évidemment de l’éducation et des enseignements, obligatoire, mais aussi supérieur, qui sont essentiels pour l’activité économique, pour la création de richesses, pour le monde de l’entreprise. Il faut des jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi qualifiés, formés aux nouvelles technologies, aux différents métiers, aux métiers d’avenir ou numérique. La jeunesse est la clé.

Il faut qu’elle puisse évidemment être formée, qualifiée et avoir accès à un enseignement de qualité. De là provient tout le défi du Pacte pour un Enseignement d’Excellence au niveau de l’enseignement obligatoire dont le but est d’améliorer la qualité de celui-ci. Du côté de l’Enseignement supérieur, un refinancement important a été réalisé. Si une attention particulière n’est pas apportée à l’Enseignement, c’est-à-dire en amont de la formation, une grosse faiblesse pour le monde économique va se créer.

J&L : Est-ce que les libéraux francophones en ont suffisamment conscience ?

P-Y Jeholet :  Le fait d’être aux responsabilités ne nous permet pas d’être dans des slogans et dans de grandes déclarations. La société évolue, les enfants évoluent, les parents évoluent et j’ai toujours déclaré que l’on peut mettre en œuvre toutes les réformes que l’on souhaite dans l’éducation et dans l’enseignement, il restera toujours une question, celle des valeurs. Si certaines valeurs ne sont pas mises en avant dans le monde de l’école, comme la responsabilisation des parents, nous n’atteindrons pas les objectifs fixés dans les réformes. Nous ne pouvons pas reporter sur l’école et sur l’enseignement ce que l’on ne fait pas chez soi, au sein de son foyer.

Le respect en général, celui de l’autorité, celui de son directeur, de sa directrice, des enseignants, du travail, de l’effort, du mérite… Ce sont ces valeurs que nous voulons remettre au cœur de toutes les écoles car le constat est qu’elles sont, parfois, présentes, à des degrés divers.Il est donc important de faire les réformes et de travailler autour de ces valeurs.

Oui, il y a une prise de conscience, parce qu’en tant que libéraux, nous sommes fortement attachés à la création d’activité économique, à la création de richesses, à la création d’emplois. Afin d’y parvenir, il faut avoir les bonnes bases et ces bases, c’est à partir de l’enseignement maternel qu’on les développe et ainsi de suite tout au long du parcours scolaire.

J&L : Estimez-vous que l’on en fait assez pour la francophonie en Belgique ?

P-Y Jeholet : Oui, je pense qu’on en fait assez, bien que l’on n’ait peut-être pas, comme je l’ai dit, ce sentiment d’appartenance à une nation francophone. Moi, je dis toujours que je suis fier d’être Européen, fier d’être Belge et fier d’être francophone. On en fait assez parce que notre destin de francophone est entre nos mains et que notre jeunesse est notre atout. Il ne faut pas toujours regarder ce qui se passe ailleurs et “complexer”.

J&L : Qu’entend-on par « culture » au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

P-Y Jeholet : Il y a différents éléments à citer. Il y a évidemment le soutien à la Culture, à des opérateurs, à des artistes, à des manifestations culturelles ou à des dispositifs tels que le Parcours d’Éducation Artistique et Culturel. Le soutien passe également par une écoute et un dialogue avec les multiples commissions d’avis sectorielles.

La Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles est un secteur économique à part entière. Il est donc indispensable que les pouvoirs publics la soutiennent. La Culture, c’est de l’économie, c’est de la création d’activité, d’emplois, de centaines de milliers d’emplois. Elle est aussi vectrice d’émancipation et d’évolution de chacune et chacun. Elle est donc très importante.

Le problème en Fédération Wallonie-Bruxelles, pour le libéral que je suis, c’est qu’il existe côte à côte une culture « subsidiée » et une culture que je qualifierais d’ « indépendante », qui, elle, ne l’est pas. Je le dis d’emblée, le problème ne se situe pas dans le fait de subsidier ! Il faut cependant admettre que si on peut subsidier une infrastructure, une manifestation, il faut quand même qu’il y ait un peu de monde, à un moment donné, qui s’y intéresse.

Moi, j’entends tout le discours sur la culture émergente qu’il faut soutenir, mais si l’ensemble ne prend pas, il ne prend pas. A contrario, j’ai beaucoup contribué à ce que l’humour, par exemple, soit considéré comme une culture à part entière. J’ai entendu dire qu’il s’agissait d’une culture « non aboutie », une culture « populaire »… Pourtant la création y est très importante et le public suit. Des structures, des manifestations, des artistes, remplissent des salles. Mais ils ont du mal, parfois, à être un peu aidés alors qu’ils en auraient besoin.

À côté, il y a des structures ou des manifestations qui attirent de moins en moins de monde et qui continuent à être largement financées et subsidiées avec de l’argent public. Je pense qu’il y a un équilibre à revoir. Il nous faut subsidier de façon plus intelligente et plus équilibrée . Le budget n’est pas illimité et l’on ne peut pas le gonfler sans cesse.

C’est là une vision de société, une vision de la culture, que ne partagent pas nécessairement nos partenaires.

J&L : Au vu de la situation financière de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pensez-vous que cela va amener d’autres personnes, voir partenaires, à rejoindre votre point de vue ?

P-Y Jeholet : Certainement et je l’espère parce que c’est impossible de faire autrement quand on a une dette qui risque d’être bientôt plus importante que les recettes que l’on a sur une année. Il faut se poser des questions quand on a un déficit, aujourd’hui, de 14 milliards d’euros et que le déficit dans les années suivantes, à situation inchangée, risque d’augmenter. Cela dépend évidemment beaucoup de facteurs macroéconomiques, des recettes fédérales. Et des choix s’imposeront également dans les autres entités, pas seulement en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’on pointe souvent du doigt, alors que nous n’avons pas de leviers fiscaux.

J’inviterai, pour la prochaine législature, à un changement de cap parce que nous allons droit dans le mur si on ne prend pas, non pas des mesures d’austérité, mais des mesures « en bon parent de famille ».

J&L : Nous avons effleuré la question au début de l’entretien, mais estimez-vous qu’il existe une Culture belge francophone à part entière ?

P-Y Jeholet : Au sein même de la francophonie, la Culture n’est pas la même en fonction des régions. Si vous prenez, par exemple, des humoristes belges, congolais, français, suisses, tunisiens ou québécois, ce sera un humour différent car la sensibilité est différente. Et cette différence, c’est la richesse, c’est la diversité culturelle.

Donc, oui, il y a une Culture belge francophone grâce à nos artistes et à nos talents. On le voit particulièrement dans le monde de la musique, hier et aujourd’hui. On a toujours dit que Johnny Hallyday était Français alors qu’il était né belge. Quand on voit Stromae ou Angèle… Dans le sport aussi, nous avons des talents, comme dans le monde académique! Et là, je me dis que parfois, nous, les francophones, ne sommes pas assez fiers et pas assez « chauvins ».

Notre spécificité vient peut-être de la taille de notre fédération francophone enclavée dans un petit pays, qui voit se multiplier les exemples de talents. Mais, au final, la Culture n’a pas de frontière et même s’il y a des différences entre les régions de la francophonie, la langue française nous rassemble toujours. Elle est le moteur de la francophonie.

J&L : Est-ce qu’il y a des balises, des limites, à respecter dans le champ culturel ?

P-Y Jeholet : Je suis journaliste de formation et je suis donc fortement attaché à la liberté d’expression. La Culture est une façon de pouvoir s’exprimer. Pour moi, les limites, ce sont les artistes et chacune et chacun qui doivent se les donner.

Personnellement, même si je suis attaché à la liberté d’expression, j’admets qu’il y a des choses que je ne dirai jamais. Je pense que pour les artistes, c’est la même chose. Ils doivent, à un moment donné, par rapport à des situations, notamment de souffrance et, ou, compliquées, se donner certaines balises. Mais ce n’est pas à nous de les imposer ! Sinon, nous en arrivons au final à museler les artistes. Cela devient de la censure.

Après avoir dit cela, regardons la réalité telle qu’elle est. La Culture véhicule évidemment des valeurs», pour simplifier souvent de gauche, qui sont fortement véhiculées dans le monde culturel, des valeurs spécifiques à un public. Dès lors, on en arrive à une forme de Culture élitiste qui attire peu de monde.

Je ne vois aucun problème à parler, par exemple, d’immigration dans un spectacle, car il y a différents moyens de faire passer un message. Mais quand ce message devient culpabilisateur, « donneur de leçons », quand cela devient de l’endoctrinement, je n’approuve pas. La culture doit ouvrir l’esprit du public, lui permettre de se remettre en question, sans parti pris, sans chercher à l’accabler.

De là, nous en arrivons à la Culture subventionnée et aux spectacles et manifestations qui sont très orientés avec un message politique. Il y a un déséquilibre ici aussi.

J&L : Vous plaidez pour une plus grande diversité dans le soutien à accorder ?

P-Y Jeholet : Oui. Je ne suis pas en charge de la culture, mais c’est un débat que j’ai souvent avec la ministre de la Culture Bénédicte Linard. Quand j’analyse certaines programmations de centres culturels et autres opérateurs culturels, je constate que la diversité est marginale. Nous en revenons à la question de la Culture « indépendante » qui n’est pas subventionnée. Il y a un équilibre à revoir.

J&L : Est-ce que ce que l’on pourrait appeler la « culture classique » est assez mis en avant au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en particulier auprès de la jeunesse ?

P-Y Jeholet : Oui. Deux grandes institutions liégeoises me viennent directement à l’esprit. L’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et l’Opéra Royal de Wallonie, dont la Fédération Wallonie-Bruxelles est un partenaire. Ceux-ci ont vraiment réalisé un effort en termes de « démocratisation » en général et aussi, plus spécifiquement, d’accessibilité pour les jeunes, ce qui n’est pas évident. Aujourd’hui, leurs programmations attirent beaucoup plus de jeunes.

Personnellement, j’ai assisté à une très belle représentation du Carnaval des Animaux (une suite musicale composée par Camille Saint-Saëns en 1886, ndlr) à l’Orchestre Philarmonique Royal de Liège. Cette démarche s’adresse avant tout aux jeunes enfants et je pense que l’on doit poursuivre ces initiatives qui ouvrent les portes d’une institution classique à des jeunes. Cet exemple démontre qu’il y a des initiatives autour de la culture « classique » à destination des jeunes qui sont organisées par des institutions.

Mais il y a également une mise en contact qui doit être réalisée dans le cadre du parcours d’expression culturelle et artistique, qui ne doit pas être que de l’initiation à la musique ou à la danse. L’art plastique, le design, la peinture, le numérique ou encore l’architecture sont également des formes d’art à prendre en compte. Elles sont constitutives des « industries culturelles créatives ».

J&L : Georges Bernanos a écrit : « Hélas ! c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents ». Que pensez-vous de cette citation ?

P-Y Jeholet : Je la trouve très juste et je n’ai de cesse de le dire quand je vais prendre la parole à des conférences, etc. Lorsqu’on parle de la situation financière (de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ndlr) et que certains affirment qu’elle est maîtrisée, je ne suis pas du tout d’accord. À un moment donné, il y a toujours quelqu’un qui la paie et ce sont les générations futures qui vont la payer, au comptant et non en s’endettant comme aujourd’hui.

Lorsque l’on observe tous les services et offres fournis aujourd’hui, tels que le sport, la jeunesse, la culture, etc., nous ne pourrons plus arriver à le faire si nous poursuivons sur la voie de l’endettement. Notre système d’éducation, notre système de pension, notre système de solidarité au niveau national, nous n’y arriverons plus. La jeunesse est évidemment hyper importante. Cette jeunesse, que l’on forme, qui se forme, va rencontrer des défis importants à relever, de plus en plus compliqués, et nous devons investir dans cette jeunesse, l’épauler.

Je le dis d’autant plus que je suis favorable au soutien des associations de jeunesse, quelles qu’elles soient. C’est une école de vie remarquable. Je voudrais également ajouter que nous avons tendance, dans notre société, à présenter d’un côté « les jeunes » et de l’autre, « les autres ». Les jeunes font partie intégrante de la vie de notre société. Je prends comme exemple les jeunesses dites « politiques ». Si nous voulons véritablement soutenir les jeunes, il ne s’agit pas seulement de s’intéresser à leurs activités et à leur donner la parole, il faut leur offrir des opportunités.

Bientôt auront lieu les élections à différents niveaux de pouvoir. Il faut que des jeunes soient bien « positionnés » sur les listes électorales et qu’on leur fasse confiance. J’y serai très attentif au sein du Mouvement Réformateur.

J&L : Quel idéal vous portait durant votre jeunesse ?

P-Y Jeholet :J’ai toujours eu un intérêt à un engagement pour la chose publique, au sens collectif du terme, mais pas nécessairement politique. Pour commencer, j’ai beaucoup pratiqué le football et j’ai ensuite entraîné des équipes de jeunes. Je suis devenu coordinateur dans un club, j’étais l’un des plus jeunes. Je le faisais pour jouer au foot, mais aussi parce que le foot est un facteur d’inclusion sociale extraordinaire.

Ensuite, nous avons géré, avec mon frère aîné, une maison de jeunes en milieu rural, sans agrément, pendant dix ans. On faisait des activités pour les jeunes, comme des journées de kayak. On se voyait tous les vendredis soirs, on jouait au kicker, on buvait un verre.

Il faut dire que nous avons un tissu associatif, chez nous, assez extraordinaire à tous les niveaux, dans les écoles, dans les clubs, dans les ASBL, avec beaucoup de personnes qui s’investissent. C’est extraordinaire !

Cet engagement est ensuite devenu politique, lorsque ma conception de la société s’est forgée. Tout comme dans mes engagements précédents, ma volonté était de m’engager pour l’intérêt général, pour le bien commun. J’ai commencé par un engagement au niveau communal, car cela se rapproche beaucoup de l’engagement dans une structure de jeunesse ou dans un comité de parents  d’une école. Il y a beaucoup de travail, beaucoup de responsabilités.

J&L : Est-ce que le fait d’être devenu ministre, précédemment dans le gouvernement wallon et aujourd’hui à la Fédération Wallonie-Bruxelles, c’est en quelque sorte l’aboutissement de ces engagements ?

P-Y Jeholet :  Je ne sais pas si c’est un aboutissement, car on ne choisit pas sa carrière ou son parcours politique. Une des plus dures décisions que j’ai dû prendre a été d’accepter d’être ministre. Je me suis battu pendant des années pour Herve, en tant que conseiller communal puis en tant que bourgmestre, à partir de 2012.

Et puis arrive 2017 qui est une année un peu particulière (chute du Gouvernement Magnette et coalition du Mouvement Réformateur et du Cdh au Gouvernement). J’étais chef de file de l’opposition au Parlement de Wallonie et j’ai dû prendre une décision difficile, car je ne pouvais assurer le mandat de bourgmestre et de ministre. Cela a représenté une décision très difficile, aucune solution n’était évidente. Ça n’est donc pas un aboutissement pour moi.

J&L : Quels conseils donnez-vous aujourd’hui à des jeunes ?

P-Y Jeholet : En premier lieu, d’être curieux, de « toucher à tout ». Ensuite, de réfléchir sans s’emprisonner dans la réflexion. Et enfin, de saisir les opportunités qui s’offrent à eux.

Je vais illustrer le propos avec mon cas personnel. À la mort de Jean Gol (en 1995, ndlr), un député provincial que je connaissais bien de par mon travail (de journaliste à Radio Ciel, ndlr) a suggéré à Didier Reynders, que je connaissais également, de me recruter. Après une matinée de discussion à deux, j’ai fait un choix : soit rester journaliste et rater une opportunité ou franchir le pas, mais ne plus pouvoir redevenir journaliste, métier que j’affectionnais. Le lendemain, j’acceptais sa proposition et je ne l’ai jamais regrettée.

Il ne faut jamais regretter de saisir des opportunités, de faire des choix. C’est la vie même. Même si l’aventure avait tourné court, je n’aurais pas regretté. Je me serais relevé encore plus fort. C’est cette mentalité qui anime beaucoup d’entrepreneurs. Au final, c’est la liberté qui doit nous guider dans la vie, vous guider, vous, les jeunes.

J&L : Liberté sera le mot de la fin ?

P-Y Jeholet : Exactement ! (rires, ndlr)

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Fake news, un roman sous forme de jeu vidéo

10 mars 2023 by jetl

Un groupe de jeunes a créé son propre jeu vidéo collectif !  Celui-ci s’intitule « Fake news » et consiste en un visual novel, un roman sous forme de jeu vidéo.  Dans ce type de jeux, la lecture fait partie de l’expérience de jeu.  C’est par ailleurs un type de jeu à choix : ces choix influencent donc l’intrigue principale et les intrigues secondaires, afin d’offrir plusieurs possibilités de fin à l’histoire.  C’est à travers les yeux du personnage principal que le joueur vit le moment.

Afin de répondre à la demande de départ des jeunes, qui souhaitaient créer eux-mêmes leur propre jeu, l’asbl ReForm a travaillé en partenariat avec d’autres structures actives dans le milieu audiovisuel liégeois dont voici quelques témoignages.

🎙️Vincent, du collectif « A chacun son cinéma »

Le groupe de jeunes a participé à chaque étape du projet, y compris la visite du « Digital Lab » de Liège pour y découvrir des métiers du jeu vidéo. Le public a également été sensibilisé aux mentions PEGI et aux risques d’addiction liés aux jeux vidéo. Ils ont aussi travaillé avec une illustratrice pour créer des réalisations artistiques et ont découvert des jeux vidéo historiques via des ateliers rétrogaming. Les jeunes ont choisi d’aborder les dangers d’Internet dans leur histoire, et ont pris des photos pour l’illustrer. Enfin, la dernière étape a consisté à utiliser le logiciel open source RENPY pour programmer et assembler le jeu. Les participant.e.s étaient très impliqué.e.s et motivé.e.s tout au long du processus, proposant de bonnes idées pour le projet. En tant que fan de jeux vidéo et gamer depuis ma plus tendre enfance, je pense que l’univers des jeux vidéo offre de multiples possibilités de travail avec les enfants et les jeunes en tant que médium et ce projet me tenait donc particulièrement à cœur.

🎙️ Akim, Kifilmprod

Aujourd’hui, le jeu vidéo fait partie intégrante de l’apprentissage et de l’éducation des jeunes. Souvent dénigré, il a su trouver sa place dans une société en permanente évolution, une évolution de plus en plus rapide qui exige, que nous, adultes, soyons à l’écoute des besoins mais aussi des envies du jeune public. Si notre but est de les sensibiliser au monde qui les entoure pour qu’ils puissent l’appréhender au mieux et si nous désirons aiguiser leur sens critique, il paraît nécessaire de s’approprier leur langage à travers ce qui leur parle, les passionne, ce qui les intéresse.

En partant d’un thème actuel qui les concerne et qu’ils ont eux-mêmes choisi, l’idée était donc de développer un outil ludique tout autant qu’éducatif. Construire la réflexion, la développer, penser ensemble la narration et mettre bout à bout les pièces du puzzle tout en développant le sens créatif des jeunes. Au final, ce jeu vidéo permet d’aborder des choses graves avec un certain regard et sans stigmatiser tel ou tel comportement. Les jeunes ont donc appris en s’amusant, et c’est ce qu’ils espèrent transmettre au travers de ce jeu.


🎙️Rencontre avec Virgile, 21 ans, créateur de jeux vidéo

Peux-tu expliquer en quoi consiste la programmation ? 

La programmation, c’est écrire des lignes de code pour donner vie à un programme informatique, et dans mon cas, des jeux-vidéos.

Comment est née cette passion pour le jeu vidéo ?

Je voulais créer des jeux depuis que j’avais environ 8 ans, quand j’ai voulu créer un jeu inspiré de Super Mario pour pouvoir jouer avec mon petit frère. Le jeu n’a jamais vu le jour parce que j’étais vraiment jeune, mais c’est à partir de là que j’ai voulu continuer et faire plus de jeux.

Peux-tu nous donner des exemples de ce que tu as déjà créé ?

Vous pouvez retrouver certains de mes jeux sur https://jijigri.itch.io./

Quelle est ta plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté est d’avoir gagné les deux seules Game Jams auxquelles j’ai participé (des concours de jeux-vidéos où les participants ont peu de temps pour créer un jeu original). Un de ces jeux devrait d’ailleurs être disponible sur la Switch de Nintendo dans les mois à venir.

Caroline Demey, ReForm asbl.

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Nouveau binôme à la tête de la CCOJ

7 mars 2023 by jetl

Ce lundi 6 mars, les membres de la CCOJ ont choisi pour cette dernière un nouveau président et une nouvelle vice-présidente.

Adrien Pauly, assistant politique et chargé de communication de Jeunes & Libres, et Séverine Wolfs, secrétaire-générale adjointe à la politique & responsable du service communication et pédagogie du Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC), ont été élus respectivement président et vice-présidente de la CCOJ pour la législature en cours.

Le binôme a été élu avec comme priorité d’assurer la continuité du travail réalisé par la précédente présidence, assurée par Joris Fakroune (CJC) et Adrien Pauly (J&L) et de continuer à améliorer le fonctionnement de la CCOJ en incitant toujours plus ses membres à s’investir dans son travail en cette période de changements et de situation financière tendue pour le secteur de la jeunesse.

Le binôme s’est engagé à améliorer et simplifier les processus de consultation et décision au sein de la CCOJ, à responsabiliser les mandataires au sein des différents organes de travail et mandats représentatifs, à améliorer la relation institutionnelle avec les différents partenaires administratifs et politiques de la commission et, enfin, coordonner la rédaction du mémorandum de la CCOJ en vue des élections de 2024, en lien avec le travail de réflexion qui est mené conjointement avec le Service Jeunesse et le Service Général de l’Inspection Générale de la Culture depuis le début de cette année.

La Commission Consultative des Organisations de Jeunesse (CCOJ), composée de représentants d’associations agréées en tant qu’Organisations de Jeunesses, a pour missions d’émettre des avis, d’initiative ou à la demande du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sur la reconnaissance et le retrait de reconnaissance des organisations de jeunesse et groupements de jeunesse ainsi que de formuler des avis et propositions sur toute question relative à la promotion des OJ et de leur public. Au-delà des missions qui lui sont confiées dans le Décret OJ de 2009, la CCOJ est avant tout le lieu de débat officiel du Secteur de la Jeunesse.

Cette élection marque la volonté continue des libéraux de s’investir au maximum au sein du secteur de la Jeunesse, au service des organisations de jeunesse.

Classé sous :Actualité Balisé avec :CCOJ, Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Jeunes et Libres, Organisations de Jeunesse, Secteur Jeunesse

« Une asbl, cela ne se résume pas juste à percevoir des subsides. »

30 janvier 2023 by jetl

C’est dans le centre de Bruxelles, à deux pas de la Grand-Place, au café Capital, que Lisa, jeune coordinatrice des Jeunes MR a donné rendez-vous à Jeunes & Libres pour discuter de son rôle de gestionnaire, dans un endroit « cosy » et symbolique pour elle.

J&L : Quels ont été tes parcours scolaire et professionnel avant d’intégrer le staff des Jeunes MR ?

L. M. : J’ai d’abord réalisé un bachelier en communication, suivi d’un master en journalisme à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales (IHECS).

J’ai ensuite travaillé dans une épicerie « 0 déchet » juste avant de rejoindre les Jeunes MR. Il n’y a aucun rapport avec mon poste actuel, mais c’était mon travail d’étudiante. J’y ai travaillé quelque temps avant de trouver un travail dans un domaine qui me plaisait plus.

J&L : Pourquoi l’IHECS ?

L. M. : Au départ, j’ai suivi pendant une année un cursus en langues romanes, à l’Université de Liège, conseillée par un de mes professeurs de secondaire. Je me suis rendu compte très vite que ça ne me plaisait pas. Je suis donc allée faire un test d’orientation au Luxembourg et là-bas, sur base d’un dossier assez complet, on m’a conseillé soit de réaliser un cursus à l’IHECS, soit de devenir institutrice. L’IHECS me plaisait mieux et je connaissais quelqu’un qui y avait fait ses études. Ce sont des études qui demandent beaucoup d’efforts et qui ne sont pas évidentes, mais à l’arrivée, je ne regrette pas du tout.

J&L : Si tu devais donner une ou deux choses que l’IHECS t’a apportées dans ta vie professionnelle, qu’est-ce que ce serait ?

L. M. : D’emblée, une organisation de travail ! Parce que l’on avait beaucoup de travaux, notamment pratiques, dans beaucoup de cours différents. Il fallait donc passer de l’un à l’autre constamment et savoir donc organiser son planning en fonction. Et j’ajouterais « ne pas avoir peur de prendre des initiatives » et de savoir « rentrer dans la mêlée » quand il le faut.

J&L : Quel est ton parcours au sein des Jeunes MR ? En étais-tu membre avant de rejoindre le staff ?

L. M. : Je n’étais pas membre officiellement. Je connaissais l’OJ parce que je participais aux activités de la section de Spa, car je suis originaire de la commune. Je participais à toutes sortes d’activités, que ce soit chalet (au marché de Noël de Spa, NDLR), barbecue, etc. Je n’étais pas inscrite et je n’avais pas ma carte au Mouvement Réformateur car, en tant que journaliste, si tu es étiqueté en début de carrière, et surtout de droite, cela devient plus compliqué de trouver du travail. Donc je participais un peu aux activités mais dans l’ombre.

J&L : Comment en es-tu arrivée à fréquenter et participer aux activités des Jeunes MR ?

L. M. : Parce que je connaissais des Jeunes MR qui étaient à l’école avec moi et puis Spa est une commune qui est bleue, qui est libérale, donc assez bien de jeunes de la commune participaient aux activités. Je dirais que ce n’était même pas vraiment des activités étiquetées libérales, c’était plutôt des activités avec des potes et il se fait qu’ils étaient des Jeunes MR.

J&L : Et comment es-tu devenue coordinatrice du staff ?

L. M. : Au départ, je n’ai pas postulé pour le poste de coordinatrice, j’ai postulé pour devenir coordinatrice de projets locaux, mais je n’ai pas été reprise. Toutefois, l’entretien s’était très bien déroulé et j’ai postulé, par après, pour le remplacement de l’ancienne coordinatrice, Gwen, lors de son congé maternité. Entre temps, cette dernière est partie vers d’autres horizons professionnels et j’occupe toujours le poste.

J&L : Peux-tu donner trois mots qui te caractérisent ?

L. M. : Réservée, lorsque je ne connais pas les personnes à qui j’ai à faire. Énergique et volontaire.

J&L : Est-ce que tu peux nous dire quelque chose sur toi que les gens ne savent pas ?

L. M. : Je peux donner une anecdote qui va me faire passer pour une grand-mère… mais j’adore la broderie pour me détendre ! J’adore regarder un film avec ma petite broderie et avec mon thé à côté, donc je passe pour une totale mamie avec mon petit plaid.

Pour être tout à fait honnête, durant le confinement, je cherchais une activité à réaliser pour passer le temps. J’ai fait notamment du pain, j’ai essayé tout ce que les gens proposaient. Et puis un jour, je suis tombée sur une vidéo de quelqu’un qui fait de la broderie et je me suis dit « ça a l’air trop bien ! ». Depuis, chez moi, un de mes murs est rempli de broderies.

J&L : Pourquoi avoir choisi ce lieu, le Café Capital, à deux pas de la Grand-Place et de Manneken-Pis?

L. M. : Parce que nous sommes juste à côté de l’IHECS, là où j’ai fait mes études supérieures et lorsque nous avions des travaux à réaliser, nous venions souvent ici prendre un café, nous travaillions l’après-midi, car il y avait du Wifi. C’était un peu « l’option facile » vu que nous sommes tous d’horizons un peu différents. C’est un peu un lieu où je passais quand même beaucoup de temps et où nous nous rassemblions pour diverses occasions.

J&L : Quelle est l’histoire des Jeunes MR ? Pourquoi existent-ils ?

L. M. : L’histoire des Jeunes MR remonte au XIXe siècle, à 1870 plus exactement avec la constitution de « Jeunes Gardes Libérales » à travers les villes du pays qui se réuniront au début du XXe siècle dans une « Fédération Nationale des Jeunes Gardes Libérales de Belgique » dont les Jeunes MR, les Jong VLD et les JFF sont les successeurs. La Fédération na cessé de se développer jusqu’aux années ’60 et à la séparation linguistique. Côté francophone, on parle alors de « Jeunesses Libérales ». Au fur et à mesure des changements de nom du parti libéral francophone, les « Jeunesses libérales » se sont appelées les JLP, puis les Jeunesses pour les Réformes et la Liberté de Wallonie-Jeunesses Libérales de la Région bruxelloise (JRLW-JLRB), JunioR et enfin les Jeunes MR

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

L. M. : Chez les Jeunes MR, les thématiques, ce sont les membres, donc les jeunes, qui les définissent. Donc nous travaillons sur tout ce qui touche de près ou de loin aux jeunes. Il s’agit forcément de l’emploi pour les jeunes, des logements étudiants et tous les sujets qui les touchent vraiment. Lors des Congrès, ce sont eux qui nous dirigent, qui décident sur quelles thématiques nous allons travailler. Ainsi, chaque année la ou les thématique(s) changent. Cependant, en début d’année, il se peut que la présidence des Jeunes MR fixe une ou des thématiques pour l’année à venir. Cette année, ce sont le logement, l’emploi et l’institutionnel. Et tout cela, du point de vue des jeunes et du point de vue libéral !
Les congrès sont un moment-clé pour la « vie » de notre OJ. Par exemple, lors de notre congrès de mars 2022, nous avons reçu vingt-huit propositions de motion. Ce sont donc vingt-huit jeunes ou groupes de jeunes qui sont venus présenter leurs projets devant les autres membres et qui les ont défendus. De là en ont découlé des débats et des votes.

J&L : Quelles sont les valeurs que les Jeunes MR défendent ?

L. M. : Les Jeunes MR défendent quatre grandes valeurs qui sont la solidarité, la liberté, l’accomplissement et l’éthique. Ces valeurs sont défendues au travers de nos actions, nos conférences, de nos propositions et les débats, notamment les débats « Apprentis-Citoyens » dans les écoles.

Même si au sein des Jeunes MR, tout le monde n’est pas d’accord sur tous les sujets, ces quatre valeurs qu’ils défendent tous font d’eux des Jeunes MR. Nos activités, qui sont en très grande majorité ouvertes à tous, permettent les rencontres et de véhiculer ces valeurs, pas seulement entre les Jeunes MR, mais également auprès de personnes extérieures à notre OJ.

J&L : Peux-tu nous présenter un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinatrice et ce que tu as pu en retirer ?

L. M. : Je n’ai pas une longue expérience chez les Jeunes MR, mais je vais revenir sur notre dernier congrès en mars 2022. Ayant été engagée durant la période des restrictions COVID, les activités étaient réalisées en ligne et il s’agissait du premier véritable congrès (les autres avaient été réalisées avec une équipe technique et des intervenants sur le lieu de tournage et le public chez lui, derrière son écran, NDLR) en présentiel et j’étais inquiète quant à la participation des membres pour ce premier « grand moment de retrouvailles ».

Au final, les membres étaient au rendez-vous et parmi eux, beaucoup de « nouvelles têtes » !
Et ils ne sont pas venus seuls, mais avec une foule d’idées. Ils ont passé une journée à défendre leurs propositions, les débats étaient de qualité et le public intéressé. Pour l’équipe et pour moi, c’était une réussite de voir autant de monde !

J&L : Qu’est-ce que c’est, pour toi, gérer une asbl ?

L. M. : Une asbl, c’est beaucoup de paperasse, c’est très structuré, c’est très cadré. Cela ne se résume pas juste à percevoir des subsides. Les asbl sont des acteurs économiques essentiels en tant que créateurs d’emploi. Rien que dans notre cas, nous sommes cinq équivalents temps plein, c’est-à-dire cinq emplois. Ensuite, nous n’avons pas de but commercial. Nos activités sont réalisées par les jeunes, pour les jeunes et notre mission est de former des CRACS. Nous aidons les jeunes et à ce titre, nous sommes un acteur économique essentiel. Sans les OJ, cela ne fonctionnerait pas aussi bien.

J&L : Quelle est ta qualité principale pour être coordinatrice d’OJ ?

L. M. : Je pense qu’il faut être organisée parce qu’il faut savoir être un peu partout en même temps et savoir gérer tout ce qui est du ressort administratif, des projets en cours et à venir, financier, ou encore en lien avec les ressources humaines. Une certaine organisation et une certaine rigueur sont indispensables.

J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que coordinatrice ?

L. M. : Il y a avant tout celle de la gestion journalière, c’est-à-dire tout ce qui est du ressort administratif et financier. Comme nous sommes une petite équipe, il y a ensuite tout le côté « manager », tel que le soutien de projets. L’ensemble de l’équipe est impliqué dans chaque projet.

Par ailleurs, je suis en charge des contacts avec le « grand public », que ce soit par téléphone ou par e-mail.

Enfin, il y a ce que j’appelle la casquette « petites mains », quand il faut organiser des événements, je m’occupe aussi de l’aspect logistique comme venir aider à installer le matériel, le désinstaller, apporter un coup de main durant les activités des sections et fédérations.

J&L : Comment t’es-tu formée au métier de manager ?

L. M. : Je n’ai pas suivi de formation en tant que telle. Toutefois, durant mes études, j’ai participé à beaucoup d’ateliers de groupes, souvent avec les mêmes personnes et nous étions une ou deux à diriger les travaux. Je possédais déjà un peu cet aspect « task management ».

Je pars juste du principe que je fais confiance à mon équipe et que je manage les gens comme j’aimerais être managée. Pour ainsi dire, je leur laisse la liberté. S’ils ont besoin d’aide, ils savent que je suis toujours là, en soutien. S’il faut, à un moment, que je tape du poing sur la table et remette les pendules à l’heure, je le fais également… mais ça m’arrive rarement !

Pour les aspects techniques, comme le « payroll » ou la comptabilité, l’ancienne coordinatrice m’avait laissé des notes très instructives en plus de formations, sur la comptabilité notamment. Mais en premier lieu, l’équipe de Jeunes & Libres, en particulier Benjamin, le coordinateur, m’a appris un certain nombre de choses à mon entrée en fonction.

J&L : Peux-tu présenter la structure des Jeunes MR ?

L. M. : Au niveau « décisionnel », nous avons ce qu’on appelle le « bureau politique ». Il est composé, pour une partie, des présidents de fédérations provinciales et de la régionale de Bruxelles, élus tous les deux ans en même temps que la présidence nationale. Dans l’autre partie, nous retrouvons les délégués qui sont missionnés par le conseil d’administration. Sous la présidence actuelle de Laura Hidalgo, les délégués sont des « délégués de contenu », c’est-à-dire qu’ils ont chacun une matière propre, comme l’environnement, la justice ou la jeunesse.

Au-dessus du « bureau politique » existe un conseil d’administration, composé de la présidente, de deux vice-présidents, d’un trésorier, d’un secrétaire administratif, d’une secrétaire générale et d’une secrétaire politique. Il agit comme le conseil d’administration « classique » d’une asbl. Le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est divisé entre les fédérations provinciales et la fédération régionale de Bruxelles, avec à leur tête leur propre bureau politique. Elles fonctionnent en quelque sorte en autonomie, mais participent via leurs présidents et présidentes au bureau national.

La base de notre structure, ce sont les membres Jeunes MR ! Le staff des Jeunes MR n’a pas vocation à être en contact direct avec les membres, mais nous sommes toujours disponibles si ces derniers nous interpellent. Nous sommes davantage en contact avec le bureau national et le conseil administration ainsi qu’avec les fédérations provinciales et sections locales qui sont nos relais auprès de nos membres. Mais si un membre fait appel à nous pour des vidéos, des visuels graphiques, des projets ou simplement des questions, nous répondons toujours présents ! Nous ne sommes pas cloisonnés.

J&L : Concrètement, comment fonctionne le bureau politique national, qui est un organe bien particulier chez les Jeunes MR ?

L. M. : Cela dépend à chaque fois de la présidence. Sous la présidence actuelle, comme je le disais, le bureau politique est en partie composé de délégués dits « de contenu ». À leur entrée en fonction, nous leur avons fait signer une sorte de convention, avec la présidence, qui balise en quelque sorte ce qu’on attend d’eux, et ce, afin qu’ils ne se sentent pas perdus dans leur tâche. Une autre raison est que ces postes de délégués étaient ouverts à tous sur candidature, la présidence a voulu sélectionner les personnes les plus compétentes et motivées.
Les délégués sont aussi tenus de remplir un certain nombre de tâches. Par exemple, ils doivent présenter une motion lors d’au moins un congrès durant l’année. En plus de cela, ils peuvent animer un groupe de travail, organiser des visites de terrain, des conférences, etc. Ils sont vraiment libres de faire toutes les activités qu’ils veulent. Lors des réunions du bureau, les délégués présentent leurs travaux, leurs projets et partager leurs envies.

Pour les présidents et présidentes de fédérations et de la fédération régionale de Bruxelles, cela est différent, car ils ont déjà leur propre entité à gérer. L’avis du bureau politique est toujours pris en compte, il influence le travail de notre association, mais la décision finale revient toujours au conseil d’administration qui est et reste un organe décisionnel en matière de gestion de l’asbl comme la gestion financière, RH, etc.

J&L : De combien de personnes as-tu la responsabilité ? Peux-tu nous dresser leurs portraits ?

L. M. : Nous sommes une équipe de cinq. En plus de moi, la coordinatrice, nous avons Thom, notre graphiste, qui gère l’infographie tant pour le « national » que pour les activités des sections, la production audiovisuelle, notre site internet. Ensuite, il y a Mathieu, notre coordinateur de projets locaux qui organise les événements, gère l’enregistrement des sections locales et la bonne tenue de leur organisation. Il y a aussi Pauline, qui est notre collaboratrice politique. Elle gère tout ce qui concerne l’aspect politique de notre OJ, de l’organisation des congrès à la proposition de positions politiques à la demande du bureau politique ou de la présidence. Et dernièrement, Sabrina nous a rejoint en tant que détachée pédagogique et s’occupe du suivi des débats « Apprentis-Citoyens » des membres Jeunes MR ainsi que de leur formation ou encore des cinés débats.

J&L : Quels sont les bénéfices à être reconnu comme OJ ? Qu’en est-il des contraintes dans votre cas ?

L. M. : Pour moi, notre plus gros bénéfice, c’est la reconnaissance officielle auprès de la FWB, en tant que formateur de Citoyens, Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires (CRACS). Nous ne sommes pas un groupe de potes qui va jouer aux cartes ou va organiser un barbecue. Nous sommes bien plus que cela, il y a un cadre. C’est aussi une contrainte parce que nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons non plus. Mais au final, il y a peu de contraintes… hormis remplir beaucoup de paperasse (rires, NDLR).

J&L : Quelles sont les plus grosses contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?

L. M. : Sans hésiter, le fait que beaucoup de personnes confondent Jeunes MR et Mouvement Réformateur ! Je reçois régulièrement des e-mails ou des coups de téléphone, pas toujours sympathiques, pour critiquer le parti ou des personnalités du parti. Moi, je suis coordinatrice des Jeunes MR et je ne travaille pas pour le parti. Il y a des gens mieux à même de leur répondre dans le parti.

Le fait que je sois la plus jeune de l’équipe est aussi une contrainte, car cela nécessite d’affirmer sa légitimité en tant que coordinatrice, surtout en ayant débuté ma fonction durant la période de confinement.

J&L : Quelle est l’expérience la plus difficile que tu aies eu à gérer jusqu’à présent ?

L. M. : Je crois que la plus grosse contrainte à laquelle j’ai dû faire face est le départ de l’un de nos anciens collègues. Je n’étais pas en poste depuis longtemps et il nous a rejoints alors qu’il n’était pas au meilleur de sa forme mentale, ce que nous ne savions pas. Je pensais m’en être pas trop mal sortie, mais il s’est avéré qu’il trouvait que j’étais une catastrophe en tant que responsable. Cela a constitué pour moi une grosse remise en question de mon travail et de la façon dont je le menais. Aujourd’hui encore, je m’interroge régulièrement sur ma façon de gérer l’équipe.

J&L : Comment arrivez-vous à gérer les personnalités, parfois fortes, de jeunes plein d’ambition ? Est-ce que celles-ci prennent parfois le pas sur l’intérêt de l’association ?

L. M. : C’est vrai que c’est spécifique à notre OJ. Nous sommes un peu politisés donc nous attirons des jeunes qui sont, parfois, plein d’ambitions, qui se voient déjà président du Mouvement Réformateur (rires, NDLR). D’où parfois l’impression qu’ils ont le destin de la Belgique entre leurs mains alors qu’ils sont, en fait, président d’une section, d’une fédération où ils occupent un autre poste.

De manière générale, ça ne gêne absolument pas l’organisation des événements. Je reconnais que parfois, nous avons dû dire à l’un ou l’autre « Écoute, calme-toi quand même. Reviens les pieds sur terre et souffle un coup ». Ce sont des cas individuels, mais en général, ça finit naturellement par leur passer non sans nous avoir fait sourire. Cela fait partie de la jeunesse et nous les apprécions tous au final !

J&L : Comment organises-tu ton management à court, moyen et long terme ?

L. M. : Le court terme dépend des activités des membres et de ce dont les membres, le bureau
politique et les délégués ont besoin. Le moyen terme dépend actuellement beaucoup de la trajectoire que la présidence a déterminé durant son mandat. Au delà, à long terme, c’est beaucoup plus difficile à organiser sachant que la présidence change généralement tous les deux ans.

Parfois, c’est assez compliqué parce que nous allons mettre en place un projet, que nous aimons beaucoup, pour lequel nous sommes très motivés et puis la prochaine présidence va l’abandonner. C’est frustrant, mais c’est la règle.

Toutefois, je pense que certaines dynamiques transcendent les présidences comme le développement du sentiment d’appartenance aux Jeunes MR. Comment vraiment faire en sorte que les membres se sentent bien au sein des jeunes MR ? Comment attirer plus de monde ? L’objectif reste, mais le ou les projets changent d’une présidence à l’autre.

J&L : Comment permets-tu à des jeunes de jouer pleinement et consciencieusement leur rôle de gestionnaires ?

L. M. : Il faut déjà avoir à l’esprit que ce sont des « bénévoles », soit qu’ils ont un métier, soit qu’ils suivent des études et que donc ils ne sont pas aussi disponibles que nous qui sommes des travailleurs. À partir de là, il faut trouver le bon moyen de communication parce que parfois, utiliser un e-mail ne fonctionne pas. Certains ne répondent pas par e-mail parce qu’ils ne vont pas lire leurs e-mails. Il reste Messenger, What’s App, le téléphone, etc. Donc trouver le bon moyen de communication est primordial.

Concernant le CA, je suis partisane de les laisser plutôt libres, de les laisser gérer comme eux ont un peu envie de gérer tout en essayant de guider quand cela « déraille », de les conseiller, en leur donnant notre avis. La décision finale reste toujours de leur responsabilité.

Aucun cas ne me vient en tête au cours duquel je me suis dit « Ils ne comprennent pas du tout ce qu’ils doivent faire ! ».

J&L : Quel est ou quels sont les défis à venir au sein de votre OJ ?

L. M. : Je pense qu’un gros défi va être 2024. J’espère qu’un certain nombre de nos membres vont être sur les listes électorales. Cela va constituer un gros défi parce qu’au sein du staff, ce seront les premières élections « à gérer ».

J&L : Est-ce que, selon toi, le coordinateur est le gardien des engagements décrétaux de l’asbl ?

L. M. : Je pense que gardien, c’est un terme exagéré. Nous réalisons toujours nos activités dans le respect des engagements décrétaux. C’est quelque chose qui nous parait tellement logique, former des CRACS fait partie de notre ADN. Il n’y a même pas besoin de jouer « les gardiens ».

J&L : Présente-nous une journée type de coordinatrice des Jeunes MR ?

L. M. : Une journée type commence par le traitement des mails, des urgences. Une fois par jour, je fais un point d’avancement des projets divers de la semaine avec l’équipe. Je gère également les points administratifs, financiers s’il y en a ainsi que les factures. Je vérifie que le BP, le CA et les fédérations n’ont besoin de rien. Une journée n’est pas l’autre, mais, globalement, voici comment cela se passe.

J&L : Quel est ton rapport avec la Fédération, Jeunes & Libres ?

L. M. : Très bon ! Je pense que cela est dû au fait que nous soyons dans le même bâtiment, au même étage. Ça aide quand même à avoir de bonnes relations. Dans mon cas, je suis arrivée pour un remplacement, en plein COVID. C’était mon premier « véritable » boulot donc j’étais un peu perdue et j’avoue qu’à ce niveau-là, je trouve qu’on a vraiment de la chance avec notre fédération. Toute l’équipe est hyper disponible pour nous aider collectivement ou à titre individuel.

J&L : Et avec le Mouvement Réformateur ?

L. M. : Je trouve que c’est une question très pertinente à poser parce que les gens ont, comme je disais tout à l’heure, parfois du mal à faire la différence entre MR et Jeunes MR, jusqu’au sein même de notre association. Nous sommes totalement indépendants, nous avons deux listings différents et deux structures différentes. Nous nous rassemblons quand même autour des valeurs libérales, donc nous ne sommes pas totalement étrangers, c’est sûr. Mais je pense que c’est aussi important de souligner que nous ne recevons aucun financement du parti, nous ne leur devons rien ! C’est très clair, c’est très net. Ce n’est pas le parti qui nous dicte ce qu’on doit faire, ce n’est pas lui qui nous dit ce que nous devons penser. Si nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous le dirons. C’est déjà arrivé, ça arrivera encore.

Nous essayons tout de même d’entretenir de bonnes relations parce que je pense que c’est bénéfique. Après le dernier congrès, nous leur avons présenté toutes les motions qui en étaient ressorties et le parti s’est emparé, par exemple, de notre motion sur l’endométriose.

Propos recueillis par Adrien Pauly

Classé sous :Actualité Balisé avec :Direction, Fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Jeunes et Libres, Jeunes MR, Jeunesse, Libre², Organisation de Jeunesse

« Nos liens avec la fédération sont excellents et se sont renforcés. »

16 janvier 2023 by jetl

C’est dans un lieu rempli de sens, sur le quai de la gare de Bruxelles-Luxembourg qu’Olivier, coordinateur général de ReForm, nous a fixé rendez-vous pour nous parler de son expérience, riche de plus de 20 ans au sein de la structure.

Jeunes & Libres : Pourquoi avoir choisi ce lieu ?

Oliver Crine : J’ai choisi la gare de Bruxelles-Luxembourg parce que je suis un navetteur. J’habite à Namur et tous les jours, je prends le train pour venir travailler à l’antenne régionale de ReForm Bruxelles. De plus, toutes les autres régionales se situent en Wallonie, je m’y rends donc régulièrement, et ce, en train. Et pour conclure, ce lieu est aussi un lieu de culture. Il y a régulièrement des cours de rap dans le hall de la gare, ce qui occupe mon temps lorsque les trains sont en retard. Ça m’impressionne toujours.

J&L : Quel est ton parcours au sein de Reform ? Comment es-tu devenu de coordinateur ?

O. C. : J’ai le bonheur d’avoir exercé quasiment l’ensemble des fonctions dans l’association J’ai débuté comme animateur à Namur pour ensuite devenir le coordinateur de l’antenne. Ensuite, j’ai occupé la coordination de l’ensemble des régionales aux côtés de Bernard Ligot pendant deux ans avant d’accéder à la direction de l’association, depuis quelques années maintenant.

J&L : Peux-tu donner trois mots qui te caractérisent ?

O. C. : Je suis quelqu’un de créatif, d’enthousiaste et souvent de bonne humeur.

J&L : Peux-tu nous dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?

O. C. : Il y a quelques années, j’ai repris des cours du soir dans le but d’obtenir un diplôme en « restauration et salle » que j’ai malheureusement dû abandonner par manque de temps.

J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ?

O. C. : Nous travaillons sur deux axes. L’éducation à la culture chez les jeunes qui est, depuis toujours, une de nos priorités et l’axe citoyenneté. Même si cet axe est lié au décret, c’est une thématique que les équipes de ReForm aiment travailler avec les jeunes. Dernièrement, nous avons créé et mis en place un conseil consultatif des enfants à Silly. Nous travaillons également cet axe grâce à nos écoles de devoirs où l’enfant a le droit de s’exprimer, créer des projets en matière d’environnement, de bien-être, etc.

J&L : Quelles sont les valeurs de reform que tu défends ?

O. C. : Dans la cadre du 50ème anniversaire de l’association, nous sommes justement occupés à redéfinir notre charte de valeurs avec les équipes, mais également avec les jeunes qui fréquentent notre service de jeunesse. C’est un travail collectif et je ne souhaite pas avancer sans eux.

Mais je peux déjà vous confirmer que le bien-être est une valeur transversale et qu’elle est importante au sein de notre structure tant pour nos employés que pour les jeunes qui participent à nos activités.

J&L : Peux-tu nous citer un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinateur et ce que tu as pu en retirer ?

O. C. : C’est compliqué pour moi de mettre un seul projet en avant, je vais donc aborder deux axes. Le premier, c’est l’axe « environnemental » et « éducation à l’environnement » qui se traduit par des actions de sensibilisation dans les écoles et la création de stages pendant les vacances scolaires. C’est un projet que j’ai mis en place lorsque j’étais animateur à Namur et qui est toujours développé par mes collègues dans chaque antenne régionale en plus d’être totalement dans l’air du temps. Pour faire le lien, avec un projet orienté vers ces deux axes, il y a deux ans, nous avons créé le « collectif Ruba[r]b ». Nous avons réalisé des œuvres d’art à partir de sacs en plastique afin de sensibiliser à la pollution des océans. Grâce à ce projet, nous sommes partis avec une dizaine de jeunes au Canada pour y rencontrer d’autres
artistes. Ce projet a également abouti sur plusieurs expositions, dont une à Bruxelles, qui a marqué l’empreinte de ReForm en matière de sensibilisation environnementale.

J&L : Qu’est-ce que c’est, pour toi, gérer une asbl ?

O. C. : J’ai le sentiment qu’au fur et à mesure que les années passent, la gestion d’une asbl se complexifie. C’était plus facile il y a 20 ans. Les contraintes administratives sont beaucoup plus importantes même si elles sont justifiées. Aujourd’hui, la gestion de ReForm prend quasiment la totalité de mon temps.

J&L : Quelle est la qualité principale pour être coordinateur d’une association ?

O. C. : Être créatif et à l’écoute de son équipe me semblent être les deux qualités principales.

J&L : Comment t’es-tu formé au métier de manager ?

O. C. : Je me suis formé sur le tas. J’ai suivi quelques formations sur le management quand j’ai été nommé directeur, mais j’ai surtout été à l’écoute des équipes et je le suis toujours.

Avec le conseil d’administration, nous souhaitons que ReForm soit et reste une grande famille où l’on se sent bien. D’ailleurs, la majeure partie de l’équipe a plus de quinze ans d’ancienneté.

J&L : Peux-tu présenter la structure de reform ?

O. C. : L’asbl est composée de dix-sept employés répartis dans cinq régions différentes. Le siège social est situé à Bruxelles. Nous sommes six employés dont trois personnes qui s’occupent de l’administratif et trois animatrices qui elles, sont régulièrement sur le terrain et s’occupent de notre local de création qui se situe dans le quartier Matonge. Les autres antennes sont à Nivelles, Namur, Silly et Verviers. Chaque antenne régionale est dirigée actuellement par une coordinatrice-animatrice avec qui j’échange régulièrement et qui est également membre du comité de direction comprenant le personnel administratif et les coordinatrices des différentes antennes. Nous avons aussi énormément de volontaires, étudiants ou bénévoles qui font un travail de terrain remarquable aux côté de nos équipes.

J&L : Quel est ton rôle au sein de la structure ?

O. C. : Mon rôle est multiple. J’ai un rôle « administratif », un rôle de « manager », et ce, au quotidien avec les différentes équipes et un rôle de « rencontres » avec les partenaires culturels et associatifs. J’ai aussi pour mission d’impulser des projets et des nouvelles idées. Pour terminer, c’est un rôle « fédérateur » autour de ce que l’on appelle, dans le secteur, le plan quadriennal. Je veille à ce que toutes nos actions soient en lien avec ce que nous avons prévu et développé dans ce plan.

J&L : Peux-tu me parler des relations entre les différentes antennes ?

O. C. : Les différentes antennes collaborent régulièrement sur des projets communs comme les séjours à la mer ou dans les Ardennes. Nous organisons aussi des journées de formation, des moments de rencontre et chaque année nous avons une mise au vert.

J&L : Quelles sont les contraintes auxquelles tu fais face au quotidien ?

O. C. : Comme chaque directeur d’association, nous faisons face à une lourdeur administrative. La rédaction des appels à projets et des subventions est fastidieuse.

Ensuite, chez ReForm, nous avons une équipe qui a, en moyenne, quinze ans d’ancienneté. C’est une équipe soudée, disponible et efficace, c’est notre force, mais malheureusement, cela a un coût. Je pense que les pouvoirs publics doivent être à l’écoute et se rendre compte de cette particularité.

J&L : Quels sont les défis à venir au sein de votre OJ ?

O. C. : Le premier défi est l’organisation des 50 ans de l’association. Nous souhaitons mobiliser l’équipe et les jeunes autour d’un projet fédérateur qui va pouvoir mettre en avant l’asbl. Le deuxième défi est la rédaction du prochain plan quadriennal. Nous sommes actuellement dans une période d’évaluation, de réflexion et je pense que 2023 sera la période idéale pour pouvoir, avec les jeunes et nos équipes, écrire et penser ce que sera l’association entre 2024 et 2028.

J&L : Est-ce que, selon toi, le coordinateur est le gardien des engagements décrétaux de l’OJ ?

O. C. : Sans aucun doute ! C’est le coordinateur avec l’aide du conseil d’administration qui doit tenir la ligne directrice de l’association, que ce soit par rapport aux obligations liées au plan quadriennal, mais aussi par rapport à l’ensemble des appels à projets qui sont réalisés.

J&L : Comment organises-tu, projettes-tu ton management ?

O. C. : Mes attitudes au quotidien peuvent laisser penser que j’ai une vision à court terme, mais ce n’est pas le cas. Je suis quelqu’un qui réfléchit et pense beaucoup, et ce, tout au long de la journée, lors de mes trajets en train et durant mes soirées. J’aime beaucoup me projeter et projeter ce que sera l’association dans quelques années. Réfléchir à la façon d’améliorer les choses pour garantir le bien-être de mes équipes et l’axe jeunesse de l’association.

J&L : Comment est-ce que tu gères le quotidien ? Présente-nous une journée type ?

O. C. : Il n’y a pas de journée type, mais elles commencent toutes au moins par un coup de téléphone d’un membre de mon équipe pour discuter d’un projet ou autres. Ensuite, je prends le train pour me rendre à Bruxelles. Une fois sur place, je prends le temps de discuter avec mes collègues puis j’ouvre ma boite mail et la journée commence. Mes journées sont rythmées par les différents dossiers à gérer, les tâches administratives et la gestion du personnel.

J&L : Comment géres-tu la multitude d’appels à projets ?

O. C. : Nous gérons très bien la multitude des appels à projets. Comme évoqué tout à l’heure, les équipes sont en place depuis des années ce qui facilite la prise en main et la rédaction de ceux-ci. Elles peuvent travailler en totale autonomie et en général, chaque antenne souhaite rendre un appel à projets. Nous devons donc limiter les demandes ou les coordonner entre les différentes antennes régionales.

J&L : Quel est ton rapport avec la fédération ?

O. C. : Nos liens avec la fédération sont excellents et se sont renforcés depuis quelques années. Nous avons la grande chance d’avoir une fédération qui est à notre écoute, à notre disposition et qui nous aide au quotidien. La taille de la fédération est une force qui permet au coordinateur, mais aussi à l’équipe, d’être proche des associations qui y sont fédérées. Bravo et merci à l’équipe de Jeunes et Libres.

J&L : Peux-tu nous parler des relations avec les autres OJ de Jeunes & Libres ?

O. C. : Historiquement, nous avons peu de liens avec les autres OJ, mais les bons rapports avec la fédération permettent aujourd’hui d’envisager des projets communs. Par exemple, nous travaillons sur un projet avec Délipro Jeunesse et la Besace. Je suis régulièrement en contact avec mes homologues. Nous sommes un peu plus éloignés des réalités politiques, même si des lieux d’échanges existent. Nous ne sommes pas fermés, nous pourrions aussi développer des projets avec la FEL, avec les Jeunes MR ou avec les Jeunes Mutualistes Libéraux.

J&L : Bientôt les 50 ans de ReForm, peux-tu me parler de cet anniversaire ?

O. C. : Je peux déjà vous confirmer que l’anniversaire de ReForm se passera dans un grand lieu de la culture bruxelloise. Ce sera un moment convivial qui reflétera l’activité de l’association.
En plus se grefferont d’autres actions en Fédération Wallonie-Bruxelles en lien avec le théâtre jeune public, le cirque, la danse … Ce sera vraiment la part belle à nos métiers, mais également, la part belle à la culture.

J&L : Quel est ta relation avec le conseil d’administration ?

O. C. : J’ai d’abord le grand bonheur d’avoir un président qui est disponible 24 heures sur 24 avec qui j’échange au quotidien sur les lignes directrices de l’association. J’ai un lien très fort avec lui, mais aussi avec les autres membres de l’équipe du conseil d’administration. Nous sommes régulièrement en contact pour développer des projets et échanger des conseils. Il est important pour moi de développer une confiance et une collaboration avec eux.

Propos recueillis par Pauline Bettonville

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À la rencontre de Camille, animatrice adjointe chez les RYD

22 décembre 2022 by jetl

Le rapatriement du Nouvel An est un évènement phare pour les Responsible Young Drivers.
Camille, animatrice adjointe chez les RYD, nous explique comment se déroule la soirée du 31 décembre pour l’équipe et les volontaires et ce qu’ils mettent en place pour que les fêtards et fêtardes rentrent chez eux en toute sécurité.
Un seul numéro à retenir : 0902 69 669

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