Ce 13 juillet, Benjamin, coordinateur de Jeunes & Libres, était l’invité de l’émission 16/17 sur la radio 1RCF Belgique afin de présenter la fédération, ses membres ainsi que pour partager sa vision du secteur jeunesse. L’interview est à retrouver ci-dessous.
Jeunesse
« L’ascenseur social, ça part dès la petite enfance. »
Alors que la réforme du secteur de l’Accueil Temps Libre (ATL) commence à se dévoiler, Jeunes & Libres a décidé de vous présenter Violaine Herbaux. Échevine de l’enseignement, de la petite enfance et de l’accueil extrascolaire, elle est également conseillère santé à la présidence du Mouvement Réformateur et présidente du conseil d’administration de l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE).
Son master en communication et information en poche, Violaine Herbaux s’est rapidement tournée vers le monde politique pour y démarrer sa carrière professionnelle, en tant que conseillère politique en matière de santé auprès de la présidence du Mouvement Réformateur. Son premier engagement au service de la collectivité a lieu en 2012, lorsqu’elle rejoint le conseil communal de Silly, commune rurale du Hainaut, dont elle devient échevine de l’enseignement, de la petite enfance et de l’accueil extrascolaire en 2017. Cette même année, elle fait son entrée au conseil d’administration de l’ONE, dont elle devient présidente en 2022.
Jeunes & Libres : Qu’est-ce que l’ONE? Quel est son champ d’action?
Violaine Herbaux : L’ONE est une organisation qui a plus de 100 ans d’existence et qui s’occupe principalement de l’accueil de la petite enfance, mais aussi, et surtout, et cela, on en parle moins, de la santé préventive chez les enfants. Et ce, depuis le suivi prénatal aux consultations pour enfants jusque 6 ans. L’ONE subventionne et coordonne également ce qui relève de “l’extrascolaire”, tels queles écoles de devoirs et l’accueil temps libre dans les écoles. Enfin, il existe toute une branche “SOS enfants” où l’on retrouve beaucoup de partenariats avec l’Aide à la jeunesse pour ce qui concerne les difficultés plus familiales, de précarité, de violence, etc.
Ces dernières années a été développée toute une série de soutien à ce qu’on appelle la parentalité, avec la mise en place, par exemple, de lieux de rencontre parents-enfants quand il y a des problèmes d’ordre familiaux. Ou encore de structures appelées “Espace parents dans la séparation”,. Qui accompagnent les parents rencontrant des difficultés dans leurs parentalités.
Tout cela se déroule sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
J&L : Quel est votre rôle en tant que présidente du conseil d’administration ?
V. H. : Il n’y a pas de description de fonction, c’est un peu comme un échevinat, on apprend dans la fonction. Je dirais que mon rôle est de m’assurer en premier lieu que le comité de direction fonctionne comme il le devrait, que chaque directeur puisse être en pleine possession de ses moyens pour développer et répondre à tout ce qui est repris et inscrit dans le contrat de gestion qui est la “feuille de route” de l’ONE définie par le Gouvernement de la FWB. Il comprend les différentes mesures et les différents projets à mener.
Une première difficulté pour moi a été de “m’imprégner” du contrat de gestion, car ce n’est pas moi qui l’ai négocié, mais mon prédécesseur, Thierry Wimmer.
Le second rôle, tout aussi important, est de représenter l’ONE dans différentes instances, dans des colloques, des conférences.
Enfin, j’essaie de faire le lien entre le conseil d’administration et le terrain pour que le CA soit au plus proche des réalités de terrain, du travail de nos collaborateurs. Je veux avoir le plus de contacts au sein de l’administration, au sein des travailleurs et d’y voir comment fonctionne l’ONE de l’intérieur, sans passer systématiquement par le comité directeur. Je considère que ce n’est pas sain de n’avoir qu’un seul interlocuteur et qu’un seul angle de vue. Bien entendu, il m’est impossible de connaître tout le monde
J&L : Aller sur le terrain, c’est aussi une manière de se former…
V. H. : Une matière que je connaissais moins au moment de ma prise de fonction c’était la santé préventive au sein de l’ONE. Je connaissais beaucoup plus la petite enfance et l’ATL de part mon mandat d’échevine même si, là aussi, il ne faut pas tout résumer à ça. Je suis donc allée à la rencontre de cinq équipes un peu partout dans les différentes provinces de Wallonie et en Région bruxelloise. Cinq est un petit échantillon, mais il s’agissait de situations différentes, en consultation prénatale, en consultation pour enfant, au sein d’un quartier urbain ou au sein d’un hôpital. J’ai pu y constater les difficultés, rencontrer les équipes, leur travail, leurs besoins, la façon d’améliorer le service, etc.
J’ai été heureuse de constater que cela se passait bien néanmoins, de rencontrer des personnes investies dans leurs missions et qui pouvaient réaliser leur travail.
J&L : Et vous, qu’est-ce qui vous motive à vous investir autant ?
V. H. : La lutte contre l’injustice, en particulier quand cela concerne des enfants qui par définition, eux, n’ont jamais rien demandé et se retrouvent à vivre dans des situations, malheureusement, de précarité compliquée.
Je vais donner un exemple qui m’a marqué. Il s’agit d’une visite de terrain que j’ai effectué du côté de Chimay, avec une équipe, dans le camping du Val d’Oise. J’y ai vu une réalité que je ne pensais pas découvrir en Belgique. . J’ai vu des enfants vivant avec leurs parents dans des campings, dans des caravanes qui font la taille d’une petite pièce. Toute la famille y dormait, dont un bébé de cinq jours, dans des conditions d’hygiène très compliquées. En hiver, les canalisations d’eau sautent et il n’y a donc pas d’eau courante Les enfants ont peu d’activités et restent de longues heures devant la télé…
Pour moi, l’ONE réalise de belles missions. Ce ne sont pas des solutions miracles qui résolvent toutes les situations, mais assurer la santé préventive, mettre à disposition des milieux d’accueil, etc. est très importants à mes yeux.
J&L : Est-ce que cela fait écho à ton engagement libéral ?
V. H. : Oui, tout à fait. J’étais présente la semaine passée à une conférence où je rappelais que si on veut, à un moment, rompre le schéma de la précarité, de la reproduction générationnelle de chômage, alors il faut sortir les enfants de ces environnements familiaux de précarité néfastes. Il y a plein d’études qui montrent combien un enfant a besoin qu’on lui parle pour son développement du langage, a besoin de pouvoir bouger pour sa psychomotricité, etc. Il faut pouvoir lui donner les meilleures chances. L’ONE apporte une pierre à l’édifice, c’est un levier pour essayer de faire en sorte que ces enfants puissent sortir des milieux précarisés. L’ascenseur social, ça part dès la petite enfance.
J&L : Un coup d’accélérateur a été mis à a réforme de l’Accueil Temps Libre récemment. Cette réforme concerne directement l’ONE. Que pensez-vous, en tant que présidente de son conseil d’administration, de cette réforme ?
V. H. : J’ai pris, comme vous, également connaissance de la note d’intention du Cabinet de la ministre Linard (ministre de tutelle de l’ATL, NDLR). Je la trouve trop peu ambitieuse pour ce que l’on peut espérer d’une réforme. Elle ne répond pas aux principaux besoins exprimés par les secteurs de l’ATL, qui ont justement publié une carte blanche et à la suite de laquelle la ministre a fait marche arrière sur sa réforme.
le cabinet a avancé vraiment très longtemps tout seul et a fait mine de concerter en rassemblant leurs différents groupes de travail. Je regrette que l’ONE n’ait pas été davantage entendue. Il y a d’ailleurs eu un sentiment général de la part des acteurs de ne pas être suffisamment entendus et des déceptions.
L’une des priorités pour l’ONE est de désigner, dans le cadre de l’ATL, des responsables de projets au sein des communes, de manière à mieux coordonner les équipes sur place et à créer une dynamique positive avec l’ensemble des institutions accueillantes de l’extrascolaire. Il faut également, si les budgets le permettent, créer une stabilité dans l’emploi pour organiser un accueil extrascolaire de qualité avec de vrais contrats de travail et non pas reposer autant sur le bénévolat. Il faut également soutenir la formation continue pour les travailleurs du secteur. Nous faisons face à des profils très variés et de formations inégales.
Pour finir, je suis convaincue que cette réforme-là doit être pensée en même temps que la révision des rythmes scolaires journaliers afin de rendre l’ATL véritablement complémentaire de l’école.
C’est ausside pouvoir renforcer les moyens des écoles des devoirs pour qu’elles puissent accomplir l’ensemble de leurs missions. Elles peuvent clairement apporter un plus aux études dirigées en apportant leur dimension socioculturelle que les études n’ont pas et ainsi renforcer les objectifs de l’école dans toute sa dimension sociale, d’activités ludiques, etc. Il y aurait un compromis à trouver entre les parties, bien entendu.
J&L : Votre mandat d’échevine constitue un autre engagement important de votre part. Qu’est-ce que représentent des matières aussi importantes que l’enseignement, la petite enfance et l’accueil extrascolaire pour une commune rurale comme Silly ?
V. H. : Silly compte 8.500 habitants, six écoles communales dont une pratique l’immersion linguistique néerlandaise, une école libre, deux crèches communales et un service d’accueillante d’enfants. Cela représente une part importante de notre budget communal, d’autant plus que cela représente aussi une organisation logistique non négligeable. Nous devons également réaliser des investissements dans les infrastructures scolaires, d’accueil et sportives.
C’est toujours un challenge d’avoir suffisamment d’élèves, dans une commune comme Silly, pour ouvrir six écoles avec des sections maternelles et primaires. C’est un challenge d’autant plus qu’il y a une dénatalité, une diminution de la natalité d’environ 10% dans les communes depuis de nombreuses années.
Pour répondre à ce challenge, nous devons aussi trouver des projets pédagogiques qui font la différence. Voici la raison pour laquelle nous avons lancé l’immersion en néerlandais, que nous développons aussi tout doucement dans une de nos écoles des pédagogies dites actives et favorisons « l’école du dehors ». La commune a également investi dans un bus communal de manière à pouvoir véhiculer facilement les élèves pour les sorties à la piscine, à la salle de sport, pour les sorties culturelles et ludiques.
Ces investissements nous servent en plus à être davantage attractifs que les communes voisines et en particulier, l’enseignement néerlandophone, car nous sommes proches de la frontière linguistique. Mais ils permettent également de faire vivre, d’une certaine manière, notre communale rurale en y « conservant » une population jeune. Ainsi, nous disposons d’un taux de couverture pour la petite enfance de 48%, au lieu des 35% de moyenne (48 places d’accueil pour 100 enfants en bas âge, NDLR).
J&L : Estimez-vous rencontrer davantage « d’obstacles » dans une commune rurale par rapport à une commune urbaine ?
V. H. : Je ne parlerais pas d’obstacles, mais, en effet, nous faisons face à une difficulté qui est la mobilité pour sortir de notre commune. C’est la raison pour laquelle nous disposons d’un bus communal. Nous avons également développé un service d’accueil centralisé pour l’accueil extra-scolaire du mercredi après-midi. Il s’agit du projet « Récréakid’s » qui rassemble, grâce au bus communal, les élèves des 6 implantations sur 2 implantations. Les activités proposées sont de cette manière plus variées et plus qualitatives.
Mais moi, je vois plus d’atouts que de difficultés. Nous avons un cadre et un environnement de qualité, luxuriant, qui peut être mis au service du développement des enfants. Nous pouvons leur faire découvrir la faune et la flore, notre patrimoine, nos producteurs locaux, etc.
À la rencontre de Diego, président de la FEL
D’ici quelques jours, la Fédération des Étudiants Libéraux aura officiellement un nouveau président. Rencontre avec Diego, prêt à se lancer dans sa nouvelle fonction. Jeunes & Libres tient à remercier Ömer, président sortant, pour son implication et son enthousiasme indéfectibles durant les deux années qui viennent de s’écouler, notamment au sein de notre conseil d’administration.
À un an d’un vote historique
Les prochaines élections du Parlement européen auront lieu le 9 juin 2024, soit dans un an jour pour jour. Pour ces élections, la Belgique marque un grand coup en donnant la possibilité aux jeunes de 16 et 17 ans d’y participer grâce à une loi votée le 1er juin 2022.
L’âge légal pour le droit de vote aux élections européennes est donc passé à 16 ans au lieu de 18 ans. Depuis le 1er mai 2023, date de la mise en application de la loi votée l’année dernière, ce sont pas moins de 280.000 jeunes belges qui ont l’opportunité de faire entendre leur voix au niveau européen l’année prochaine.
Sophie Wilmès, alors ministre des Affaires Étrangères au moment de l’accord du gouvernement, avait d’ailleurs déclaré : « C’était un engagement du gouvernement à sa formation, il est tenu. Aujourd’hui, nous donnons aux jeunes à partir de 16 ans la possibilité de prendre pleinement part au débat public européen. Il s’agit d’un premier pas formel vers la citoyenneté européenne. C’est fondamental, car l’UE règle des pans entiers de notre quotidien. Avec ma collègue Annelies Verlinden, nous portons ce projet qui est une avancée pour les jeunes, pour notre démocratie et pour le projet européen ».
La ministre de l’Intérieur CD&V, Annelies Verlinden, d’ajouter : « Les décisions prises à ce niveau de pouvoir portent souvent sur des sujets qui préoccupent les jeunes et qui ont un impact significatif sur leur avenir, tel que la mobilité ou le climat. C’est la raison pour laquelle il est intéressant de leur donner voix au chapitre pour ces questions ».
Pour Valérie Glatigny, ministre de la jeunesse, « L’abaissement de l’âge du droit de vote aux élections européennes vise à associer davantage encore les jeunes à la démocratie européenne. Nos jeunes veulent pouvoir être entendus sur les grands chantiers de ce siècle, que ce soit le défi climatique, l’intelligence artificielle ou encore la formation aux nouvelles technologies, pour ne citer que ceux-ci. Il est donc essentiel de les informer au mieux de ces enjeux. Jeunes & Libres y contribue avec brio par ses actions sur le terrain pour faire des jeunes des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. »
En ce qui concerne les élections communales, provinciales, régionales, communautaires et législatives, l’âge légal reste 18 ans.
Pour autant, tous ces jeunes ne disposent pas de ce droit de manière automatique, au contraire des citoyens majeurs. En effet, les jeunes désireux de voter doivent s’inscrire au préalable sur une plateforme en ligne ou via un formulaire à compléter et à remettre à la commune. Ils peuvent également l’envoyer par courrier accompagné d’une copie de leur carte d’identité. Ce sera alors aux communes de traiter les demandes et d’inscrire les jeunes sur les listes électorales. Cette inscription n’est pas sans conséquence, car, dès lors que le jeune est inscrit, il est dans l’obligation de se rendre aux urnes et de voter.
En ce qui concerne la plateforme en ligne, les jeunes peuvent s’inscrire via le lien suivant : https://Inscription.elections.fgov.be. L’identification peut se faire par le biais de la carte eID ou avec l’application Itsme.
Pour participer aux élections, il faut néanmoins réunir 5 conditions, à savoir :
- Posséder la nationalité d’un État membre de l’Union européenne ;
- Avoir une résidence principale dans une commune belge ;
- Ne pas être suspendu(e) de ses droits électoraux par une décision judiciaire ;
- Avoir au moins 16 ans au moment du vote le 9 juin 2024 ;
- Être inscrit sur la liste des électeurs.
Un citoyen européen qui réside en Belgique pourra donc participer aux élections et voter pour des candidats sur des listes belges. Il en va de même pour les quelque 13 000 jeunes de nationalité belge, âgés de 16 et 17 ans et vivant à l’étranger.
Après Malte, l’Allemagne et l’Autriche, la Belgique devient le quatrième pays de l’Union européenne, à permettre aux jeunes de 16 et 17 ans de voter et de faire entendre leur voix aux élections du Parlement européen en 2024.
Qu’en pensent nos OJ ?
Nous avons demandé à la FEL et aux Jeunes MR ce qu’ils pensaient de cette nouvelle loi. Voici leurs réponses …
« Chez les Jeunes MR, nous pensons qu’avant que cette mesure ne puisse voir le jour, il faut d’abord intéresser et former nos jeunes, leur donner les clefs de compréhension du monde politique et de ces enjeux. Il faut former des CRACS (Citoyen Responsable, Actif, Critique et Solidaire), c’est d’ailleurs notre mission principale en tant qu’organisation de jeunesse politique.
Les Jeunes MR soutiennent également l’instauration d’un vrai « Cours de Citoyenneté » qui permettrait aux élèves de mieux comprendre comment fonctionne notre démocratie, d’aborder les différents courants politiques et religieux qui ont marqué notre Histoire.
Il est essentiel que les jeunes cultivent également leur curiosité et leur esprit critique.
Si tu veux plus de détails, tu trouveras tout ici : https://jeunesmr.be/2021/10/vote-a-16-ans-oui-mais/ ».
- « Participation démocratique accrue – En permettant aux jeunes âgés de 16 et 17 ans de voter, cela favorise leur participation politique et aiguise leur engagement civique avant leur majorité. Cela peut encourager les jeunes à s’intéresser davantage aux affaires publiques et à exercer leurs droits démocratiques.
- Plus forte représentativité des jeunes – L’abaissement de l’âge de vote garantit que les jeunes aient une voix directe dans le processus électoral. Cela permet de mieux prendre en compte leurs intérêts et leurs préoccupations dans la prise de décision politique, notamment en ce qui concerne les enjeux qui les touchent particulièrement.
- Éducation civique renforcée – En autorisant les jeunes à voter plus tôt, cela peut encourager les établissements scolaires à renforcer l’éducation civique et politique, ce qui contribue à former des citoyens plus informés et engagés.
… Mais aussi quelques réserves :
- Maturité et expériences limitées – Certains critiques soutiennent que les jeunes de 16 ans peuvent ne pas avoir suffisamment de maturité et d’expérience pour prendre des décisions politiques éclairées. Ils pourraient être influencés par des opinions et des perceptions immatures ou encore manquer de compréhension approfondie des enjeux politiques. À charge de l’école et des organisations de jeunesse de former les jeunes à la complexité apparente que revêt la politique européenne de marché, de capitaux, de libre circulation ou encore d’intégration.
- Influence parentale – À cet âge, les jeunes peuvent être plus susceptibles d’être influencés par les opinions politiques de leurs parents ou de leur entourage immédiat. Cela pourrait entraîner une forme de vote qui ne reflète pas nécessairement leur propre volonté ou compréhension. Cependant, est-ce bien l’apanage des jeunes ? À moins que cela ne concerne également les moins jeunes. »
Qu’en pense le LYMEC ?
La Jeunesse libérale européenne (LYMEC), dont sont membres les Jeunes MR et la FEL, qui promeut les valeurs libérales dans toute l’UE en tant qu’Organisation de Jeunesse du parti ALDE a également pris position sur cette nouvelle loi et nous en a fait part.
« Le LYMEC s’est positionné en faveur de l’abaissement du droit de vote à 16 ans pour les élections européennes depuis des années désormais. D’ailleurs, l’organisation a fait campagne sur cette thématique lors de l’année européenne de la jeunesse en 2022 comme une des demandes aux politiciens européens et nationaux. Nous avons donc été contents d’entendre que la Belgique mettait pour la première fois cette mesure en place pour les élections de juin 2024 rejoignant ainsi deux autres pays européens : Malte et Autriche.
Nous mettons en avant les arguments suivants pour l’abaissement à 16 ans :
- les jeunes de 16 ans dans la plupart des pays européens sont déjà très responsables, connectés et conscients de leur choix politique, ils s’expriment déjà politiquement via d’autres moyens;
- la participation des jeunes dans les élections européennes augmente constamment d’une élection à l’autre;
- en abaissant la limite, nous donnons une chance à une société plus représentative, augmentant la qualité des décisions prises en renforçant l’implication des jeunes ;
- à 16 ans dans plusieurs pays, il y a des responsabilités pénales, mais également financières qui existent, sans pour autant pouvoir décider sur ces sujets qui impactent leur vie au quotidien.
Nous proposons donc :
- d’abaisser l’âge légal pour pouvoir voter aux élections européennes à 16 ans dans tous les États membres de l’Union européenne (soutenant la dernière résolution du parlement européen adopté à ce sujet) ;
- de promouvoir les programmes qui renforcent l’identité commune européenne et surtout l’éducation à l’Europe pour préparer les jeunes au mieux à l’exercice de leur droit de vote à partir de 16 ans et éviter ainsi d’être une proie facile pour les eurosceptiques et les populistes. »
Vous pouvez retrouver la résolution du LYMEC à ce sujet en anglais ainsi que les sources qui y sont associées ci-dessous :
« Resolution on lowering the voting age to 16 in European Parliament elections.
Noting that :
- Citizens’ involvement in the governance of the state is the key feature of democracy. In most of the European Union (EU) Member States, the highest sovereignty is exercised through the election of political representatives or the participation in direct democracy procedures such as referendums or participatory budgets.
- Under the current legislation of each EU Member State, all citizens of the state have the right to vote in European Parliament elections from the age of 18 (except Greece, Malta, and Austria), but young people still tend to vote less than other population segments, expressing their views and civic engagement through alternative procedures than that of participatory democracy, being their preferences thus less represented in traditional democratic institutions [1].
- Even though participation in the 2019 European Parliament elections increased compared with 2014 elections (from 42,6% to 50.6%) it is still low in some of the EU Member States [2]. In addition to this, young people’s participation in European elections are constantly increasing. 42% of young people from age 16 to 24 voted in 2019 European Parliament elections, while in 2014 elections only 28% [3] voted.
- Demographic trends in the EU show a decline in the number of young people from age 15 to 29 [4]. According to the data of Eurostat, young people made up 17,4% of the EU population in 2016, compared with 21.5 percent in 1996[5]. It is particularly important to ensure that the needs of young people are properly represented, while facing challenges of the aging population.
- European Parliament in 2015 adopted the resolution 2015/2035(INL) on reforming electoral law [6]. One of the suggestions was that EU Member States should consider ways to harmonise the minimum age of voters at 16, in order to further enhance electoral equality among Union citizens.
Believes that :
- By lowering the voting age to 16 years old in the European Parliament elections, young people would gain a stronger voice in the policy-making processes. This would partly offset the diminishing voice of young people in an aging society. Education, youth employment, social affairs, family policy would be given higher priority on the political agenda.
- Young people nowadays have greater knowledge of society and are more informed than was the youth of previous generations due to the achievements of digitalisation and connected society, as well as the practically complete alphabetisation of the EU population and the promotion of critical thought in the education system. Nevertheless, lowering the voting age to 16 also needs to entail a greater and early educational focus on political education, democracy and critical discourse in order to ensure that everyone knows what their rights are and how to exercise them.
- 16-17 year olds already have a lot of responsibilities in society : they can partially work and pay taxes, however, they cannot decide on how their paid taxes are distributed;
- Young people from 16 years old can also be convicted in most of the EU Member States. However, young people below the age of 18 years are not allowed to vote at elections and thereby influence the decisions that have direct consequences for their everyday life ;
- Lowering the voting age could contribute to the development of civic society and creating a voting habit. Studies have shown that political interest of 16 and 17-year-old Austrians have increased more than double after lowering the voting age (21,8% interviewees were very interested in politics in 2008, compared with 7.9% of interviewees in 2004) [7] ;
- Another example shows that 16 year old Germans tend to vote more than standard-type voters [8].
Therefore LYMEC calls upon :
- The EU to adopt draft legislative acts and legalize voting in European Parliament elections from the age of 16 years old in all EU Member States.
- The EU to promote programs aimed at the strengthening of an EU common identity and training programs that spread knowledge among EU youth about the relevance and day-to-day functioning of the EU, so that they know why should they vote and they are less encouraged to support Eurosceptic parties.
Sources pour la rédaction de l’article
https://verlinden.belgium.be/fr/la-belgique-permet-%C3%A0-ses-jeunes-de-voter-aux-%C3%A9lections-europ%C3%A9ennes
https://www.rtbf.be/article/elections-europeennes-2024-les-jeunes-de-16-et-17-ans-peuvent-sinscrire-en-ligne-des-ce-1er-mai-11190427
https://www.mr.be/les-jeunes-des-lage-de-seize-ans-auront-la-possibilite-de-voter-dans-le-cadre-des-elections-europeennes/
Sources pour le LYMEC
[1] 2019 European elections: National rules https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2018/623556/EPRS_ATA(2018)623556_EN.pdf
[2] Post-election survey 2019, p.20 – https://www.europarl.europa.eu/at-your-service/files/be-heard/eurobarometer/2019/post-election-survey-2019-complete-results/report/en-post-election-survey-2019-report.pdf
[3] Post-election survey 2019, p.22 – https://www.europarl.europa.eu/at-your-service/files/be-heard/eurobarometer/2019/post-election-survey-2019-complete-results/report/en-post-election-survey-2019-report.pdf
[4] Europe’s demographic challenge – https://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php/Being_young_in_Europe_today__demographic_trends#Europe.27s_demographic_challenge
[5] Children and young people in the population, EU-28, 1 January 1996, 2006 and 2016 – https://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php?title=File:Children_and_young_people_in_the_population,_EU28,_1_January_1996,_2006_and_2016_BYIE18.png
[6] Reform of the electoral law of the European Union, https://oeil.secure.europarl.europa.eu/oeil/popups/ficheprocedure.do?lang=en&reference=2015/2035(INL)
[7] Political interest among young Austrians before and after lowering voting age, p.10 – https://ecpr.eu/filestore/paperproposal/9e969392-9b14-4c34-b0e7-e23eeffbfb87.pdf
[8] German young people in polling booths, p.5 – www.cje.org/descargas/cje4965.pdf
« Aujourd’hui, la Ministre en charge des écoles ne s’appelle plus Ministre de l’Enseignement, mais Ministre de l’Éducation. Je trouve que cela n’est pas anodin du tout. »
Ayant débuté sa carrière politique en 2018 en devenant présidente du conseil communal de Verviers, Stéphanie Cortisse est députée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2019. Particulièrement investie dans son mandat, la députée a accepté de répondre à quelques questions de Jeunes & Libres concernant l’Enseignement au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Jeunes & Libres : Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore, pouvez-vous résumer vos parcours professionnel et politique ?
Stéphanie Cortisse : J’ai suivi un cursus en droit à l’Université de Liège et je suis devenue par la suite avocate en 2011. J’ai toutefois mis ma carrière professionnelle de côté depuis 2019 pour me consacrer entièrement à mes mandats politiques, celui de présidente du conseil communal de Verviers depuis 2018 et celui de députée communautaire depuis l’année suivante.
J&L : Quelles sont les matières que vous suivez particulièrement en tant que députée communautaire ?
S. C. : Étant donné que je ne suis députée qu’au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (l’arrondissement de Verviers compte une partie francophone et une partie germanophone. Or un élu qui prête serment en allemand, en l’occurrence la députée Christine Mauel, à la Région wallonne ne peut pas siéger à la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est donc sa suppléante, Stéphanie Cortisse, qui l’y remplace, mais uniquement au parlement communautaire, NDLR), j’ai voulu m’investir dans une des matières les plus importantes de la Fédération, c’est-à-dire l’Éducation. Je suis ainsi membre effective de la Commission de l’Enseignement obligatoire, mais aussi membre suppléante de la Commission liée aux compétences de Valérie Glatigny, dont l’Enseignement supérieur notamment, mais aussi la Jeunesse et le Sport. Je travaille par ailleurs sur les questions relatives à la Petite Enfance (dont l’accueil temps libre et les crèches) au sein de la Commission de l’Enfance.
J&L : Avant de rentrer dans le vif du sujet, pouvez-vous nous présenter votre “modèle idéal” de l’École ?
S. C. : Ce serait un modèle où chaque élève trouve sa voie positivement. Il faut bien évidemment une maîtrise des compétences de base, notamment en mathématiques et en français. Ces connaissances doivent être acquises pour tous les élèves au sortir du tronc commun. Mais une fois que l’on sort de ce tronc commun, je pense qu’il faut vraiment une orientation beaucoup plus positive. Je fais ici référence à l’enseignement qualifiant qui est devenu, dans bien des cas, une filière de relégation. Il faut le revaloriser ainsi que l’enseignement en alternance. Notre Ministre-Président, Pierre-Yves Jeholet, y travaille, car c’est une compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour ce qui relève de l’enseignement, mais cela relève aussi des compétences régionales pour ce qui est de la formation en alternance. Il faut plus de synergies entre la Fédération et les Régions et rationaliser les moyens.
L’idée est de rendre l’enseignement en alternance plus lisible et plus attractif pour les jeunes. Lorsque la réforme du tronc commun aura été achevée, il ne restera que deux filières, la filière de transition et la filière qualifiante. Plusieurs pistes sont mises sur la table par le Mouvement Réformateur pour travailler cette lisibilité et cet attrait. Par exemple, la mise en place de semaines d’activités orientantes à la fin du tronc commun, en 3e année secondaire. Cette mesure ne figurait pas dans le Pacte d’Excellence, mais nous avons réussi à l’inscrire dans la déclaration de politique communautaire quand le gouvernement s’est mis en place. Ensuite, j’ai personnellement fait une proposition pour établir un test d’orientation non contraignant et volontaire, également à la fin de la 3e année secondaire. Enfin, il est nécessaire de mettre en avant les “filières en pénurie”, les formations qui sont porteuses de débouchés, d’emplois et de sens. C’est là une des propositions typiquement libérales.
Concernant le test d’orientation, la Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, travaille sur un dispositif à destination des élèves de rhétorique pour une meilleure orientation en vue des études supérieures, car, à l’heure actuelle, entre 50% et 60% des étudiants abandonnent, doublent ou se réorientent à la fin de leur première année d’étude. Une partie du problème réside dans un mauvais choix d’orientation. Ce test, non contraignant, devrait être mis en place lors de la prochaine année académique et ensuite être amélioré au fur et à mesure.
À mon sens, quelle que soit la filière suivie, cela ne devrait pas empêcher d’obtenir le CESS à la fin des études secondaires et de pouvoir entamer des études supérieures pour ceux qui le souhaitent.
J&L : Si l’on souhaite que tous les élèves puissent obtenir le CESS à l’issue de leurs études secondaires, ne faut-il pas maintenir le tronc commun jusqu’à la fin et ne pas faire de différenciation ?
S. C. : Non, car dans la filière qualifiante, nous retrouverions les cours pratiques, techniques, mais également les cours généraux, théoriques, qui permettent d’obtenir le CESS pour ceux qui le souhaitent. Il s’agirait d’une possibilité et non d’une obligation pour terminer ses études secondaires.
J&L : Est-ce que l’École doit s’occuper d’éducation ?
S. C. : Aujourd’hui, la Ministre en charge des écoles ne s’appelle plus Ministre de l’Enseignement, mais Ministre de l’Éducation. Je trouve que cela n’est pas anodin du tout. Je constate sur le terrain que l’on en demande de plus en plus aux écoles. Je vais développer deux exemples.
De plus en plus d’enfants entrent à l’école maternelle ne sachant toujours pas être “propres”. Bien entendu, un accident peut toujours arriver ou certains enfants mettent plus de temps à acquérir ces réflexes, mais il existe une tendance qui ne va qu’en augmentant et le personnel enseignant ne se l’explique pas. S’agit-il d’une évolution de la société ? Les parents ont-ils de moins en moins le temps d’éduquer ? En définitive, ce changement oblige les enseignants à s’occuper de ces enfants au détriment des apprentissages et du groupe. Désormais, beaucoup d’écoles disposent d’une puéricultrice en plus de l’enseignant maternel. L’École doit ainsi pallier une “mission” qui est normalement dévolue aux parents.
Un deuxième exemple qui provient directement de mes rencontres de terrain concerne la politesse, et ce, à tout âge. Les enseignants se voient obliger d’inculquer des règles éducationnelles qui s’apprennent normalement à la maison.
Ces deux exemples démontrent que ce qu’on peut appeler “l’éducation à l’école” déresponsabilise les parents. Cela renforce à nouveau la pénurie d’enseignants. Une partie d’entre eux ne se retrouvent plus dans leur métier, ils veulent faire plus de pédagogie et on leur demande d’autres tâches.
J&L : Comment faites-vous pour vous tenir au courant des réalités de l’école?
S. C. : Les députés et les ministres font souvent des visites de terrain. Dans mon cas et parce que je me consacre à plein temps à mon mandat, j’ai décidé de faire systématiquement le tour de toutes les écoles de mon arrondissement. Cela représente environ 160 établissements, tous réseaux confondus, du communal à Wallonie Bruxelles Enseignement (WBE) en passant par le provincial, le réseau libre, donc souvent catholique, de la maternelle à la secondaire, de l’enseignement ordinaire à l’enseignement spécialisé, du monde rural aux villes. C’est un travail qui est très apprécié parce que je prends le temps de rencontrer chaque direction. Malheureusement, je n’ai souvent pas le temps de rencontrer tous les enseignants et eux non plus car ils sont en classe, mais je prends le temps de rencontrer ceux qui me le demandent. Je prépare ces moments de rencontre et de nombreuses thématiques liées à l’École et aux reformes que l’on mène notamment avec le Pacte d’Excellence sont abordées.
Je compte produire un rapport en fin de mandature sur les grandes tendances de l’enseignement au sein de l’arrondissement de Verviers. J’espère que ce rapport sera valorisable pour l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles et qu’il servira, avant tout, de base à la construction de notre programme en vue des prochaines élections et plus si nous sommes en charge de l’Enseignement durant la prochaine législature.
Avant cela, ces témoignages me servent d’ores et déjà pour mon travail parlementaire, lors de rencontres ou au moment de poser des questions en commission.
J&L : Pouvez-vous nous faire déjà part de grandes tendances que vous avez pu observer ?
S. C. : Beaucoup de sujets sont traités, mais je citerais en premier lieu le lien entre l’indice socio-économique d’une école qui est plus élevé et “l’ingérence” de certains parents, notamment dans les questions pédagogiques. Cela entraîne une dévalorisation du travail des enseignants.
On retrouve moins ce phénomène dans les établissements où l’indice est moins élevé et où les parents sont par contre davantage “démissionnaires”, ce qui est également problématique. Il n’y a pas de généralisation, mais il s’agit néanmoins d’une tendance lourde. Ils ne viennent même pas, par exemple, aux réunions de parents et à nouveau, les enseignants sont assez désemparés parce qu’ils aimeraient pouvoir discuter avec les parents des difficultés des élèves.
Une autre tendance est qu’aucune, je dis bien aucune, direction ne me dit que l’allongement du tronc commun est une bonne chose…
J&L : Qu’attendez-vous du Pacte d’Excellence ?
S. C. : Le Pacte d’Excellence part de constats, notamment des tests PISA. Ces tests sont réalisés dans les 50 pays de l’OCDE. Nous constatons que malgré le financement élevé de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, même plus élevé que dans la plupart des autres pays, nous avons les moins bons résultats. Nous avons un taux élevé de redoublement et un taux élevé d’abandon scolaire. Partant de cela, il a fallu une grande réforme dont les travaux ont été entamés en 2015, période durant laquelle les libéraux n’étaient pas encore au pouvoir en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le Pacte s’est ensuite concrétisé en 2017, après des concertations sur lesquelles nous reviendrons. Le but de ce pacte est de transcender les mandatures et d’éviter qu’à chaque changement de majorité, on ne le remette en cause. Pour nous, cela a toujours été clair. Nous allons respecter le pacte, du moins dans ses grandes lignes, en y apportant notre touche. Le Ministre-Président Jeholet l’a rappelé au début de la mandature : « le Pacte n’est pas une Bible, mais une feuille de route ». Pour chaque réforme prévue dans le Pacte, les libéraux vont implanter leurs marqueurs.
Quant aux résultats, ils ne seront pas visibles tout de suite. Les principales mesures sont seulement entrées en vigueur cette année en 1re et 2e années primaires et l’année prochaine, en 3e et 4e et ainsi de suite. Les années secondaires ne seront concernées qu’à partir de 2026 seulement.
Plusieurs mesures vont dans le bon sens pour moi. Outre un renforcement de l’accompagnement personnalisé pour les élèves en difficulté, le fait d’avoir créé un tronc commun “polytechnique et pluridisciplinaire” permet à l’élève de “toucher un peu à tout” durant une grande partie de sa scolarité. Je pense notamment au nouveau cours “FMTTN” (Formation Manuelle Technique Technologique et Numérique) qui offrira déjà une possibilité d’orientation. Je peux également citer le renforcement de l’apprentissage des langues modernes avec l’éveil aux langues dès la 1re maternelle, l’apprentissage d’une langue moderne en 3e année primaire (au lieu de la 5e) dès l’année prochaine et ensuite l’apprentissage d’une deuxième langue dès la 2e année secondaire (au lieu de la 3e).
Nous serons toutefois attentifs à ce que les nouveaux cours ne déforcent pas les apprentissages de base que sont le français et les mathématiques et à ne pas “niveler par le bas”.
J&L : Vous parliez tout à l’heure de l’accueil qui est fait au tronc commun dans les écoles que vous avez visitées…
S. C. : Plus précisément à son allongement. Le tronc commun en soi est une bonne idée, il permet une continuité dans les apprentissages à travers toutes les écoles. Néanmoins, l’allongement jusqu’à 15 ans est problématique sachant qu’à l’épreuve certificative CE1D, en fin de 2e année secondaire, le taux d’échec est de 50%. En reportant cette épreuve à la fin de la 3e année secondaire, on aura obligé des jeunes à suivre une année de plus des cours “généraux” alors qu’ils seraient probablement mieux orientés vers le qualifiant. N’y aura-t-il dès lors pas encore plus de redoublement et de décrochage scolaire alors que le Pacte s’est donné au contraire l’ambition de diminuer de 50% le taux de décrochage scolaire et 50% le taux de redoublement d’ici 2030 ?
J&L : Quelle place doit occuper la Culture à l’École ?
S. C. : Je pense que la Culture a toute sa place à l’École. Jusqu’à présent, sa diffusion au sein des établissements était laissée au bon vouloir des équipes pédagogiques, surtout au sein des établissements les plus proactifs qui organisaient régulièrement des sorties et activités extrascolaires. Le nouveau Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique (PECA) qui sera applicable à toutes les écoles permettra à tout le monde un même accès à la Culture.
À la rencontre de Mathilde, animatrice chez Délipro Jeunesse
Mathilde, dernière arrivée chez Délipro Jeunesse, vous présente son travail et sa passion pour l’éducation aux médias.