Le 28 avril, Benjamin Cocriamont, coordinateur de Jeunes & Libres, participait en compagnie de Sophie Keymolen, députée provinciale du Brabant wallon et de Sophie Nolf, Coordinatrice à la Coordination des Ecoles de Devoirs du Brabant wallon et de plusieurs jeunes à l’émission Freestyle de Radio 27 pour échanger sur la réforme des décrets Accueil Temps Libre. L’émission, animée par Caroline Forys, coordinatrice de l’antenne brabançonne de ReForm est à redécouvrir ici.
Secteur Jeunesse
À la rencontre de Mathilde, animatrice chez Délipro Jeunesse
Mathilde, dernière arrivée chez Délipro Jeunesse, vous présente son travail et sa passion pour l’éducation aux médias.
Le 25e Libre² est en ligne
Le 25e numéro du Libre² est un retour aux sources pour Jeunes & Libres. Notre magazine retrouve son format carré et est à nouveau consacré à notre actualité ainsi qu’à celles de nos organisations de jeunesse membres et du secteur des OJ. Le Libre² redevient la vitrine de l’engagement de nos membres à destination de leurs publics, des jeunes de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de leur travail quotidien, à raison d’un numéro par semestre.
Plongez-y pour découvrir ce qui s’est passé à la Besace, chez Délipro Jeunesse, à la Fédération des Étudiants Libéraux, chez les Jeunes Mutualistes Libéraux, aux Jeunes MR, chez O’YES, chez ReForm ou chez les RYD Wallonie-Bruxelles ces 6 derniers mois.

Fake news, un roman sous forme de jeu vidéo
Un groupe de jeunes a créé son propre jeu vidéo collectif ! Celui-ci s’intitule « Fake news » et consiste en un visual novel, un roman sous forme de jeu vidéo. Dans ce type de jeux, la lecture fait partie de l’expérience de jeu. C’est par ailleurs un type de jeu à choix : ces choix influencent donc l’intrigue principale et les intrigues secondaires, afin d’offrir plusieurs possibilités de fin à l’histoire. C’est à travers les yeux du personnage principal que le joueur vit le moment.
Afin de répondre à la demande de départ des jeunes, qui souhaitaient créer eux-mêmes leur propre jeu, l’asbl ReForm a travaillé en partenariat avec d’autres structures actives dans le milieu audiovisuel liégeois dont voici quelques témoignages.
🎙️Vincent, du collectif « A chacun son cinéma »
Le groupe de jeunes a participé à chaque étape du projet, y compris la visite du « Digital Lab » de Liège pour y découvrir des métiers du jeu vidéo. Le public a également été sensibilisé aux mentions PEGI et aux risques d’addiction liés aux jeux vidéo. Ils ont aussi travaillé avec une illustratrice pour créer des réalisations artistiques et ont découvert des jeux vidéo historiques via des ateliers rétrogaming. Les jeunes ont choisi d’aborder les dangers d’Internet dans leur histoire, et ont pris des photos pour l’illustrer. Enfin, la dernière étape a consisté à utiliser le logiciel open source RENPY pour programmer et assembler le jeu. Les participant.e.s étaient très impliqué.e.s et motivé.e.s tout au long du processus, proposant de bonnes idées pour le projet. En tant que fan de jeux vidéo et gamer depuis ma plus tendre enfance, je pense que l’univers des jeux vidéo offre de multiples possibilités de travail avec les enfants et les jeunes en tant que médium et ce projet me tenait donc particulièrement à cœur.
🎙️ Akim, Kifilmprod
Aujourd’hui, le jeu vidéo fait partie intégrante de l’apprentissage et de l’éducation des jeunes. Souvent dénigré, il a su trouver sa place dans une société en permanente évolution, une évolution de plus en plus rapide qui exige, que nous, adultes, soyons à l’écoute des besoins mais aussi des envies du jeune public. Si notre but est de les sensibiliser au monde qui les entoure pour qu’ils puissent l’appréhender au mieux et si nous désirons aiguiser leur sens critique, il paraît nécessaire de s’approprier leur langage à travers ce qui leur parle, les passionne, ce qui les intéresse.
En partant d’un thème actuel qui les concerne et qu’ils ont eux-mêmes choisi, l’idée était donc de développer un outil ludique tout autant qu’éducatif. Construire la réflexion, la développer, penser ensemble la narration et mettre bout à bout les pièces du puzzle tout en développant le sens créatif des jeunes. Au final, ce jeu vidéo permet d’aborder des choses graves avec un certain regard et sans stigmatiser tel ou tel comportement. Les jeunes ont donc appris en s’amusant, et c’est ce qu’ils espèrent transmettre au travers de ce jeu.
🎙️Rencontre avec Virgile, 21 ans, créateur de jeux vidéo
Peux-tu expliquer en quoi consiste la programmation ?
La programmation, c’est écrire des lignes de code pour donner vie à un programme informatique, et dans mon cas, des jeux-vidéos.
Comment est née cette passion pour le jeu vidéo ?
Je voulais créer des jeux depuis que j’avais environ 8 ans, quand j’ai voulu créer un jeu inspiré de Super Mario pour pouvoir jouer avec mon petit frère. Le jeu n’a jamais vu le jour parce que j’étais vraiment jeune, mais c’est à partir de là que j’ai voulu continuer et faire plus de jeux.
Peux-tu nous donner des exemples de ce que tu as déjà créé ?
Vous pouvez retrouver certains de mes jeux sur https://jijigri.itch.io./
Quelle est ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté est d’avoir gagné les deux seules Game Jams auxquelles j’ai participé (des concours de jeux-vidéos où les participants ont peu de temps pour créer un jeu original). Un de ces jeux devrait d’ailleurs être disponible sur la Switch de Nintendo dans les mois à venir.
Caroline Demey, ReForm asbl.
Nouveau binôme à la tête de la CCOJ
Ce lundi 6 mars, les membres de la CCOJ ont choisi pour cette dernière un nouveau président et une nouvelle vice-présidente.
Adrien Pauly, assistant politique et chargé de communication de Jeunes & Libres, et Séverine Wolfs, secrétaire-générale adjointe à la politique & responsable du service communication et pédagogie du Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC), ont été élus respectivement président et vice-présidente de la CCOJ pour la législature en cours.
Le binôme a été élu avec comme priorité d’assurer la continuité du travail réalisé par la précédente présidence, assurée par Joris Fakroune (CJC) et Adrien Pauly (J&L) et de continuer à améliorer le fonctionnement de la CCOJ en incitant toujours plus ses membres à s’investir dans son travail en cette période de changements et de situation financière tendue pour le secteur de la jeunesse.
Le binôme s’est engagé à améliorer et simplifier les processus de consultation et décision au sein de la CCOJ, à responsabiliser les mandataires au sein des différents organes de travail et mandats représentatifs, à améliorer la relation institutionnelle avec les différents partenaires administratifs et politiques de la commission et, enfin, coordonner la rédaction du mémorandum de la CCOJ en vue des élections de 2024, en lien avec le travail de réflexion qui est mené conjointement avec le Service Jeunesse et le Service Général de l’Inspection Générale de la Culture depuis le début de cette année.
La Commission Consultative des Organisations de Jeunesse (CCOJ), composée de représentants d’associations agréées en tant qu’Organisations de Jeunesses, a pour missions d’émettre des avis, d’initiative ou à la demande du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sur la reconnaissance et le retrait de reconnaissance des organisations de jeunesse et groupements de jeunesse ainsi que de formuler des avis et propositions sur toute question relative à la promotion des OJ et de leur public. Au-delà des missions qui lui sont confiées dans le Décret OJ de 2009, la CCOJ est avant tout le lieu de débat officiel du Secteur de la Jeunesse.
Cette élection marque la volonté continue des libéraux de s’investir au maximum au sein du secteur de la Jeunesse, au service des organisations de jeunesse.
« J’aime faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux. »
C’est par une belle matinée de fin d’été que nous retrouvons Benjamin, coordinateur de la fédération des Organisations de Jeunesse libérales, Jeunes & Libres. Il a choisi de nous emmener aux Galeries royales, à l’Aksum Coffee House pour y prendre un chocolat chaud, ce qui est très étonnant puisque Benjamin est plutôt un (grand) consommateur de café. Avant d’entamer l’interview, il nous explique qu’il aime se rendre aux Galeries le matin lorsqu’il en a l’occasion, car, bien que l’endroit soit assez touristique, il est assez calme pour pouvoir regarder les gens passer en toute discrétion. C’est donc tout naturellement, autour d’un petit-déjeuner et des passants que nous entamons l’interview…
Jeunes & Libres : Peux-tu nous dire qui tu es ?
Benjamin Cocriamont : Je m’appelle Benjamin, j’ai 34 ans. J’habite à Bruxelles et je suis le coordinateur de Jeunes & Libres, la fédération d’organisations de jeunesse libérales qui défend et représente les intérêts de huit OJ.
J&L : Peux-tu te décrire en trois mots ?
B.C. : Je suis loyal, parfois impulsif et libre-exaministe.
J&L : Peux-tu nous dire une chose que les gens ne savent pas sur toi ?
B.C. : Je collectionne les vieilles cartes postales de Bruxelles. J’en ai pour l’instant près de 150 qui sont répertoriées minutieusement dans un dossier Excel.
J&L : Peux-tu nous en dire un peu plus concernant tes parcours scolaire
et professionnel ?
B.C. : J’ai grandi à Waterloo où j’ai fait des humanités générales option langues. J’ai par la suite, étudié l’histoire à l’ULB et comme j’aimais beaucoup mon alma mater et sa vie folklorique, j’ai poursuivi avec un Master complémentaire en Études européennes durant un an. Ensuite, j’ai enseigné pendant deux ans, mais pour des questions administratives de titres requis, je me suis retrouvé à chercher un autre boulot. C’est de cette manière que j’ai postulé à la FEL où j’y ai été secrétaire général pendant environ un an et demi. En avril 2016, je suis devenu coordinateur de la fédération parce que j’avais à la fois ce côté libéral et que je comprenais bien les enjeux sectoriels. En 2020, j’ai également fait un court passage dans un cabinet ministériel, mais pour des raisons familiales, j’ai repris mon poste de coordinateur au sein de Jeunes & Libres.
J&L : Comment es-tu devenu coordinateur ?
B.C. : Le poste de coordinateur au sein de la fédération s’est libéré. J’ai alors postulé et ma candidature a été retenue. Ayant été secrétaire général de la FEL durant un an et demi, j’avais l’avantage d’avoir de l’expérience en gestion administrative et financière d’une Organisation de Jeunesse. À l’époque, je siégeais déjà en CCOJ, donc je connaissais un peu les enjeux du secteur même si je ne les maîtrisais pas aussi bien que maintenant. En même temps que coordinateur de Jeunes & Libres, je suis devenu président de la CCOJ et cela m’a appris énormément sur le secteur.
J&L : Quelle est l’histoire de Jeunes & Libres ?
B.C. : Jeunes & Libres a été fondée en 1972 sous le nom de Confédération des Organisations de Jeunesse libérales. C’est en 2009 que l’association est devenue Jeunes & Libres. Les «Jeunes» sont ceux pour qui nous œuvrons et le mot « Libres » fait référence à la liberté, valeur intrinsèque du libéralisme. Elle a été constituée pour représenter l’intérêt des associations qui se revendiquent de l’idéologie libérale. Il faut garder à l’esprit qu’à l’époque, la société est divisée en piliers qui ont une importance capitale. Il était donc tout naturel qu’ait émergé une fédération d’Organisations de Jeunesse libérales.
J&L : Le libéralisme est-il compatible avec les valeurs du non-marchand ?
B.C. : En FWB, le non-marchand représente plus de 16.000 travailleurs. Il s’agit donc d’un acteur économique non négligeable. Les valeurs libérales sont pleinement compatibles avec l’associatif et le non-marchand. Le libéral, par définition, va faire de la bonne gestion de deniers publics, un devoir. Il fait en sorte de créer de l’emploi, il est pour une facilité économique, pour moins de contraintes administratives et une facilité dans la gestion de l’emploi.
Tous les employeurs vont rejoindre ces valeurs-là. C’est donc parfois amusant, lorsque tu es dans un secteur qui penche plus à gauche, de voir qu’en tant qu’employeurs, les directions d’associations sont plus favorables à des mesures dites libérales.
J&L : Quelles sont les thématiques sur lesquelles travaillent Jeunes & Libres ?
B.C. : Plutôt que de thématiques, je parlerais de missions qui nous incombent en tant que fédération d’OJ. On retrouve la représentation sectorielle, la formation, le soutien et l’accompagnement de nos membres. Un des objectifs que l’on doit garder en tête est de simplifier la vie de nos organisations membres. On se doit d’être un facilitateur pour nos membres. Une fédération travaille toujours en deuxième ligne tandis qu’une OJ travaille sur le terrain directement avec les jeunes.
De manière plus ponctuelle, on peut travailler des thématiques particulières. Récemment, on a travaillé sur le populisme, on a créé des outils pédagogiques et de formations sur des thématiques bien précises, mais Jeunes & Libres fait véritablement ce pour quoi elle est subsidiée. On ne commence pas à prendre position sur des débats de société comme la réforme des pensions ou la crise énergétique dans la sphère publique. On privilégie le travail de concertation institutionnelle. L’avis de Jeunes & Libres n’est pas plus pertinent que l’avis d’un citoyen lambda et l’époque est déjà assez assourdissante de prises de position peu pertinentes. Je suis d’ailleurs toujours sidéré du nombre d’ASBL qui signent des cartes blanches sur des enjeux ou des problématiques qu’elles ne maîtrisent pas,
et ce, uniquement par posture idéologique.
J&L : La représentation sectorielle concerne une grande partie de ton travail. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
B.C. : Il faut avoir deux aspects en tête lorsque l’on parle de la représentation sectorielle. D’un côté, il y a la défense de nos membres et, de l’autre côté, l’intérêt du secteur au sens large.
Pour défendre au mieux nos membres, nous siègeons dans des organes de concertation qui permettent de faire avancer des enjeux de manière collective.
Les deux endroits qui sont importants pour Jeunes & Libres sont la CCOJ – qui est la commission d’avis principale du secteur dont on occupe la vice-présidence actuellement – et la FESOJ – qui est la fédération d’employeurs du secteur où les deux sous-secteurs OJ et CJ se rencontrent. Lorsqu’il y a des moyens financiers supplémentaires pour nos membres, c’est souvent dans ces instances qu’on les négocie.
Les positions de la fédération sont toujours passées au prisme de deux facteurs : est-ce que notre positionnement respecte la philosophie libérale et favorise-t-il l’intérêt de nos membres ?
J&L : Comment fais-tu pour gérer huit associations qui ont des réalités parfois bien différentes ?
B.C. : C’est très motivant, mais c’est aussi un défi permanent. Le premier défi en tant que coordinateur d’une fédération, c’est d’accorder la même importance à toutes les associations et à tous leurs besoins qui sont parfois bien différents. Certains auront besoin d’un soutien administratif, d’autres un soutien humain ou financier ou encore d’un accompagnement de projets.
Le deuxième défi est de toujours former et faire en sorte d’autonomiser les associations. Le but n’est pas de faire à leur place, mais bien de les accompagner. Pour cela, on met en place des outils et des formations. Parfois, les dossiers qu’on traite sont très techniques et il faut les rendre accessibles.
Le troisième défi, c’est de ne rien oublier parce qu’on a un travail de suivi et de rappel. Ma crainte est d’oublier quelque chose, car, par effet domino, si j’oublie, les associations pourraient oublier aussi. Il faut donc toujours bien avoir les délais et les détails en tête.
Le dernier défi est de pouvoir articuler mon travail avec des associations de tailles différentes et avec des réalités différentes. Je dois pouvoir passer d’une réalité à l’autre et d’une organisation à l’autre en très peu de temps.
Travailler avec huit associations, c’est aussi travailler avec huit directeurs et directrices qui ont des personnalités différentes et des modes de fonctionnement différents. Je dois garder à l’esprit que je ne décide pas pour les OJ et cela est tout à fait normal puisque Jeunes & Libres accompagne les associations. Je ne suis pas à la manœuvre de ce qu’elles font. Je pense sincèrement que c’est la meilleure manière de fonctionner dans une fédération de huit membres.
J&L : Justement, quel est ton rapport avec les huit organisations membres ?
B.C. : C’est un rapport de proximité. J’ai rencontré plus de 90% des travailleurs de toutes nos OJ. Je pense qu’ils me connaissent également, ou en tout cas m’identifient. Ils savent quel est mon rôle et le rôle de la fédération.
Un des gros avantages d’être dans une petite fédération, c’est d’avoir une proximité qui permet d’avoir une réponse quasiment immédiate pour toutes les demandes, qu’il s’agisse de relecture d’appels à projets, de formations ou d’accompagnement de projets. Le service est plus personnalisé et ça laisse plus de temps aux travailleurs d’être sur le terrain, car au final, c’est ça le but d’une OJ, avoir un impact sur le terrain auprès des jeunes.
A contrario, il s’agit d’une faiblesse lorsqu’on négocie des moyens supplémentaires puisque les négociations fonctionnent souvent au poids fédératif. Lorsque tu es la plus petite fédération et que tu représentes moins de 10% d’un secteur, c’est moins évident.
J&L : Peux-tu parler des relations que tu entretiens avec les directeurs et directrices des OJ membres ?
B.C. : J’entretiens de bonnes relations qui se développent ou se sont développées au fil du temps. Certaines relations se sont même transformées en amitié. Il y a certains directeurs que je connais depuis plus de sept ans et la crise du Covid nous a également rapprochés. J’ai pris l’habitude d’appeler régulièrement pour prendre des nouvelles des associations. Par contre, même s’il y a une forme de proximité, je ne dois pas oublier qu’ils sont souvent mes administrateurs, donc des personnes qui font partie de ma hiérarchie. Je garde ce paramètre en tête même si ça ne se ressent pas dans le quotidien.
J&L : Peux-tu nous parler d’un projet qui t’a marqué depuis que tu es coordinateur ?
B.C. : Je ne parlerais pas vraiment d’un projet, mais ce qui me marque c’est ce lien beaucoup plus fort qu’il y a avec les associations depuis que je suis arrivé. Je vais à la rencontre des travailleurs, je discute avec eux dès que j’ai l’occasion, car ça permet de m’alimenter sur les besoins et ainsi répercuter leurs demandes et besoins dans les lieux de concertation sectorielle. Je pense donc qu’il y a un sentiment plus fort d’appartenance à la fédération qu’il y a 6 ans et demi même s’il est encore perfectible. Je pense aussi que ça démystifie le fait qu’une fédération ne fait que du travail de deuxième ligne et est très peu en contact avec ses OJ.
J&L : Quelles sont les contraintes auxquelles tu dois faire face au quotidien au niveau décisionnel ?
B.C. : Les contraintes, je me les impose surtout moi-même parce que j’ai un certain niveau d’exigence, mais j’ai vraiment beaucoup de latitude laissée par mon conseil d’administration. Évidemment, je rends des comptes périodiquement à chaque CA, mais je ne dois pas toujours référer que ce soit dans ma gestion quotidienne ou au niveau des positionnements sectoriels que je prends. Après plus de six ans, je pense aussi avoir fait mes preuves pour qu’on me laisse cette latitude. Même si tout n’est pas parfait, les résultats sont là. Le suivi administratif est fait, des moyens financiers structurels supplémentaires importants ont été obtenus, et on a également une organisation de plus, les RYD, et j’en suis très fier.
Une des grosses difficultés du métier, qui est une forme de pression, est que je suis souvent sollicité lorsqu’il y a un problème parce que je suis considéré comme la personne qui a l’expertise. Je dois donc faire bien attention à ce que je réponds et je dois aussi répondre à des demandes qui sont assez éloignées des missions d’une fédération d’OJ. Parfois, on me pose des questions juridiques auxquelles je n’ai pas la réponse. Mon job consiste alors à bien aiguiller les travailleurs, mais la difficulté réside dans le fait que je ne peux pas me tromper ni oublier. Je dois absorber plus vite les informations pour pouvoir les répercuter sur les membres alors que je les découvre en même temps qu’eux. Au quotidien, j’ai quand même plus de leviers que de contraintes.
J&L : Quel est le défi à venir pour Jeunes & Libres ?
B.C. : Actuellement, le plus grand défi c’est la gestion de la masse salariale. En sachant que les subsides indexés ne suivent pas aussi vite que l’indexation réelle, je me demande comment faire aussi bien, voire mieux, avec proportionnellement moins de moyens qu’avant. C’est un réel défi à relever.
J&L : C’est quoi pour toi gérer une asbl ?
B.C. : Pour moi gérer une asbl c’est faire en sorte qu’elle fasse convenablement ce pour quoi elle existe. Il y a beaucoup de dimensions à prendre en compte : la gestion administrative, la gestion de projets, la gestion financière, le respect du cadre légal. C’est tout ça gérer une asbl.
C’est également permettre aux travailleurs de s’épanouir dans leur travail et faire en sorte que toutes les pièces du puzzle s’emboîtent pour donner un tout cohérent et aller dans la bonne direction.
J&L : Selon toi, quelle est la qualité principale d’un bon coordinateur ?
B.C. : Être organisé pour gérer son temps au mieux et l’accorder à tout ce qui est nécessaire de manière adéquate. Si un travailleur a un souci et qu’il souhaite en parler, je dois pouvoir lui accorder le temps qu’il faut. Dans l’organisation de ma semaine, la moitié de mon temps doit être flottant parce que je vais avoir des demandes des OJ et je dois pouvoir y répondre rapidement.
Avoir une pratique réflexive sur ce que je fais est également important pour comprendre les raisons qui me poussent à agir de telle ou telle manière et me remettre en question. Gérer tous ces paramètres demande donc beaucoup d’organisation, de disponibilité et d’adaptabilité.
J&L : Quelles sont les différentes casquettes que tu portes en tant que coordinateur ?
B.C. : J’ai pas mal de casquettes. Cela va de la gestion du personnel à la gestion financière en passant par la représentation sectorielle, la gestion administrative et enfin, l’accompagnement de tous ces volets pour nos associations membres. Il y a énormément de tâches que je fais et que je duplique chez les OJ. Je dois très souvent faire les mêmes démarches qu’eux alors je les fais avant et je fais en sorte de trouver des solutions pour leur faciliter la tâche. Je pense être un bon manager, c’est une de mes qualités principales. J’essaye également d’avoir ce regard avec beaucoup de recul sur les OJ membres et leurs activités.
J&L : Peux-tu me décrire la journée type de Benjamin, coordinateur de Jeunes & Libres ?
B.C. : Je distingue trois types de journées. Le premier, ce sont les journées où je suis au bureau. J’arrive entre 7h45 et 8h15 parce que j’aime bien avoir des moments où je peux me retrouver seul. Lors de ces journées, je fais le suivi administratif, le suivi avec mon équipe, je réponds aux demandes des associations, etc. Puis, il faut avouer qu’on a de chouettes pauses à midi. J’aime bien faire les choses sérieusement sans me prendre au sérieux.
Le deuxième, ce sont les journées de réunions sectorielles qui peuvent parfois être longues, très techniques et parfois éloignées des besoins de nos OJ. Tout ce qui est discuté en CCOJ ou en FESOJ n’a pas forcément d’impact sur nos organisations, mais il faut rester vigilant sur les sujets qui pourraient les impacter. Enfin, il y a aussi des journées que je passe dans les OJ et durant lesquelles j’aime échanger avec les équipes sur le terrain.
Bref, ce sont des journées classiques d’un travailleur de l’associatif de deuxième ligne qui a des responsabilités managériales et des mandats sectoriels.
J&L : Quel est ton horizon de gestion en tant que coordinateur ?
B.C. : Je me demande toujours si ce que je fais est dans l’intérêt des membres. Au niveau de mon équipe, je veille à ce qu’elle réponde aux besoins de nos associations, soit efficace et qu’elle se sente bien dans le métier qu’elle exerce. Si à la fin de la journée, les besoins des associations et les besoins de mon équipe sont rencontrés, je considère que c’est une bonne journée. Mais, une réelle bonne journée, c’est lorsque je suis seul au bureau et que toute mon équipe est en télétravail (rires).
J&L : Les enjeux d’une fédération diffèrent-ils des enjeux d’une OJ ?
B.C. : Les enjeux sont très différents. Lorsque tu travailles dans une OJ, le but est de faire par et pour les jeunes avec, très souvent, une thématique identifiable. Le travail de terrain est donc primordial. En tant que fédération, on est surtout le gardien du respect décrétal. On rappelle aux OJ ce qu’elles ne doivent pas oublier pour réaliser une activité ou un stage. On joue vraiment un rôle de facilitateur pour nos OJ.
J&L : Pour conclure, où vois-tu Jeunes & Libres dans 10 ans ?
B.C. : J’espère que le sentiment d’appartenance des membres à la fédération aura encore crû, que nous aurons obtenu et développé de nouveaux emplois et enfin que Jeunes & Libres sera toujours considérée comme un partenaire fiable et sérieux sur les enjeux sectoriels.
Propos recueillis par Aurélie Provost
